« My Beautiful Boy » met en évidence une relation extrêmement douloureuse et compliquée entre un père et son fils, dont la drogue sera l’ennemi à abattre, celle par qui il faudra lutter chacun à sa façon !
Si ce scénario a un montage assez déconstruit dans sa narration et son déroulement, c’est sans doute pour mieux entrer dans cette terrible réalité, et toute la confusion qui en découle...
Celle où tout se superpose et se mélange, les instants sombres et présents avec tous ces moments heureux de la petite enfance, mais aussi ceux finalement bien plus récents, que partageaient encore il y a peu, cet homme et ce premier fils issu d’une première union !
Le cinéaste Félix Van Groeningen met ainsi en lumière toute la problématique d’un parent face à la descente aux enfers de son enfant, sujet à des addictions dues à l’alcool ou aux drogues diverses.
Un parent qui tout à coup perd pied, à qui tout lui échappe jusqu’à devoir se protéger aussi face à son impuissance à quelquefois aider et aimer, plutôt que de se détruire lui aussi...
C’est bien là où le film mérite toute notre attention et notre bienveillance, et ce malgré les défauts inhérents à ce type de réalisation, à savoir ici peut-être le côté un peu mélo que reprocheront certains.
En effet par le jeu de Steve Carell, étonnamment humble et sincère, juste et émouvant, on rentre intensément dans la douleur de cet être meurtri au plus profond de son âme et de sa chair, et on comprend très bien les limites et l’ambivalence de son action, la difficulté de mesurer ses décisions pour venir en aide à ce fils englué dans un processus sans fin, tel un cercle vicieux et infernal qui le détruit inexorablement à petit feu...
À ce niveau, Timothée Chalamet étonne aussi par sa composition difficile en tant que jeune homme complètement chaviré, et nous bouleverse ainsi plus d’une fois.
Et encore dans cette histoire, il y a malgré la séparation de ses deux parents, énormément d’amour à donner, à partager de tous côtés, énormément d’écoute et de compréhension, et on chercherait même à trouver et à expliquer la faille qui a conduit à une telle dégringolade dans le marasme de cette addiction abominable...
Bien sûr pour ce faire, le cinéaste a sans doute un peu trop recours à des effets de style, à l’emploi de musiques ciblées pour adoucir son récit, sans doute pour insister sur le contraste de l’insouciance heureuse du bonheur avec ce cauchemar sans nom, insidieux et sournois, qui surgit sans qu’on s’y attende !
Mais malgré ce côté un peu trop descriptif, il n’en reste pas moins un magnifique et terrible témoignage sur l’enfer inqualifiable que créent tous ces infâmes produits stupéfiants en dévastant parfois jusqu’à la mort celles et ceux qui les consomment, ainsi que leur entourage souvent plus que démuni !