Dupontel a fait du bon et du moins bon ces dernières années, et je suis très content que ce film là fasse partie du haut du panier. Dupontel part d'une situation abracadabrantesque comme prétexte à l'utilisation de tous les styles d'humour (noir, macabre, gore, de situations) servis par des dialogues très désopilants (
Qui vole un oeuf tue un veuf
) et beaucoup de créativité (à la manière de Monty Python). Ne s'obligeant pas à faire un film trop long, pas besoin de faire de pause, le rythme est bien là et tout s'enchaîne assez bien. Le seul reproche qu'on pourrait faire à Dupontel c'est de ne pas toujours aller au bout de toutes les idées. Pour le reste, la distribution est l'un des grands atouts du film: Sandrine Kiberlain est épatante, Albert Dupontel est gentiment drôle dans le rôle du mec un peu idiot, Jean Dujardin ou bien Terry Gilliam sont là pour faire des caméos hilarants et le scénario offre des running gags plaisants grâce aux personnages secondaires truculents (le légiste, le collègue juge, l'avocat, le flic). Enfin, j'ai beaucoup aimé le style graphique (la photographie lumineuse, les incrustations numériques) et la réalisation de Dupontel (le 360° avec les lampes en transition était brillant), qui filme pas mal de plans avec la caméra en diagonale, donnant une impression de grandeur aux différents espaces et conférant ainsi aux personnages un sentiment de petitesse face à la lourdeur des événements que subit l'héroïne. Fidèle à lui-même, Dupontel est extrêmement créatif en tout (photo, réalisation, situations, dialogues, humour, caméos) et sait s'entourer d'acteurs de talent. Le film pâtit juste de temps en temps d'idées pas complètement abouties.