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Kurosawa
582 abonnés
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4,0
Publiée le 13 décembre 2016
François Truffaut s'empare du roman de Ray Bradbury en adaptant "Fahrenheit 451", qui décrit un régime totalitaire où les pompiers n'éteignent pas le feu mais l'allume pour brûler les livres. Ce qui intéresse le cinéaste, c'est bien entendu la critique de la dictature mais c'est aussi l'objet détruit et ce que son extinction implique. Faire disparaître la littérature, c'est non seulement anéantir la matérialisation de la pensée mais c'est aussi empêcher les gens de réfléchir, de se faire leur propre avis sur ce qu'ils lisent. Même si le film a parfois tendance à tomber dans une dénonciation illustrative, en particulier dans les scènes avec le capitaine, il pointe les limites de cette propagande quand le chef des opérations met sur le même plan la philosophie, les encyclopédies, les grands romans du XIXème et "Mein Kampf" : on empêche le peuple d'accéder à toute forme de trace écrite et donc de savoir. L'émotion que procure le film réside dans les personnages qui luttent contre ce régime, que ce soit Montag et Clarisse ou bien cette femme qui refuse de quitter sa maison en feu. Ces personnages sont des résistants dans la mesure où ils tentent d'échapper aux autorités ou bien de les défier mais ils souhaitent aussi convaincre la population qu'elle est manipulée. Dans la plus belle scène du film, Montag lit quelques lignes d'un livre à sa femme et à ses amies quand l'une d'elles se met à pleurer. Ce que le gouvernement assène, c'est l'idée que la littérature rend les gens tristes; ce qu'affirme Montag, et à raison, c'est que si les mots font pleurer c'est parce qu'ils sont l'exact reflet de la réalité et de nos vies. Le film rend ainsi un vibrant hommage à la littérature, qui va prendre une dimension poétique dans un final sublime où les livres deviennent littéralement vivants et immortels. Efficace dans sa trajectoire scénaristique, ambitieux dans ses expérimentations formelles et émouvant dans son rapport aux personnages et à l'histoire, "Fahrenheit 451" est un film important de Truffaut, l'un de ses plus politiques.
Adaptation du roman de Ray Bradbury, un film SF d’anticipation qui nous plonge dans une société déshumanisée où les livres et les fauteurs de troubles sont bannis. Un Truffaut passionnant même s’il a un peu vieilli avec quelques effets kitchs.
En grand fan du roman, j'ai voulu voir si cette adaptation de Truffaut était à la hauteur. Et la réponse est non. Tout d'abord la mise en scène a très mal vieilli, les décors sont trop imprégnés des années 70 et il y a quelques longueurs. Ensuite les personnages ne sont ni attachants ni intéressants, car trop survolés, et il n'y a pas de "limier", cet engin de mort mécanique qui traque ses victimes ! Le réalisateur n'est clairement pas à l'aise avec la SF. J'ai quand même retrouvé avec plaisir certaines scènes du livre et même certaines répliques reprises à la lettre, mais je ne sais pas si je l'aurais suivi jusqu'au bout avec la même curiosité si je ne l'avais pas lu. Si je peux donner un conseil, lisez le livre avant de voir ce film. (Moyen)
Cinquième long-métrage pour François Truffaut qui adapte le roman d’anticipation éponyme de Ray Bradbury. Il s’agit de son premier film tourné en couleur, de son unique œuvre réalisée en langue anglaise à avoir été entièrement (ou presque) tourné à l’étranger (au studio Pinewood en Angleterre). Le cinéaste rencontra beaucoup de difficultés lors de la préparation de son film (un budget trop élevé pour les producteurs Français), à tel point que différents acteurs furent pressentis pour incarner le rôle titre de cette œuvre futuriste et très particulière. Si dans un premier temps, le film devait être tourné en Français, de grands noms ont failli obtenir le rôle, comme Jean-Paul Belmondo ou encore Charles Aznavour. Mais finalement, le projet ayant été revendu aux Etats-Unis, la condition première pour que le film aboutisse était de tourner le film en Anglais avec des acteurs Américains, c’est à partir de là que d’autres grands acteurs furent pressentis comme Paul Newman ou Terence Stamp, mais c’est finalement Oskar Werner qui fut retenu. Ce dernier ayant déjà travaillé pour le cinéaste, on a pu le découvrir en tant que Jules dans Jules et Jim (1962). Fahrenheit 451 (1966) est une oeuvre à part, très particulière où le thème central est la censure des livres ! En effet, la lecture est strictement interdite, à tel point qu’il existe une brigade chargée de traquer les gens qui en possèdent et qui détruit par la suite tous les livres qu’ils trouvent. Si dans un premier temps, le cinéaste surprend et trouble le spectateur, on entre finalement au cœur de l’intrigue et ce, jusqu'au dénouement final. Un film de science-fiction marquant et intriguant et très réussi pour une première œuvre.
L'inclassable de la filmographie de Truffaut, un film totalement à part. La science-fiction n'était pas un genre prisé de Truffaut et cela se sent. Tout est tellement réel et vrai qu'on en oublie que s'est tiré d'un roman de Bradbury. Le film est bien réalisé, les acteurs formidables (l'idée de Truffaut de faire jouer la femme et l'institutrice par la même actrice est géniale), un peu kitsch par moments mais convaicant. Tout cela peut faire penser au nazisme (ou au totalitarisme en général), mais c'est surtout aux médias et à notre société actuelle qu'on pense en voyant ce film, et au dangers qu'elle encourre aujourd'hui. Un film lumineux, courrageux et profond qui ne laisse pas insensible. Un très grand film.
Fahrenheit 451 est une adaptation plutôt réussie du chef-d’œuvre de Ray Bradbury. L'intrigue est excellente (le mérite revient surtout à Bradbury). Le monde futuriste qui y est décrit est absolument terrifiant et nous amène à nous poser beaucoup de questions, j'ai même envie de dire encore plus aujourd'hui qu'à la sortie du film (puisqu'à l'époque, l'industrie du livre n'était pas menacé par l'ère numérique). L'histoire est plutôt bien retranscrite sur le grand écran. C'est une adaptation très fidèle du livre. C'est peut-être même là son principal défaut. Le film pourrait se permettre quelques écarts avec l’œuvre originale, dont certains éléments (notamment la fin où les personnages apprennent par cœur des livres entiers) sonne bizarre dans un film. Le film a également pris un vrai coup de vieux, notamment pour les décors et les différents gadgets qui sont censés faire futuristes en vain. À sa décharge, il date tout de même des années 60, et en cinquante ans, notre perception du futur a bien changé. Les acteurs m'ont semblé jouer plutôt juste : Oskar Werner est bon dans le rôle principal et Julie Christie est bien également. Bon film, mais le livre est bien meilleur.
Le film souffre d'un malentendu, ce n'est pas un film de SF, c'est une fable. Dans ce film on veut à la fois trop en dire (voir le véritable catalogue de livre brûlés qu'on nous propose) et pas assez, on n'entre jamais dans cette univers où tout est artificiel y compris les personnages, les méchants ne le sont pas assez, les autres n'ont pas assez de profondeur, on n'éprouve aucune empathie (le sort de la bibliothécaire brûlée parmi ses livres nous laisse froid), l'histoire passionne peu et la fin frôle le ridicule. Reste quelques idées, la caméra de Truffaut et la musique de Bernard Herman, mais bof.
Film que je revois 55 ans plus tard ! Cette adaptation m’avait marqué, en son temps. Aujourd’hui elle m’a paru à la fois vieillie, et pas d’une belle vieillesse, mais aussi visionnaire au constat de des dérives actuelles : pensée unique, polémiques sans débat, autocensure, cancel culture. Bradbury, et Truffaut, fustigeaient le maccarthisme, et on peut aujourd’hui fustiger notre monde actuel avec une différence de taille : le maccarthisme ne sevissait qu’aux USA, la sclérose actuelle de la pensée est mondiale ! Truffaut nous tourne un film désabusé, désenchanté mais aussi très déshumanisé. Que les décors le soient, que les dialogues le soient, c’est un bon choix. Mais l’absence de chaleur (sans jeu de mot !) nuit beaucoup au film. Rien ne nous touche : ni les personnages, même la libraire qui s’immole, ni la troublante Julie Christie – un comble, ni la dictature ambiante ! C’est un film froid (toujours sans jeu de mot) qui ne touche pas, n’émeut pas, n’explique rien. Pour moi, un beau souvenir déçu.
"Fahrenheit 451" film britannique de science-fiction réalisé par le cinéaste français François Truffaut sorti en 1966. Un excellent scénario adapté du roman éponyme de Ray Bradbury publié en 1953 qui présente une société dystopique où les livres sont interdits. François Truffaut exploite le roman de Ray Bradbury dans le contexte de la fin des années 60, dans la lignée de Guy Debord et la critique de la société du spectacle, du loisir et de la consommation qui combat la pensée au profit du marché. Culture de l'image, présence des téléviseurs dans les foyers. Une forme d'idiocratie imposée de façon totalitaire. Un roman et un film d'anticipation qui prête à réfléchir. Vu en excellente qualité. Une belle réalisation. Beau travail de la photo. Très beau sens du cadrage. Le seul film en anglais de Truffaut et son seul film de S.F. Un classique du cinéma.
"Fahrenheit 451" est un film à part dans la filmographie de Truffaut. D'abord parce qu'il est de science-fiction (un genre que n'affectionnait pas vraiment le cinéaste) et qu'il est sont seul film en anglais. C'est devant le thème de l'histoire de Bradbury (les livres) que Truffaut revisa son aversion envers la science-fiction qu'il considérait comme un genre mineur puéril et sans interêt. Après moultes difficultés de financement, Truffaut dut se résoudre à tourner en Angleterre avec une équipe anglaise, ce qui transparait au final par un style typique des productions anglaises des années 60 ("Le prisonnier", "Chapeau melon et botte de cuir"). Et profita au passage pour commander une partition à Bernard Herrmann dont il était fan. Un tournage long et éprouvant pour Truffaut, comme en témoigne son journal du film publié à l'époque dans "Les cahiers du cinéma" pendant le tournage, où le réalisateur relate son continuel conflit avec sa vedette Oskar Werner. A noter, certain détails des décors avant-gardistes de l'époque et qui devenu courant de nos jours (notament la télévision et ses programmes).
Pour son seul film tourné en anglais, François Truffaut adapte le célèbre "Fahrenheit 451" de Ray Bradbury. On y suit Montag, pompier dans un futur proche. Sa profession ne consiste cependant pas à éteindre les incendies, mais à traquer et brûler les livres, déclarés illégaux car susceptibles de rendre les gens malheureux ! Largement repompé depuis, "Fahrenheit 451" fait partie des premiers films dystopiques où le héros est l'exécuteur d'un système impitoyable, qui va peu à peu se rebeller contre celui-ci, en comprenant que ses valeurs son erronées. Ainsi, vue d'aujourd'hui, la trame principale n'a pas grande originalité, mais elle était novatrice à l'époque. Elle apparait toutefois un peu faible par moment, les personnages et leurs relations étant présentés de manière très froide. Le revirement de Montage, qui passe en quelques minutes d'un pompier zélé à un avide lecteur, est par exemple un peu gros ! Néanmoins, "Fahrenheit 451" demeure un film très intéressant en terme de mise en scène, en présentant un futur glacial, où les design futuristes presque enfantins montrent que l'homme se cantonne à un stade puéril, sans rien remettre en question. La suppression de tout écrit, jusque dans le générique clamé à l'oral, fait également son petit effet. De même, la critique de la manipulation par les images, la TV superficielle, et les réseaux (déjà !) est très pertinente... bien que parfois radicale : toute image semble vouée à rassurer les gens avides d'interaction sans les pousser à réfléchir, alors que seuls les écrits semblent pouvoir apporter de la profondeur. On relève par ailleurs la jolie musique de Bernard Herrmann, et quelques effets de mise en scène très "nouvelle vague" (ralentis, etc.) qui donnent à ce film de SF un côté particulier.
Le chef d'oeuvre de science-fiction de François Truffaut inspiré du célèbre roman anticipation de Ray Bradbury. Ce film est en quelque sort un plaidoyer pour encourager les spectateurs à lire les livres au lieu de les ignorer. Les livres étaient autodafés pendant la seconde guerre mondiale à cause de la dictature qui régnait en Allemagne qu'on appelait le Troisième Reich.
Le massacre des innocents. Le livre de bradbury est littéralement massacré , Truffaut ne pouvant guère faire dans l'anticipation ni le thriller. Désolé, mais entre ce film et la sirène du mississipi de irish, sans parler de la mariée était en noir , c'est un désastre . Une platitude sans pareille , des dialogues qui sonnent le faux , une mise en scène nulle , mais nulle à un point inimaginable. Dire que certains considèrent ce film comme supérieur au livre ...C'est à pleurer.
Truffaut n'est vraiment pas à l'aise dans cette adaption de "Fahrenheit" où la réflexion de Bradbury sur la culture se transforme en démonstration lourdingue. Mise en scène maladroite, acteurs guindés, narration poussive : on est loin de la grâce habituel du cinéaste. Les intentions sont louables mais l'éxécution n'est pas à la hauteur.
On retrouve ici tous les ingrédients du livre avec une habile dénonciation des dangers du conformisme, de l'écrasement des populations par la censure de la liberté d'expression. Après, le film a énormément vieilli avec une mise en scène plutôt pauvre et un jeu d'acteurs très approximatif, sans vedettes. Un message fort mais un mauvais film.