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    Loin des hommes
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    benoitG80
    benoitG80

    3 413 abonnés 1 464 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 janvier 2015
    "Loin des hommes", ce film réalisé par David Oelhoffen, est adapté de « L'hôte », nouvelle tirée de "L'Exil et le royaume" d'Albert Camus...
    Déjà ce point de départ est tentant, et il faut bien dire qu'à l'issue de la projection on reste soufflé par cette histoire transcendée par le jeu des deux acteurs et la beauté des images dont la caméra du réalisateur fait des merveilles autant dans les paysages, que dans les visages et les scènes d'intérieur !
    Mais malgré des libertés prises par rapport à cette nouvelle de Camus, ce film à travers l'épopée de deux hommes complètement étrangers l'un à l'autre, dans l'Atlas algérien au début de la guerre en 54, a une grande portée philosophique...
    En effet cet instituteur Daru, dont la classe est isolée en pleine montagne, va devoir mener contre son gré Mohamed à son procès et donc fatalement à son exécution..
    Et c'est la rencontre de ces deux hommes que tout oppose, qui va être bouleversante, par leur approche, par la façon dont ils vont s'apprivoiser et se connaître, se méfier et s'apprécier, tous deux semblant hors du contexte de cette guerre qui fait rage autour d'eux...
    Viggo Mortensen et Reda Kateb forment ici un beau duo dans cette relation compliquée, difficile et très touchante bien qu'improbable, le premier en Andalou qui n'a plus ses racines où qu'il soit, et le deuxième apparemment inoffensif et pourtant aux prises avec sa famille par ce crime irréparable qu'il vient de commettre.
    Le problème identitaire apparaît donc en plein avec toute la souffrance qui va avec.
    Chacun est confronté à ses convictions personnelles, à ses coutumes et croyances et ce périple à pied et dans le froid, va les mettre face à leurs contradictions et à la fois, à leur ligne de conduite toute personnelle...
    Les personnages rencontrés au détour de leur marche, que ce soit indépendantistes en révolte, ou ensuite ces soldats en lutte et prêts à tout pour obéir aux ordres, tous vont mettre Daru et Mohamed dans des situations imprévues et incroyables, où ils seront prisonniers, miraculés ou libérés...
    Si bien que ces deux hommes par leurs échanges et toute l'évolution qui va en découler, seront pour le spectateur un sujet passionnant et éminemment sensible et délicat !
    Certains moments, certains mots ou même des belles expressions de regard, sont saisis avec beaucoup de force et de lucidité par la caméra du réalisateur qui nous livre là un très beau film minéral, âpre et rude mais d'un humanisme fort où la chaleur des cœurs émerge et apporte une sensation bienfaisante !
    La fin très belle apporte une réflexion intérieure sur le choix que tout homme a à faire dans sa vie, en son âme et conscience...
    Julien D
    Julien D

    1 198 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 janvier 2015
    Servir de la guerre d’Algérie comme support à un film aux allures de western est une idée cinéphilique originale mais c’est surtout le fait d’y voir Viggo Mortensen parler dans un français et un arabe parfaits qui est la meilleure surprise de Loin des hommes. Dans cette lointaine adaptation de la nouvelle L’hôte d’Albert Camus, l’acteur polyglotte incarne un instituteur devant traverser l’Atlas accompagné d’un berbère incarné par un Reda Kateb tout en retenue, et dont les rencontres vont illustrer sa perception du conflit indépendantiste en cours, à savoir d’abord une volonté de neutralité puis un engagement pacifiste et enfin une résignation. Rythmé par l’excellente musique composée par Nick Cave et Warren Ellis, ce road-trip désertique est filmé avec une sobriété rafraichissante. La relation entre les deux personnages, qu’au début tout oppose, et la vision anti-manichéenne de la guerre donnent au film une touche d’émotion et une profondeur morale louables et une absence de tout point de vue politique que l’on aurait craint au vu du sujet.
    Zoé B.
    Zoé B.

    461 abonnés 118 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 février 2015
    Adapté librement de la nouvelle "L‘hôte" d’Albert Camus, nous dit le générique. Et libre, il fallait vraiment l’être, pour tirer d’un texte aussi court (moins de 10 pages) la matière d’un long-métrage. Jacques Ferrandez, l’auteur de BD, s’était déjà confronté à l’exercice en 2009, signant un album magnifique et très fidèle (mais le format s’y prêtait sans doute davantage), hors cette scène inventée de toute pièce : l’instituteur au milieu de ses élèves, s’assignant une double tâche, enseigner et distribuer des vivres aux familles dans le besoin. La nouvelle de Camus se déroule dans une école déserte, isolée par les rigueurs de l’hiver. Le narrateur omniscient y expose les pensées de son personnage, tandis qu’un gendarme progresse vers lui, puis plus tard, quand il héberge le prisonnier que celui-ci a laissé à sa garde. Le voyage auquel se résoudra finalement l’instituteur, emmener son "hôte" vers la prison, tient quant à lui peu de place, une seule page, la dernière. C’est ce récit ellipsé par Camus que David Oelhoffen a décidé de distendre, une marche « loin des hommes » où l’instituteur solitaire et le meutrier qu’il doit livrer vont apprendre à se connaître. Camus ne dit rien dans son texte de la guerre qui vient d’éclater, comme si son vacarme n’avait pas encore atteint les hauts plateaux. A peine quelques allusions qu’il faut chercher dans les mots du gendarme. Mais David Oelhoffen fait le choix inverse, montrer ces montagnes arides pour ce qu’elles sont, un maquis où se rassemblent déjà les groupes de la guérilla et où les traquent les militaires français. Il s’agit moins d’inventer des péripéties pour tenir la distance (1h40 quand même) que de redonner au texte de Camus le background qui l’avait inspiré, celui d’un pays au bord de l’abime, une humanité gâchée par les hommes. Viggo Mortensen est très convaincant dans le rôle de l’instituteur, fils de manœuvres espagnols - arabes pour les français, français pour les arabes – et qui n’a d’autre patrie que cette Algérie où il est né. A ses côtés, prisonnier sans menottes, homme sans courage qui va se révéler peu à peu, Reda Kateb est d’une densité rare. De film en film, et sans esbrouffe, il est en train de prendre une sacrée place dans le cinéma français. La sienne, juste la sienne, où il ne fait de l’ombre à personne, mais voilà ce type inspire les cinéastes. Oelhoffen ose pour lui un dénouement différent de celui qu’avait prévu Camus, et on n’y voit bizarrement aucune trahison. Le réalisateur va même conclure son film par un emprunt à une autre nouvelle, "La Dernière Classe" d’Alphonse Daudet dont il gomme le sous-texte patriotique, ne gardant que la force bouleversante des adieux. "Loin des hommes" est un miracle d’adaptation.
    pierre72
    pierre72

    137 abonnés 367 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 janvier 2015
    Ce film possède un petit handicap qui fera que les spectateurs risquent de le bouder : il est question de la guerre d'Algérie, sujet qui ne fait pas courir les foules. Nous sommes au début des hostilités, en 1954 et elle servent uniquement de toile de fond à l'histoire qui nous est racontée. L'enjeu de ce film se situe bien au-delà d'un énième témoignage sur la barbarie des hommes durant cette période sinistre. C'est avant tout une très belle histoire de fraternité.
    Daru est un instituteur français mais d'origine espagnole qui enseigne dans un coin perdu de l'Atlas. Un gendarme d'un village voisin lui amène Mohamed pour le conduire à la gendarmerie de la grande ville. Ce dernier a assassiné son cousin pour une sombre histoire de troupeau. Pas du tout emballé pour accomplir cette mission qui conduira Mohamed vers une mort certaine, Daru finira par l'escorter suite à une attaque de la famille du prisonnier qui voulait lui faire la peau. Ces deux hommes aux cultures différentes, aux idées assez opposées vont parcourir des kilomètres au travers des caillasses et de multiples danger d'une région qui commençait à être à feu et à sang. Petit à petit, ces deux hommes vont cheminer vers un destin risque bien de vaciller au bout de la route.
    Inspirés d'une nouvelle d'Albert Camus que les puristes considèrent comme un petit chef d'oeuvre, les auteurs du scénario ont pris quelques libertés pour l'aérer sérieusement et lui donner quelques péripéties. Il semblerait que cela déplaise aux fans de l'auteur. Personnellement je n'avais lu en son temps que la bande dessinée qu'en avait tiré Jacques Ferrandez ( L'hôte chez Gallimard, on a la culture que l'on peut) qui était fidèle au texte original.
    Si le film nous propose une version plus nerveuse, avec beaucoup de codes empruntés au western, les auteurs n'en n'ont pas enlevé pour autant le sens profond. Ces deux personnages principaux vont s'apercevoir que malgré leurs différences, ils sont étrangers au monde qui se construit autour d'eux. Cela va leur permettre de réfléchir à leur condition d'Homme, de remettre en cause certaines valeurs de leurs cultures respectives et de prendre une direction à laquelle ils n'avaient pas forcément pensé. Le film évite les antagonismes traditionnels comme la religion ou la culture pour ne s'attacher qu'à leur propre libre arbitre et à la façon dont leur confrontation va les emmener à réfléchir autrement.
    Un peu plus sur le blog
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 21 janvier 2015
    C’est le personnage de Daru en lui-même que j'ai trouvé plus intéressant. Il se dévoile au fur et à mesure mais peut-être pas assez. Il reste assez lisse à mon goût. Cependant, même si j'ai décroché pendant pendant quelques temps, Viggo Mortensen est tellement talentueux qu'il réussi à me rattraper en une scène où celui-ci se dévoile et montre un peu de vulnérabilité et d’émotions. En dehors de cela, Il a un côté un peu trop “parfait”. (lire la suite sur le blog)
    schemaman
    schemaman

    17 abonnés 276 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 janvier 2015
    Assurément un très beau film, dans des décors superbes, sur fond de début de guerre d'Algérie. Une histoire d'Homme avec des sentiments, la découverte des profondeurs de l'âme, du pacifique qui devient tueur par accident et du meurtrier présumé qui semble incapable de faire du mal à une mouche. Des décisions schizophréniques à prendre, impossibles à vivre, au sujet desquelles personnes ne pourrait affirmer quel est le bon choix. Deux acteurs fabuleux tout en retenue intérieure. Et pour finir un film qui n'afflige pas au spectateur une quelconque ligne de pensée.
    vincenzobino
    vincenzobino

    115 abonnés 390 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 2 février 2015
    Viggo Mortensen incarnant un instituteur algérien dans un film français? Il y avait de quoi susciter la curiosité. Je ne regrette pas le voyage...
    L'ayant vu en totale inconnue avec pour seule information le fait que Viggo Mortensen avait des répliques en français, j'ai eu un immense plaisir à observer cette adaptation libre de l'aveu de Camus (que je n'avais pas lu) : un pied-noir chargé, en 1954 dans une Algérie en pleine guerre civile, d'escorter un prisonnier à-travers les montagnes occupées par les maquisards. Dans l'adaptation, le pied-noir est remplacé par un natif algérien originaire d'Espagne (clin d'œil à Viggo).
    Ce petit détail excepté, tout le reste est magnifique :
    - des prises de vues somptueuses (du Maroc où fut tourné le film, la région lieu d'action étant insécurisée) rappelant les westerns de Nicholas Ray et, plus récemment, the Homesman.
    - le duo d'acteurs : Mortensen également co-producteur signe son plus beau rôle avec a history of violence (2-3 séquences fortes notamment un procès sur l'occupation française et un rapport avec les autres comédiens très fort), Reda Kateb est prodigieux (je ne suis pas un spécialiste de la guerre d'Algérie mais l'on ressent toute la douleur par le regard de son personnage)
    - une BO de Nick Cave phénoménale (longtemps que je n'en avais plus entendu)
    - 10 dernières minutes très belles et empreintes d'optimisme.
    Heureux de l'avoir vu et à recommander vivement...
    Alain D.
    Alain D.

    586 abonnés 3 282 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 octobre 2016
    Basé sur une nouvelle d'Albert Camus, David Oelhoffen signe avec « Loin des Hommes » un bon scénario, une histoire à la fois simple et captivante, nous délivrant de grands instants d’émotion. Le réalisateur français réussi également une mise en scène irréprochable avec de très belles images. Ajoutez à tout cela une bande son de grande qualité et une superbe musique et vous obtenez un très beau film. Film magnifiquement interprété par un duo d’acteurs talentueux : Viggo Mortensen, toujours aussi efficace est bien secondé par Reda Kateb.
    Le pitch : Dans les montagnes sahariennes d’Algérie, deux hommes fuient une guerre qui ne les concerne pas. Daru est un instituteur Français qui apprend à lire aux petits bergers, Mohamed, accusé de meurtre, doit fuir les rebelles algériens et craindre les colons français.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 19 janvier 2015
    A travers cette histoire, on peut voir la complexité de la guerre d'Algérie où des hommes ayant combattu ensemble se retrouvent ennemies. Ça fait réfléchir sur la manière de gérer un conflit.
    On voit également dans ce film des images magnifiques de l'Algérie.
    selenie
    selenie

    6 241 abonnés 6 184 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 15 janvier 2015
    Après son premier film "Nos retrouvailles" (2006) et co-scénariste du récent "L'affaire SK1" David Oelhoffen s'attaque à une libre adaptation libre du roman "L'Hôte" de Albert Camus. Dans les paysages de l'Atlas algérien et les hommes en armes on plonge dans une sorte de western nord-africain appuyé par la belle BO du duo Warren Ellis et Nick cave, déjà compositeur des westerns "The Proposition" (2005) de John Hillcoat et "L'assassinat de James..." (2007) de Andrew Dominik... Un beau film, un beau récit qui va à l'essentiel dans son propos général mais qui , en même temps, ne fait qu'effleurer le lien entre le "prisonnier" et son geolier.
    orlandolove
    orlandolove

    135 abonnés 1 722 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 15 janvier 2015
    Début de la guerre d'Algérie, dans les montagnes arides de l'Atlas... Les dilemmes moraux et politiques de ce conflit auxquels se heurtent les personnages sont bien exposés. Français et algériens qui se battaient côte à côte 10 ans auparavant contre les nazis sont désormais face à face... Un western humaniste où brillent les magnifiques paysages mais également les acteurs, notamment le magnétique Viggo Mortensen et l'intense Reda Kateb.
    tifdel13
    tifdel13

    87 abonnés 491 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 13 janvier 2015
    1954. Alors que les combats font rage entre les indépendantistes algériens et les colons français, Daru, un instituteur français d’origine espagnole doit escorter à bon port Mohamed, un berger condamné à mort pour avoir tué son cousin.
    Western, road movie, réflexion philosophique… le nouveau film de David Oelhoffen qui s’inspire de L’Hôte, roman d’Albert Camus, est plusieurs films à la fois. Loin des hommes se déroule lors des prémices de la Guerre d’Algérie mais ne s’intéresse que de très loin au conflit. Ce film inclassable nous raconte avant tout la rencontre entre deux hommes que tout oppose et dont...

    Venez découvrir ma critique dans son intégralité et en avant-première sur mon site ScreenReview !
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 16 janvier 2015
    Film magnifique et en tous points salutaire...
    J'ai adoré, que ce soit la beauté des images, les bruits du feu et du verre sur la table, la lumière et les larmes dans les yeux, la profondeur du contenu... Ce sont eux les hommes, les vrais dans toute leur Humanité!
    A diffuser partout et pour tous...
    Bravo film courageux et universel, un souffle qui explique tout...
    En le voyant j'ai pensé c'est eux la solution!
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 14 janvier 2015
    excellent film !! sublimes images et belle aventure humaine.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 22 janvier 2015
    Je ne sais pas si le réalisateur/scénariste l'a fait exprès, mais ce film est un western. Transposez-le : un ancien officier (nordiste ou sudiste, à voir) est devenu instituteur. Il fait la classe à des petits indiens de la réserve apache. Son école est au milieu de nulle part, battue par les vents de la plaine. Il reçoit la visite d'un shérif ventru qui traîne derrière son cheval un prisonnier. Un indien. Le shérif dit que les Apaches sont sur le sentier de la guerre et que l'armée et ses suppléants ont fort à faire avec les raids sur les fermes d'alentour. Le shérif confie donc le prisonnier à l'insit en lui demandant de l'accompagner au bled voisin pour y être jugé. L'indien a tué son cousin. L'instit ne veut pas l'accompagner à la potence et va laisser partir l'indien. Quand au petit matin, une bande d'Apaches se pointe. Ils veulent le prisonnier pour venger celui qu'il a tué : le prix du sang.
    L'instit décroche son fusil et les mets en fuite... etc.... Ils se mettent en route pour atteindre la ville voisine. Au milieu d'un territoire hostile plein d'Apaches rebelles. Et de tuniques bleus qui ont l'oredre de zigouiller tous les indien qu'ils trouvent.
    Il n'y a pas un plan du film qui ne soit pas un plan westernien. Entre John Ford et Budd Boetticher. Dans les années 50, l'instit aurait été Richard Widmark ou Burt Lancaster...
    En tout cas, en tant qu'amateur de westerns, je dis bravo à David Oelhoffen. C'est parfait, profond, grand.
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