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cylon86
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2,0
Publiée le 5 décembre 2014
Personne ne contestera le talent de peintre de J.M.W. Turner, personne ne contestera le talent d'acteur de Timothy Spall et personne ne contestera non plus la beauté de la mise en scène de Mike Leigh qui s'évertue à transformer certains de ses plans en véritables peintures vivantes. Cependant, les qualités de ce "Mr. Turner" s'arrêtent là. Si voir la vie du peintre sous nos yeux n'est pas dénué d'intérêt, le film tourne rapidement en rond. Succession de scènes lentes qui en disent parfois long sur le personnage et qui parfois ne racontent rien, le scénario est beaucoup trop laborieux pour que l'on puisse y adhérer complètement. La faute en grande partie au fait que Turner nous apparaît comme un personnage difficile à comprendre, peu aimable, peu expressif et donc peu attachant. Dès lors, il nous importe peu qu'il vive une histoire d'amour ou qu'il meurt d'une maladie et d'ailleurs on en vient à souhaiter que sa mort arrive trois quarts d'heure avant la fin tant voir le film est un supplice. Certes la mise en scène est parfois très belle et Spall s'est investi dans le rôle mais il en faudra plus pour retenir notre attention.
« Mr Turner » au cinéma s’impose bien vite comme une évidence. Filmé par Dick Pope, la vie de Turner s’avère une formidable occasion pour animer les tableaux du maître, renouer avec cette lumière extraordinaire, très chaude, décrite par le peintre comme le fondement du monde : si cette lumière de Pope est émouvante, c’est aussi parce que le film, en tant que projection, est effectivement un monde animé par la lumière. Joué par Timothy Spall, la vie de Turner s’avère une formidable occasion pour l’acteur de livrer une composition incroyable de borborygmes, raclements de gorge, éructations et gestes bourrus bourrés de tics. Raconté par Mike Leigh, la vie de Turner s’avère constituer une œuvre très significative sur les vicissitudes de la vie d’un artiste : trop excentrique pour ses pairs, le génie de Turner n’était pas reconnu et il était vu et considéré comme un grossier personnage à moitié fou. La mise en scène est admirable car elle ne force rien, elle fait adhérer le spectateur par lui-même au regard que le cinéaste portait sur les situations qu’il lui montre. L’on devine présent le regard du cinéaste qu’a posteriori – puisqu’on pense d’abord que c’est le nôtre. Cette mise en scène repose sur l’intelligence du spectateur, et un principe fondamental : l’empathie pour les personnages. Tout est magnifique dans le film, la photographie, l’interprétation, les décors, les costumes, les cadrages, mais c’est ça qui fait de « Mr. Turner » un chef-d’œuvre.
film ambitieux sur Joseph Mallord William Turner et la fin de sa vie ( pas que la meilleure ), mais assez éloigné du véritable personnage qu'il etait...( le physique de l'acteur ne correspondant absolument pas au peintre moins grossier et bien plus classieux ) cela m'a un peu blessé pour lui de le voir dépeint ainsi...( en réalité l'idée de milos forman avec son amadeus grossier a certainement trotté dans la tête de Mike Leigh ) film aussi a mon sens beaucoup trop long, et finissant par devenir extremement ennuyeux. Par contre, beaucoup de recherches véridiques sur les techniques de peintures de l'époque. ( préparation des couleurs et chassis ), pas assez présente par contre l'idée qu'il est le premier impressionniste en vérité dans le monde de l'art, contrebalançant le daguerrotype présent dans le film...
je partage mille fois l'avis de Serge Kaganski / Les Inrockuptibles "Autant aller voir les toiles de Turner." c'est tout a fait vrai... un dessin vaut mieux que mille paroles / dixit confucius
Que dire de ce film, sinon affirmer qu'il est globalement décevant. Ben oui, un film de Mike Leigh, on s'attend à du super et on n'a que du très ordinaire. Comme son titre l'indique, "Mr Turner" est un film sur le peintre anglais William Turner, un biopic sur les dernières années de sa vie. Bien sûr, on y parle peinture mais on s'attarde aussi pas mal sur la liaison de Turner avec la patronne d'un Bed and Breakfast de Margate, dans le Kent. Présenté en compétition officielle au dernier festival de Cannes, Mike Leigh a permis à son acteur fétiche Timothy Spall, l'interprète de Turner, d'obtenir le Prix d'interprétation masculine. Très surprenant dans la mesure où ce comédien, souvent très bon d'habitude, n'a dans ce film qu'une chose à faire : grogner ! Non, je suis injuste, on lui doit un petit moment de grâce dans ce film, lorsque, avec sa voix éraillée et alcoolisée, il chante la fameuse lamentation de Didon du "Didon et Enée" de Purcell. Quant à la réalisation de Mike Leigh, on en a connue de plus brillante, celle de "Mr. Turner" étant du genre "plan-plan".
Bien plus qu’une biographie académique d’un peintre de renom, c’est la reproduction à l’écran de son travail qui est le véritable vecteur artistique de ce nouveau film de Mike Leigh. La façon dont J.M.W. Turner a révolutionné l’art pictural, en manipulant les effets de lumière de ses toiles, est indiscutablement un exemple à suivre, et donc un défi à recréer, pour tout chef opérateur chevronné. C’est Dick Pope qui s’y colle et qui réussit avec brio à nos plonger dans l’ambiance impressionniste et les couleurs chaudes qui caractérisait l’œuvre de Turner. Mais au-delà de sa réussite esthétique incontournable et son hommage stylistique remarquable, le long-métrage avait également pour vocation de nous faire tenir deux heures et demie devant la reconstitution des dernières années de la vie d’un homme loin d’être attachant. C’est là que le talent de Timothy Spall se met en place et réussit à rendre touchant cet individu solitaire et complexe. Jouant pleinement de son physique imposant (dès les premières minutes, Turner est assimilé, via un montage subtil, à une tête de cochon), l’acteur britannique, jusque-là abonné aux rôles secondaires, fait du peintre un être pathétique pour lequel on en vient à éprouver autant de pitié que de respect. Avec une palette de jeu porcine, faite de borborygmes, de ronflements et de grimaces, il nous fait aisément partager les peines de son personnage devant les drames que sont la mort de son père ou, dans une moindre mesure, les moqueries de ses contemporains. Malgré ses longueurs scénaristiques déplorables, cette incursion dans le quotidien d’un célèbre marginal, doublée d’une profonde réflexion sur les affres de la création artistique, profite d’une direction artistique d’une splendeur inoubliable.
2014 est l'année des biopics. Même si certains ne me conquièrent pas parce que je les trouve plus ou moins "mauvais" (mais c'est rarement le cas), une fois de plus, cette année, certains sont bons, très bons même. "Mr Turner" est celui auquel je pense et dont je vais vous parler aujourd'hui. Rarement des films me bouleversent. Il faut vraiment que l'histoire, les circonstances dans lesquelles évoluent les protagonistes touchent un de mes points sensibles pour me faire réagir. Ce film-ci en a touché à certaines scènes spoiler: (comme par exemple celle où Turner est en train de peindre une prostituée sur un lit et qu'il se met à pleurer devant elle en pensant à l'âge de la jeune femme : 22 ans, et à la mort de son père qui s'est passée peu avant cette séquence) . Cette scène m'a ému. Elle m'a notamment bouleversée par la performance de Timothy Spall qu'il tient tout au long du film. Il incarne à la perfection un peintre renommé et doté d'une grande sensibilité mais bougon, grincheux, taciturne, grognant tout le temps et qui a vécu certains grands changements de l'Histoire (le train à vapeur par exemple). Ses peintures, sublimes, témoignent des changements de paysages : Mr Turner a peint la modernité (des bateaux et trains à vapeurs plus particulièrement). Les acteurs de ce très bon long-métrage sont tous aussi convaincants que T. Spall, en merveilleuse forme. La réalisation de Mike Leigh rend cette fresque absolument magnifique ; de même pour la musique lancinante, douce et sensoriel de Gary Yershon qui accompagne notre "visite" dans le monde de Mr Turner. Les plans nous montrant l'espace dans lequel vit Turner sont splendides ; ils nous mènent dans ses tableaux, envoutants, aux paysages de toute beauté. Un film magnifique et bouleversant, même si quelques scènes auraient pu être raccourcies.
Comme je me suis ennuyée durant ce film, quelle déception, moi qui aime tant sa peinture, quel écart entre la passion que révèlent les toiles de Turner et la fadeur de ce personnage que le film ne résume qu'en un être grommelant et aussi creux que les dialogues eux-mêmes! Belles lumières, belles images mais je ne comprends pas pourquoi le jeu de l'acteur principal a été à ce point récompensé alors qu'il caricature Turner d'une manière extrêmement bestiale (il passe son temps à grogner de manière ridicule) et intellectuellement et humainement pauvre! ... Bref passez votre chemin!
Dès que Mike Leigh s'intéresse à un projet cinématographique, il lui donne directement, grâce déjà à son don indéniable pour la mise en scène mais aussi de par sa patte narrative talentueuse, une touche de sensibilité bien particulière. Timothy Spall peut bien le remercier, et vice-versa : il réalise-là l'une de ses meilleures interprétations. Mais derrière tout ça, que vaut réellement "Mr. Turner"? C'est un choc affectif de grande ampleur, réel drame en diapason bourré de détails du XIXème siècle, dans une Ancienne Angleterre bourgeoise jusqu'aux limites du Monde ou de son voyage pour l'inspiration tout court. L'homme d'esprit qu'était Turner n'a jamais été aussi défini que dans ce film. Tout est fidèlement retranscrit : de sa relation "sauvage" avec sa servante (Dorothy Atkinson, impressionnante), du décès de son père (l'acteur fort attachant Paul Jesson) et sa relation (enfin) amoureuse avec la gérante du gîte (Marion Bailey, sublime de retenue) dans un port quelconque. C'est un véritable plaisir de s'en apercevoir lorsque l'on aime beaucoup le personnage et ses oeuvres. Mais, enfin, ce long-métrage de 2H30 ne serait pas aussi grandiose si il manquerait la pièce-maîtresse du gâteau : l'unique et toujours aussi charismatique Timothy Spall, qui, derrière les grognements et bribes de mots qu'il sait si bien lancer, utilise une manière bien singulière de jouer, et délivre une enveloppe corporelle perplexe et qui crève l'écran à pleines dents. C'est du cinéma d'auteur perspicace et indéniablement beau, qui symbolise l'essence-même du biopic et d'une de ses fonctions principales : celle de donner envie aux gens de s'intéresser au personnage, ne pas le rendre détestable (cela dépend bien sûr) ni inaccessible. Avec ce biopic, nous nous envolons dans les grandes plaines d'eaux, remplies de bateaux que Mr.Turner peignait si bien! Leigh, lui, fait plus que le filmer, il lui donne une identité cinématographique sans limites. C'est bien l'un des seuls qui en est capable. Voici la grâce!
Il est paradoxal que ce soit un film complètement académique qui nous parle d'un peintre qui ne l'était vraiment pas. Là où on aurait pu espérer une Ariane Mnouchkine, on a droit au Musée Grévin. C'est le plus mauvais film de Mike Leigh. Comme le Mozart de Forman ricanait à longueur de film, ce Turner-là grogne façon porcherie. Rien ne nous est épargné de ces amours avec sa malheureuse bonne ou avec une patronne de Bed and Breakfast: passionnant. Curieusement, les efforts de Mike Leigh pour évoquer l'artiste et sa peinture évoquent plutôt Friedrich et le Bidermeier, en dehors de la reconstitution d'un tableau de Turner qui est assez bluffante. Le choix de l'acteur principal quasiment aussi vieux que son père dès le début rend la chronologie (escamotée) incompréhensible. Au total un film interminable et ennuyeux et complètement à côté de la plaque. Peu m'importe comment Turner baisait sa bonne!!!
J'aime beaucoup ce que peut faire Leigh récemment... j'aime bien ce que je connais de l'oeuvre de Turner, ce film semblait être fait pour moi... Cependant si immédiatement le visuel frappe, je dois avouer que je suis assez déçu... Il y a plein de bonnes choses dans ce film, comme le traitement, ce refus de l'académisme débile qui gangrène les biopics habituellement, ici on est dans la simplicité la plus totale... le film aborde plein de choses, plein de thèmes ultra intéressants...
Il est donc question de peinture, forcément, mais aussi du rapport à la photographie, des rapports entre peintures, de l'amour, de spiritualité, de critiques d'art, d'innovation artistiques... Tout ça est dans le film en filigrane et c'est vraiment intéressant... Seulement, le film a beau être technique plutôt réussi je le trouve un peu désincarné, il manque de vie, il manque d'émotions, c'est un film très froid et finalement le sort de Turner, des personnages n'importe pas... Je m'en tamponne le coquillard et c'est dommage. Parce que tout était là...
Il y avait un truc à faire avec le personnage de Turner, qui est assez complexe pour être fascinant, provoquant entre le dégoût et l'adoration... Mais il n'arrive pas à en faire un vrai sujet de cinéma... tout ça c'est très intéressant dans l'écriture, mais après à l'écran ça reste un film de technicien... je n'irai pas jusqu'à dire : filmeur de tapisserie, parce que je respecte Leigh, surtout pour Another Year... Mais là justement les personnages rayonnaient à l'écran.
Malgré tout j'ai aimé cette fascination pour la mer, pour les éléments qui se déchaînent, je trouve ça splendide... Et j'aime vraiment beaucoup ce qu'il peint... Mais ce n'est pas un film totalement abouti. Décevant, mais pas pénible !
Biopic estimable mais plutôt académique, en comparaison des réussites magistrales antérieures de Mike Leigh. Timothy Spall en fait un peu des tonnes dans le rôle titre.
Un biopic de 2h30 me laissait sceptique, après l'assez mauvais souvenir de Saint Laurent cette année. Mais là où le film de Bonello se révélait ennuyeux et plein de longueurs, le film de Mike Leigh, au contraire, n'ennuie pas. Il se savoure calmement, porté par la performance incroyable de Timothy Spall. Le film présente fidèlement l'Angleterre du XIXe, et l'on retrouve de nombreuses personnalités de l'époque (Constable, Ruskin). De plus, il ne surligne jamais ses effets et ne bascule pas dans le pathos. Simple et agréable.
Une vision graphique, humaine, et bouleversante de la vie de Turner, des plans à couper le souffle. Un film au cordeau sur le maître de la lumière. Le temps du film passe d'ailleurs à la vitesse de la lumière tant le sujet est passionnant.
Esthétiquement, le film est irréprochable à tout niveau (visuellement, le jeu des acteurs dont celui de Timothy S qui est excellent). Mais les 2h30 sont relativement long et l'on trouve parfois le temps long faute d'un peu plus de rythme. Pour le coté biopic, on est assez loin des biopics de base. Ou il y a un coté historique qui est livré par une reconstitution à la fois sensible, déroutante par certains moments. Bouleversant en quelques sortes. Donc oui c'est relativement beau mais la reflexion qui en découle ; elle est plutôt triste (sur le personnage qui est Mike Leigh). Donc oui, effectivement on peut trouver le temps long (et cela sera le cas pour pas mal de personnes). MAis il y a un je ne sais quoi qui rend l'ensemble admirable, beau... Et qui remettrait presque en cause le fait que l'on a à faire face à un biopic. Une belle retranscrition ou il aurait sans doute fallut retirer plus d'une trentaine de minute. Qui ne m'a pas convaincu, mais qui en même temps. JE ne regrette pas de l'avoir vu pour sa beauté photographique et la prestation extraordinaire de Timothy S. MAis pour le reste, heureusement que je n'ais pas eu à payer ma place ; car cela m'aurait mis un peu à cran (en plus d'avoir plus ou moins perdu 2h30^^ Que l'on perd sans vraiment les perdre). Après certains trouveront surement plaisir à visionner ce biopic qui change des biopics habituels.
Il est paradoxal de vouloir rendre hommage à Turner qui, parmi les premiers, sut capter les vibrations des couleurs, le frémissement de la lumière, avec un regard parfois visionnaire, en réalisant un film aussi terne, aussi grisâtre, aussi ennuyeux. Certes, la reconstitution de l'Angleterre aux débuts de l'époque victorienne est soignée, la photographie est superbe et traite les paysages à la manière de Turner, mais c'est bien la moindre des choses dans une œuvre consacrée à la peinture. Voulant procéder par petites touches à la manière d''un peintre, Mike Leigh accumule des scènes qui finissent vite par paraître répétitives et ne "décollent " à aucun moment. Et ce n'est pas le jeu uniforme de Timothy Spall qui sauve la mise: promenant de long en large sa trogne de bouledogue et s'exprimant le plus souvent par des grognements porcins, il rend vite inintéressant le personnage qu'il incarne, si bien qu'on ne voit plus le lien entre l'homme et son œuvre.