Cujo passe généralement pour l’une des meilleures adaptations de Stephen King. Bon, c’est un film qui se laisse voir sans problème, mais je ne l’ai pas trouvé outre mesure enthousiasmant, sans doute à cause d’une simplicité qui confine presque à l’absence de propos réel.
Pour tout dire on se retrouve, passé l’inévitable phase d’exposition, avec un huis clos dans une voiture. Deux personnes sont prises au piège de leur véhicule, seules, exposés à un chien enragé vindicatif. Du coup on ne va pas avoir grand-chose pendant 1 heure 30. Les lieux communs s’enchainent, je ne les détaillerai pas ici mais vous imaginez bien un peu comment on peut combler une histoire avec un postulat aussi léger. Alors je ne peux pas mentir, on ne s’ennuie pas franchement, Lewis Teague menant assez bien sa petite barque, mais je n’ai rien vu de déterminant non plus.
D’autant que Cujo c’est un film qui propose très peu d’horreur, donc il ne faut pas s’attendre à beaucoup de violence, même si le chien est impressionnant, et ses attaques restent les meilleurs passages du film, bien qu’elles sont trop ténues.
Le casting est lui aussi inégal. Si Dee Wallace, vieille habituée du genre, se montre comme souvent convaincante, en revanche le jeune Danny Pintauro, qui ne fera d’ailleurs pas carrière comme acteur, est un acteur-enfant qui ne convainc pas. Pas aidé par des dialogues ratés, il semble un peu perdu, et en tout cas on ne croit pas trop à ses réactions. Pour les autres interprètes rien de très significatifs, ils errent clairement en arrière-plan, même si je n’ai rien vu de mauvais. On va dire qu’en dehors de Dee Wallace le casting ne présente pas de réels atouts.
En termes de réalisation Lewis Teague propose un travail assez propre. Il est habitué au film de monstre puisqu’il a bossé sur L’Incroyable alligator. Comme je l’ai dit les attaques sont assez bien emballées, et la mise en scène est un des rares éléments qui, je crois mettra tout le monde d’accord, Teague ne s’emmêle pas les pinceaux et avec sobriété livre un produit efficace, du moins niveau réalisation. Pour le reste je ne vais pas m’étendre longuement, le film ne retenant pas outre mesure l’attention sur les décors ou la photographie, Cujo souffrant d’un certain déficit d’ambiance. Même si on sent parfois un petit côté western pas déplaisant, le film n’arrive pas à amener une ambiance lourde, inquiétante, comme avait su le faire un autre film auquel Cujo est souvent comparé : les dents de la mer. Sans doute qu’une bande son tiédasse n’est pas pour rien dans ce sentiment.
En clair Cujo n’est pas mauvais, ce n’est cependant rien de plus qu’une petite série B assez tiède, où se retrouve le bon et le moins bon. En tout cas ce n’est pas un film franchement marquant, hormis pour quelques attaques du chien, chien qui reste l’attraction principale d’un métrage trop simple et trop basique. 2.5