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ffred
1 695 abonnés
4 019 critiques
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4,5
Publiée le 17 novembre 2014
Après l'affaire Agnelet et le film de Téchiné cet été, Guillaume Canet replonge dans un fait divers des années 70. Je me souviens très bien de ce celui-ci aussi, je n'habitais pas très loin des lieux décrits dans le film à l'époque. Cédric Anger (Le tueur, L'avocat), d'ailleurs co-scénariste de L'homme qu'on aimait trop, réalise un film d'une grande sobriété qui fait froid dans le dos. Un scénario sombre et poisseux pour une ambiance moite et pesante, un univers constamment gris et pluvieux, tournée de nuit la plupart du temps. L'histoire n'est vue que du point de vue du tueur sans aucun parti pris, ni complaisance. On est au plus près de la folie et du quotidien de ce gendarme psychopathe magistralement interprété par un grand Guillaume Canet tout aussi sobre que terrifiant. A ces côtés, Ana Girardot impose avec talent un peu de douceur au milieu de toutes ces horreurs. Carton plein et sans faute donc pour le metteur en scène et son acteur qui nous offrent une histoire aussi glauque et effrayante que captivante. Un excellent polar noir.
Rien de plus casse-gueule désormais que le film "de psychopathe", sujet usé après une vingtaine d'années des mauvais (et de bons, aussi...) films hollywoodiens. La caution de "l'histoire vraie" vient d'ailleurs s'ajouter comme un méchant risque supplémentaire : entre le spectaculaire putassier et le point de vue moral forcément réducteur, entre le "c'est affreux, mais ça s'est passé comme ça !" et la complaisance envers l'esthétique du crime, comment trouver la place de faire un film "juste" ? C'est une question que s'est visiblement posé Cédric Anger, et même si ses réponses ne sont pas parfaites, il faut admettre que son "la Prochaine Fois je Viserai le Cœur" a sacrément de la gueule... La gueule de Guillaume Canet, d'ailleurs, excellent dans un mode paradoxalement atone et pourtant émotionnellement explosif : il porte le film jusqu'au bout, ou plutôt il porte parfaitement la vision d'Anger, en équilibre instable entre contemplation accablée d'actes abjects et dégoût profond envers la grisaille conformiste de la France de la fin des années 70. S'il y a des maladresses dans le film, ce sont les scories habituelles du genre qu'Anger n'a pas eu le courage d'éliminer radicalement : une musique trop envahissante, quelques explications psychologiques faciles - l'impuissance, l'homosexualité refoulée... Il est heureusement facile de les ignorer pour ne retenir que la grande justesse du regard sur les personnages, et surtout la magnifique juxtaposition d'éléments apparemment inconciliables : le dégoût du tueur pour la crasse et l'animalité, alors qu'il vit dans les ordures ; son amour de la nature et des animaux et sa haine de l'humanité ; son souci de transmission envers son jeune frère par rapport à son mépris irrépressible envers les faiblesses de ses collègues, etc. Mais la plus grande noblesse du film d'Anger, c'est de ne pas avoir peur d'affirmer que toute compréhension, toute empathie est impossible, mais que, en dépit de tout, ce psychopathe absolu partage beaucoup plus de choses avec nous, spectateurs embarrassés, que nous voulons l'admettre.
Guillaume Canet est glaçant dans la peau de ce tueur de jeunes femmes ayant semé la terreur dans la France profonde de la fin des années 70. Il aurait largement mérité un César pour sa prestation. Il y a des types charmants dont on est à mille lieues de penser que ce sont des meurtriers. C'est vrai, ce serait trop facile sinon. Je suis désolé mais chez lui on voit tout de suite qu'il n'est pas net. Alors, c'est un gendarme. Il porte un uniforme. Une arme. Il inspire le respect. Il est là pour protéger les gens. Normal qu'il soit au-dessus de tout soupçon. Et c'est pour cette raison que l'enquête piétinera. Les forces de l'ordre ne songeant pas qu'il puisse être l'un des leurs. Les moyens technologiques n'étaient pas les mêmes non plus par rapport à aujourd'hui. Mais bon, comme je le disais, son visage parle pour lui-même et c'est là où Canet est très fort. Lui, ne se définit pas comme fou car il sait ce qu'il fait. Il dit être maître de ses actes. S'il sera arrivé à longtemps, trop longtemps, caché sa double personnalité, sa dureté autant envers les autres qu'envers lui-même aurait dû mettre la puce à l'oreille. Il n'a aucun sens de l'humour. Aucun second degré. Aucune humanité ni pour ses collègues ni pour la fille avec qui il essaie de sortir (dont je ne vois pas ce qu'elle peut lui trouver) ni pour ses victimes évidemment. C'est un sociopathe, un psychopathe manipulateur, détestant tout le monde, extrêmement dangereux, n'ayant aucune pitié, aucun remords ni regrets. Comme si sa personnalité ne suffisait pas, Anger dresse un climat pesant (car le temps joue contre les policiers), lourd, gris comme le ciel d'un mois de novembre, sans le moindre rayon de soleil. Sa mise en scène épurée rappelle les polars de Melville. Ou ceux de Corneau à ses débuts. Un dernier détail. La peine de mort était encore en vigueur à cette époque. Et pourtant, elle ne le dissuadait en rien.
Un fait divers dans les années 70 qui fait froid dans le dos réalisé par le cinéaste Cédric Anger !! Un jeune gendarme a une double vie, il exerce son métier avec professionnalisme mais c'est aussi, suivant ses humeurs, un tueur en série qui assassine des jeunes lycéennes souvent en les prenant en auto stop. Il efface ses empreintes et enquète anonymement sur le meurtrier. Pour définir sa personnalité, c'est un homme perturbé et a une liaison avec une jeune femme amoureuse mais émotive. Drole de film à l'ambiance assez bizarre mais qui vaut le coup d'œil d'aller le voir. La principale force de ce long métrage, c'est l'interprétation de Guillaume Canet à la fois inquiétant et sobre qui nous montre une nouvelle facette de son talent. Ana Girardot est excellente à ses cotés. L'ambiance, les décors, voitures, fringues des années 70 sont bien retransmises. Amateurs de psychologie troubles ou les cinéphiles curieux, ce film est pour vous.
Si l’un des plus importants spécialistes mondiaux des tueurs série est français, le passionnant Stéphane Bourgoin, le sujet est assez rarement abordé dans le cinéma français. La prochaine fois je viserai le cœur fait donc un peu office d’exception en se basant en plus sur une authentique affaire de meurtres ayant touché le département de l’Oise à la fin des années 70.
Intéressant sur le papier, le film réalisé par Cédric Anger lasse malheureusement vite et ce malgré une bonne entrée en matière avec une scène d’ouverture plutôt réussie. D’ailleurs si le film est assez classique voire lourd dans sa forme il contient quelques séquences bien faites, dont une scène de nuit où les gendarmes observent un troupeau de cerfs au milieu d’un forêt, et quelques plans de nature hivernale assez beaux.
Terriblement ennuyeux dans son développement le film est une succession de scènes souvent sans intérêt, clichés dans le meilleur des cas. Sur un rythme inutilement lent l’on suit tour à tour l’enquête ou bien le cheminement du tueur, sans jamais comprendre ses motivations. Là où un film de fiction peut apporter un vrai point de vue sur ce genre d’affaires et se risquer à certaines analyses psychologiques, La prochaine fois je viserai le cœur est plus proche finalement du reportage en ce qu’il essaie de retranscrire des faits, mais ceci dit sans jamais aller dans la description pointues des faits.
Du coup, malgré les efforts de Guillaume Canet, plutôt bon, le rôle est assez caricatural tandis que les personnages secondaires n’ont absolument pas le moindre intérêt.
Au final, avec ses dialogues souvent de trop et sa narration pataude et creuse le film ne propose aucun intérêt véritable, il en reste un film policier sans rythme et un film documentaire pas assez creusé. Espérons qu’il n’y est pas de prochaine fois…
Si le propos de La prochaine fois je viserai le coeur est de provoquer un malaise persistant, le pari du film de Cédric Anger est totalement réussi. Ce portrait du tueur de l'Oise qui défraya la chronique à la fin des années 70 est glaçant au possible dans une exploration poisseuse d'une personnalité schizophrène et psychopathe. Pas d'empathie possible pour ce gendarme meurtrier habité de façon presque effrayante par un Guillaume Canet hallucinant. Le film est dérangeant par son impassibilité devant des actes abominables qui n'ont d'autre explication que l'esprit dérangé d'un homme dont on se demande d'où lui venait cette haine de l'humanité en général et des femmes en particulier (le scénario explore vaguement une piste mais sans insister outre mesure). Cette anatomie d'un monstre est radicale dans son traitement. Le spectateur est prévenu, ce film est sans pitié et n'offre aucun refuge psychologique. On a le droit de le trouver déplaisant mais il a l'honnêteté de ne pas se cacher derrière de petits arrangements avec la réalité.
Très beau titre pour mauvais film ou film plutôt raté ! En adaptant ce tristement célèbre fait divers qui voyait un gendarme tuer des jeunes filles auto-stoppeuses puis enquêter sur ses propres crimes, le réalisateur Cédric Anger avait là un sujet en or. Mais le choix de prendre le tueur comme principal protagoniste (on ne le quittera pas de tout le film, il est de tous les plans) est osé mais nous laisse au final plus que dubitatifs. Guillaume Canet qui interprète ce serial-killer n’est pas mauvais mais n’a pas vraiment la carrure et le physique de l’emploi. On a du mal à avoir peur de lui, ou tout du moins à le détester, et l’empathie qu’il provoque sporadiquement est gênante. Ensuite, le film est sans aucun rythme et pâtit d’une monotonie ambiante que ce soit dans l’enquête ou même la mise en images des meurtres. Aucune angoisse, aucun malaise ne ressort de « La prochaine fois je viserai le cœur ». Le personnage de la femme amoureuse, joué par Ana Girardot, est mal écrit et ne sert en aucun cas le film, ni la psychologie du tueur. On attend donc las et aux portes de l’ennui qu’il se fasse arrêter. Et au bout du compte on n’entre jamais vraiment dans la tête de cet illustre meurtrier avec ce long-métrage clinique et froid.
Plutot pas mal. La prochaine fois je viserai le coeur est l'histoire d'un fait divers réel ou un gendarme est un serial killer. Quelques passages un peu longuets, mais au final assez distrayant. Pas mal.
Un film intéressant avec un Guillaume Canet au Top dans ce rôle du gendarme psychopathe qui a terrorisé l'Oise autant que la gendarmerie , qui nous emmène dans cette histoire vraie autant que troublante. La mise en scène est réussie avec cette ambiance tendue, trouble et sobre dans l'ensemble. On est dans un drame psychologique plutôt qu'un vrai thriller et c'est là que la scénarisation pêche un peu à mon goût en n'ayant pas osé aller un peu plus loin dans les expertises psychiatriques qui ont eu lieu (dans l'histoire vraie) - même avec leurs aléas - qui ont permis à ce gendarme d'échapper finalement à la justice qui l'a déclaré non responsable de ses actes...une scène finale le montrant à son entrée dans l'asile psychiatrique eu pu être une fin plus intéressante... On est resté finalement un peu sur sa faim.
Au cœur des enquêtes policières des années soixante-dix, La Prochaine fois je viserai le cœur est un long-métrage au grain précis vertigineuse. Cet enrobage de couleurs met en scène un Guillaume Canet formidablement dérangeant. Enchâssant le rôle d’un flic sérial killer, il joue le profil attendu du personnage. Enigmatique, timide et souvent incompréhensible pour qui n’est pas mentalement atteint, l’acteur délivre une prestation sombre et déstabilisante. L’histoire à l’image du personnage fait sa part de mystère tout en restant accessible pour ne consterner personne. Pour son troisième long-métrage, le réalisateur a su trouver les justes mesures pour nous présenter un thriller palpitant et grand public. D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44
un film tiré d'un fait divers sordide dans les années 70 "le tueur au Képi". Je n'avais jamais entendu parler de ce tueur. C'est à faire froid dans le dos. Guillaume CANET est remarquable dans le rôle de ce serial killer. Il est glaçant et méconnaissable, loin de ses personnages habituels. Il nous montre une autre palette de son talent. A regarder pour Guillaume CANET .
Suspense glaçant dans l'ambiance très bien reconstituée des années 70, ce polar taille sa route avec beaucoup de métier, tout entier concentré dans l'interprétation très juste et subtile de Guillaume Canet. L'intrigue se déroule sur un faux rythme manquant par moments de laisser le spectateur décrocher, mais des scènes bien imaginées et habilement mises en scène rattrapent les quelques écarts et maintiennent l'intérêt jusqu’au bout. Un polar efficace et à la facture soignée.
La Prochaine fois je viserais le cœur est un bon film policier qui nous permet de replonger dans un fait divers qui défraya la chronique à la fin des années 70. A la manière d'un Columbo, on connait dès le début l'identité du coupable (de toute manière, le fait divers étant connu en France, une partie du public l'aurait su avant de rentrer dans la salle). Le suspense repose donc plus sur la manière dont il sera arrêté et sur ses rapports avec Sophie (découvrira-t-elle que l'homme qu'elle aime est un monstre ?, la tuera-t-il ?...), le tout étant renforcé par une splendide interprétation de Guillaume Canet et par une très bonne musique de Grégoire Hetzel. En sortant de la salle, on ne comprendra toujours pas la folie du personnage (est-ce d'ailleurs possible ?) mais on aura suivi avec de l'intérêt le parcours de ce meurtrier et la manière dont il a pu échapper pendant presqu'un an à une interpellation (notamment grâce à la fameuse guerre police/gendarmerie).
Thriller tiré d un fait réel et surtout vu du psychopathe, c est glaçant de rentrer dans ce personnage particulièrement destructeur y compris pour son entourage personnel. Un bon polar bien interprété qui sera tenir en haleine malgré son rythme handicapant assez lent.