Qu’il est agréable de voir Robert Downey Jr., acteur talentueux et revenu de très loin, dans autre chose que du blockbuster. Car s’il on écarte les marvelleries et les caméos divers, il n’a pratiquement rien joué au cinéma dans les années 2010 ! Il incarne ici un avocat flamboyant, qui revient dans sa petite ville natale pour défendre son père, accusé de meurtre. Petite originalité : son père, avec qui il est en froid, n’est autre que le juge local impitoyable. Oubliez l’aspect prétoires ou policier, ce n’est ici qu’un prétexte pour poser un drame familial. Là-dessus, le film réussit plutôt bien son coup, montrant une relation difficile entre les deux protagonistes, qui ont chacun choisi un exercice de la loi radicalement différent. S’il a encore des tics de Tony Stark, Robert Downey Jr. est convaincant dans son rôle, à qui il donne pas mal de profondeur, et s’avère impliqué. Ce qui est peu étonnant quand on sait que l’une des boîtes ayant financé le film n’est autre que Team Downey, fondé par l’acteur et son épouse ! A noter aussi qu’il est assez ironique de voir l’acteur à l’écran donner des leçons de sobriété à son paternel… Face à lui, Robert Duvall est impérial en juge dominant. Têtu, rude, voulant juger à la fois de la loi et de la morale : il incarne un personnage clairement peu sympathique. Mais c’est ce qui donne du sel à la relation père/fils qui est au cœur du film. Par contre, il faut avouer qu’il un peu difficile à avaler que Duvall puisse être juge à 83 ans ! Malheureusement, pour le reste, c’est assez limité. L’enquête avance peu, et parait bien longue sur 2h20. Beaucoup de sous-intrigues et de personnages secondaires sont mis sur la table… pour être joyeusement ignorés par le scénario. La famille dysfonctionnelle, le frère handicapé, le frère joué par Vincent d’Onofrio, l’ancienne petite amie et sa fille, le procureur déterminé, le divorce en cours, le procès montré en introduction… Autant d’éléments qui ne servent qu’à construire le personnage principal, mais ne seront ni élaborés ni pour la plupart bouclés. En résulte un sentiment de frustration, mais surtout d’inefficacité : le film étant clairement trop long, pourquoi ne pas avoir coupé une bonne partie de ces éléments ? Un peu dommage car le duo soutenant le film est plus que solide.