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    La Grande Bellezza
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    265 critiques spectateurs

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    chrischambers86
    chrischambers86

    13 699 abonnés 12 420 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 juillet 2019
    Qui a dit que le cinèma italien ètait mort ? "La grande bellezza", c'est plus qu'un titre! C'est la promesse d'une certaine poèsie, la promesse d'une ballade au crèpuscule dans les rues de Rome. "La grande bellezza", ce sont les chroniques des souvenirs d'un journaliste âgè qui se souvient de sa jeunesse perdue en se promenant dans les rues romaines d'aujourd'hui! Un film sublime dans une ville non moins sublime, Rome, la ville èternelle! Etincelante, cette oeuvre fellinienne affiche une èclatante santè et nous sidère par sa beautè en emportant le spectateur jusqu'au bout de la nuit! Toni Servillo possède, comme "La grande bellezza", un parfum enivrant qui n'en finit pas de nous poursuivre! il interprète avec un immense talent un homme aux premiers signes de vieillesse qui s'est assez tôt prècipitè, sans presque s'en rendre compte, dans ce que l'on peut dèfinir comme le tourbillon des mondanitès, à l'image d'une certaine Italie (celle du XXIe siècle), grâce auquel il rejoint le Marcello Mastroianni de "La dolce vita". Ses amis d'enfance rèpondaient toujours à cette question de la même manière : Quelle est la chose que tu aimes le plus dans la vie ? Jep Gambardella ètait destinè à la sensibilitè, à devenir ècrivain et à devenir cet homme au charme irrèsistible jouissant des mondanitès de la capitale! Pourtant, il ne voulait pas être simplement un mondain! il voulait devenir le roi des mondains! Et il y est parvenu! il ne voulait pas simplement participer aux soirèes! il voulait avoir le pouvoir de les gâcher! Film phare des annèes 2010 qui èpate par sa mise en scène d'une virtuositè à tomber par terre, "La grande bellezza" libère l'imaginaire de Paolo Sorrentino et lui ouvre les portes du baroque! Partant d'une intrigue aux trouvailles esthètiques, le rèalisateur confirme la bonne dynamique du cinèma italien en filmant Rome avec une infinie passion! Un règal pour les yeux! Sans compter le plaisir de visiter de magnifiques monuments (la place Navona n'a jamais ètè aussi belle qu'ici) dans des nuits d'errance mèmorables où l'on a parfois la chance de rencontrer une grande actrice française qu'on attendait partout sauf ici! Une scène qui dure quelques secondes mais qui s'èlève dèjà au rang du mythe! Tout comme cette girafe au milieu des vestiges ou ces flamants roses qui se reposent sur une terrasse, avec en point de mire le Colisèe! Il y a aussi dans la volontè de Sorrentino de s’impliquer dans un projet aussi riche et ambitieux que "La grande bellezza", quelque chose qui fait penser à la dèmarche de Fellini quand il a rèalisè en 1959 "La dolce vita". Non pas que les deux films se ressemblent mais on retrouve chez les deux cinèastes ce même amour du cinèma, cette farouche envie de se remettre en question et de toucher en même temps le public et la critique! Un moment de cinèma inoubliable vous dis-je! Avec, cerise sur le gâteau, de nombreuses rècompenses internationales dont le Golden Globe et l’Oscar du meilleur film ètranger...
    cylon86
    cylon86

    2 509 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 mai 2013
    Le début donne d'emblée le ton du film : d'abord un touriste japonais s'écroule raide mort devant la beauté des monuments et des paysages de Rome. La séquence d'après nous plonge au cœur d'une soirée mondaine où les gens superficiels boivent, se séduisent, dansent et disent des futilités. Rome est une ville magnifique mais en décadence, décadence d'une époque, décadence d'un peuple, voilà ce que filme Paolo Sorrentino avec son œil averti. Offrant à Toni Servillo un rôle qui lui va à ravir, celui de Jep Gambardella, écrivain qui n'a écrit qu'un roman il y a bien longtemps et qui depuis se complaît dans les mondanités, le cinéaste a décidé de frapper fort. Non seulement il critique une certaine forme de décadence mais en plus il insère au film une bonne dose de nostalgie et d'émotions qui l'empêchent de tomber dans le cynisme. Car Jep est terriblement lucide, il sait qu'il est superficiel mais quoiqu'il fasse rien ne semble l'empêcher d'être ce qu'il est depuis toujours. Si les propos de Sorrentino traînent parfois en longueurs et tournent en rond, on ne peut s'empêcher d'admirer la manière dont il fait venir à nous des tas d'émotions, ne serait-ce qu'avec un cadrage bien choisi, qui capte une certaine lumière ou un certain regard dans l’œil de Servillo, décidément parfait. Maîtrisant sa mise en scène de bout en bout (les travellings sont vraiment magnifiques), le cinéaste raconte aussi bien le ressenti intérieur d'un homme que celui d'une ville, aidé par une bande-originale choisie aux petits oignons et par des dialogues souvent acérés. Finalement, la grande beauté tant recherchée, il l'a peut-être trouvé dans ce film.
    benoitG80
    benoitG80

    3 410 abonnés 1 464 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 28 mai 2013
    "La grande Bellezza" serait donc un chef d'œuvre aux accents felliniens !
    Certes cette histoire superbement filmée aux images soignées met en scène le plus mondain des mondains en la personne de Jep Gambardella, dandy riche et oisif, égocentré et suffisant, en pleine introspection à l'heure de ses 65 ans !
    Bien sûr, on peut s'enflammer devant ce cynisme qui émerge de cette société futile où tout est exhibé tels des phénomènes de foire et devant la qualité de cette mise en scène impressionnante et léchée, mais à quoi bon ?
    Car au delà de l'esthétique pure de ce film, aucune, mais aucune émotion ne nous emporte pour nous amener à nous intéresser à ce monde stérile et superficiel et même si l'envers du décor est riche d'enseignement, au nom de quoi faudrait-il s'extasier et crier au chef d'œuvre devant le portrait de ce personnage prétentieux qui ne vaut rien de plus que celui de tout un chacun ?
    Car au fond, que nous apporte ce film de bien important ?
    Aucune révélation que l'on ne sache déjà face à la vacuité totale de cette société où tout est creux, vide et d'un ennui profond !
    Il était évident que ce constat serait celui-là et rien de plus...
    En outre, il est bien difficile d'entrer dans la psychologie et la sensibilité de cet homme toujours en représentation qui ne sait jouer que la comédie que ce soit lors des fêtes comme lors des enterrements où sa tirade bien apprise est significative !
    L'humour est toutefois présent mais semble aussi bien provocant quand on prend un certain recul pour devenir littéralement déplaisant et de mauvais goût...
    Même son histoire d'amour de jeunesse qu'il avait d'ailleurs oubliée, sonne faux et n'apporte rien d'intéressant tant elle prend de l'importance de manière injustifiée...
    La littérature nous a très souvent servi ce genre de menu bien mieux inspiré d'ailleurs, pour que l'on soit de nouveau alléché par la vie de Jeppino auquel on a bien du mal à s'attacher !
    Il serait même tentant de dire que tout est indécent tant cette richesse, cet étalage vulgaire, cet univers stérile, sont aux antipodes de la vie de l'homme qui lui, se bat pour vivre au quotidien surtout dans le contexte actuel !
    Il reste un beau voyage dans une Rome grandiose et toujours aussi magique (dans laquelle on reviendrait volontiers) mais quelque peu entachée par ce monde de plaisir aux résonnances creuses et pathétiques !
    En 2013, il serait enfin temps de voir un peu plus loin que ce thème maintes fois traité en se penchant sur des sujets autrement plus préoccupants...
    septembergirl
    septembergirl

    602 abonnés 1 069 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 25 novembre 2013
    Une comédie dramatique italienne qui, entre moquerie et émotion, pose un regard cynique sur le vide existentiel des personnalités de la jet-set romaine. Malgré un esthétisme réussi et de très beaux plans de la cité éternelle dans la splendeur de l'été, la réalisation s'avère rapidement interminable et prétentieuse. Le scénario est sans intérêt et, les différents personnages, acteurs de cette vie mondaine, sont pour la plupart horripilants. Un film pénible à suivre !
    tixou0
    tixou0

    697 abonnés 1 999 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 9 septembre 2015
    "Sorrentino Roma", bien sûr, en écho au "Fellini Roma" de 1972 - et sur la vision de la capitale italienne, le cadet reprend avec grand talent le flambeau du "maestro" disparu en 1993. Mais encore, une communauté de destin entre "Jep" ("Geppino") Gambardella et le "Marcello" d'une autre oeuvre-maîtresse fellinienne, et film-fleuve également, "La Dolce Vita" (1960) : Gambardella est lui aussi "monté" de sa province pour faire une carrière littéraire à Rome, et n'ayant plus rien écrit depuis un unique roman de jeunesse, s'est retrouvé échotier, même si à succès, habitant un appartement de rêve dont la terrasse donne sur le Colisée et d'une élégance irréprochable due aux meilleurs tailleurs et bottiers, mais englué dans la danse macabre "bling bling" des relations superficielles où se grisent les nantis, ses compagnons de route. Il s'était résigné à n'être qu'un mondain, même si excellent dans cette posture, quand atteignant son 65ème anniversaire, il se surprend à la nostalgie (cultivée au plafond de sa chambre, devenant à loisir la mer de sa jeunesse napolitaine) et au bilan (il a vécu en "Casanova", collectionnant les bonnes fortunes, puisqu'il avait perdu sans remède le seul amour de sa vie au sortir de l'adolescence). Esthète par nature, ce "Swann" italien désabusé (qui croise un soir Fanny Ardant, la duchesse de Guermantes pour Schloendorff - j'y ai vu un clin d'oeil), se souvient avoir été à la recherche de "La Grande Bellezza", ce truchement de la Beauté physique vers la Beauté des Idées, et en fait la rencontre in extremis, incarnée par la "Sainte", décharnée et extatique, Soeur Marie. Film absolument magnifique, d'un raffinement de tous les instants, d'une intelligence de tous les instants, d'une richesse infinie, un bijou de ce grand cinéma qu'est le cinéma transalpin (après la récente "Belle endormie" du vétéran Bellochio). Commentaire "posté" alors que le Palmarès cannois est pour plus tard dans la journée, mais un espoir que ce film soit distingué (comme "Il Divo", en 2008), au moins via le génial Toni Servillo (aussi chez Bellochio, et dans le rôle-titre du "Divo").
    Sergio-Leone
    Sergio-Leone

    181 abonnés 1 096 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 9 mars 2014
    Mais quel scandale de comparer cette vulgarité à l'immense Fellini qui ne se ressent pas une seconde dans cette œuvre mi cynique mi complaisante de ce monde d’apparat aussi abject que la plupart des personnages. Si filmer des beaux plans de Rome suffit à se faire comparer à Fellini, je crois que les écoles de cinéma ont raté quelque chose... Si l'on pense à 8 1/2 qui suit la recherche d'inspiration d'un artiste (un vrai et pas un bouffon mondain) dans une quasi quête existentialiste, la pensée intellectuelle Fellinienne est nettement plus supérieure à celle de Sorrentino qui schématise bien vite une certaine mélancolie du jet-setter à la recherche de la "grande beauté". Le film s'avère au final aussi vide, prétentieux et exubérants que ses personnages.
    Raw D
    Raw D

    10 abonnés 12 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 9 septembre 2013
    Inénarrable et interminable navet qui se veut intelligent et poétique mais qui se vautre dans la stupidité comme un porc ce complet dans sa fange, le nouveau film de Paolo Sorrentino se révele creux, prétentieux, cynique, laid, vulgaire, cliché comme une mauvaise video de Travis (Sing) et d'une laideur sans fin.

    Une partie de la presse a comparé ce film a Fellini et on voit bien que son réalisateur a voulu créer une version morderne de Fellini Roma ou La Dolce Vita croisé avec Holy Motors de Leos Carax (pour le coté absurde, poétique et symboliste) mais au final il n'évoque que le pire de Paul Thomas Anderson (en gros Magnolia, son seul vraiment mauvais film) mais sans aucune compassion pour ses personnages.

    Un nombre incalculable de scenes sont completement inutiles et complaisantes, exemple : Jep se promene dans Rome la nuit et croise une Fanny Ardant peroxydée dans des escaliers, "madame Ardant" dit il, elle répond oui, il se regarde longuement et se sourient, elle lui souhaite bonne nuit et elle disparait dans la nuit. Ca se veut poétique mais en fait il s'agit juste d'une scene pompeuse qui n'apporte rien au film a part de pouvoir dire "j'ai un cameo de Fanny Ardant dans mon film". Génial mais elle a quoi a voir Fanny Ardant sur Rome, sa jet set et Fellini?

    Certains personnages sont des caricatures au pire sens du terme comme l'éditrice de Jep, une naine (c'est ainsi qu'elle ai appelé dans le film) cynique, le fils d'une "amie", un fou dépressif qui ne parle que de la mort et se peint en rouge (cela aurait pu etre un grand personnage mais il existe ici que pour faire rire a ses dépends). De l'amour de sa vie et de l'importance qu'elle a eu dans sa vie on a tres peu d'information (on ne la voit meme pas suffisamment pour qu'elle paraisse mystérieuse), elle lui a inspiré un roman voila ce que l'on nous rabache pendant tout le film.

    La grande beauté évoquée par le titre se révele etre une floppée de flamands roses ou gris en CGI et en marionnettes laides et terrifiantes (nous sommes censés etre émus par leur présence).

    Aucun des personnages a part celui du personnage principal (et encore) et celui de Ramona (le seul personnage humain et sympathique dans tous les film) n'est vraiment développé. Il s'agit d'un gros amalgame de scenes censées etre mystérieuses, provocatrices et poétiques, un film qui se veut chef d'oeuvre mais qui au final se revele un énorme pudding indigeste écoeurant.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 22 août 2013
    Ambiance ambiance... la société romaine dans tout son délire décadent. C'est tout ensemble irritant et attirant, vide et brillant, mondain et mystique, futile et grave, flamboyant et intime. Horreur et séduction de la putréfaction... Superbe et époustouflant, en tout cas, ça oui.
    Toni Servillo est merveilleux dans son rôle de Casanova désabusé. Et Rome... et la musique.... oh !
    2h20 magiques, que l'on ne voit pas passer.
    negsa
    negsa

    6 abonnés 32 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 24 juin 2013
    Décadence : "état de ce qui commence à choir, à tomber"..., On commencera avec un touriste japonais, appareil photo accroché autour du cou, qui s'effondre, pris de vertige, alors qu'il contemple Rome, vestige d'une civilisation disparue... Suivra une fête baroque et crépusculaire chez un journaliste mondain (Jep), habitant en face du Colisée, où moins qu’une critique sociologique du « bling bling », on plonge au cœur de la tentative d’enivrement d’une jet set vieillissante.

    Suivront d'autres chutes, fuites et disparitions tout au long de ce film qui ressemble à un art de la chute où chacun devra, tour à tour « lâcher », dans un mouvement de renoncement cruel et inévitable, qui un fils, qui un rêve de dramaturge, qui une représentation trop lisse de lui, qui sa vie, qui sa jeunesse, dans un tourbillon de soirées et de déambulations dans la ville, où le ridicule et l’émotion s’entremêlent dans un dédale de situations improbables et cocasses qui ne cessent de questionner la condition humaine.

    Décadence oui... Mais toutes les décadences ne se valent pas : plus on tombe de haut et plus la chute est dure, mais belle aussi, car dernière trace d'une lumière que n'éclairent plus que les chandelles d'un gardien de demeures aux secrets préservés, les landaus parlants d'une noblesse ruinée, les souvenirs, protégés dans des journaux intimes jetés.

    Le temps est sans pitié pour les êtres auxquels il avait été beaucoup promis. Et quelle belle entrée dans la vie d'homme qu'un premier roman devenu un classique, un premier roman qui n'aura pas de suite, comme une décadence précoce, un choix de vie où la mondanité ressemble à une religion de l'évitement, teintée de jouissance et de lucidité désillusionnée.

    L'ombre de Fellini plane, mais aussi celle de Visconti, Proust et peut-être, Kierkergaard définissant ainsi les 3 stades de l'existence humaine : esthétique (rapport de l'homme à la sensibilité), éthique (rapport de l'homme au devoir), religieux (rapport de l'homme à Dieu). Pas de chronologie chez le philosophe danois, mais des états d'existence choisis, qui éclairent magnifiquement la rencontre finale entre la "sainte" et le mondain Jep et leurs chemins de croix respectifs vers « leur » vérité intime.

    Ni didactique, ni verbeux (l'économie verbale est une des nombreuses réussites de ce film), Paolo Sorrentino nous offre une tragicomédie all’italiana étourdissante et ambitieuse et nous entraîne dans Rome, avec pour guide un écrivain avorté vieillissant et sans projet, à la rencontre d'êtres vains, drôles, abimés, grotesques, fiers, misérables, outranciers, émouvants ; décadents certes, mais encore provisoirement debout donc : nul ne saurait dire pour combien de temps, mais qui chérissent le passé comme un trésor retrouvé.

    Un pur chef d'oeuvre en bref, où l'intelligence et la subtilité du propos (des propos serait-il plus juste de dire, tant les niveaux de lecture - partiellement abordés - dans cette critique - sont nombreux) rencontre une maîtrise parfaite de l'image, du son, du cadrage, de la lumière... et une justesse de jeu - à commencer par celui magistral de Toni Servillo - que résume bien le titre même du film : la Grande Bellezza.
    anonyme
    Un visiteur
    1,0
    Publiée le 16 novembre 2013
    Dès les premiers plans on sait à quoi s'attendre. Image numérique sans profondeur, lumière cramée, mouvements de caméra lourdauds pour créer un semblant de rythme et d'esthétisme.

    Une ouverture sur un monument. Rome. Tourisme, lyrisme et évanouissement: Stendhal? Non, Sorrentino, le réciteur.

    Dans ce film vous apprendrez quels sont les livres de chevet de Paolo. Il aime Céline, Flaubert, Moravia, Dostoievski entre autre. Pas dégueu'...

    Son sujet: La jet-set romaine désoeuvrée. Les années Berlusconi sont passées par là, décomplexant les mondains, assumant dorénavant leurs plaisirs coupables: faire la chenille en boîte de nuit, être guest star sur les plateaux télés, parler de caca et faire rire ses condisciples. Bref de vrais "bout en train".

    Bon, les riches d'aujourd'hui sont peut-être différents de ceux d'hier. Fallait-il pour autant en parler pendant 2h ? Et pourquoi en faire un film tant l'absence de partis pris visuel se fait criant. Ou plutôt si, la volonté de faire un clip cheapouille pour ridiculiser encore plus ses personnages qui le sont déjà beaucoup trop.

    Une étoile quand même pour quelques répliques bien senties, malgré le vernis du donneur de leçon. L'homme d'esprit désabusé taclant à la carotide les faux intello'.

    Difficile de ne pas y voir une certaine complaisance. "Oui j'ai de la culture, mais chez moi c'est de la dérision. Et voyez aussi comment je traque les snobs, les prétentieux qui jouent aux artistes. Mais regardez comme je les dézingue ces "poseurs/causeurs". Paolo marche sur la tête! Ses propres moqueries finissent par se retourner contre lui.

    Et si seulement il y avait pu y avoir une histoire, un semblant d'intrigue au moins. Mais non, trop conventionnel pour Paolo. Lui, préfère nous offrir une galerie de scènes/portraits aussi loufoques qu'incohérents. Mais quel intérêt de faire apparaître Fanny Ardent 5 secondes et de lui faire dire 3 mots en français. Est-ce le must du raffinement pour Sorrentino?

    N'est pas bouffon qui veut. La grossièreté n'est ni provocante, ni visionnaire. Elle est simplement le reflet d'un réalisateur souffrant d'un héritage trop lourd et qui joue des coudes pour essayer de se faire une place de choix. Mais personne n'est dupe. Comment prétendre à la modernité lorsqu'on fait du vieux avec du neuf ? Résultat : la naphtaline simili cuir - or vous saute à la gorge et finit par vous écoeurer.

    Voilà, La Grande Bellezza est le représentant du cinéma italien aux oscars cette année. Tout un symbole. Fellini a eu beau mettre en garde la société transalpine, cette dernière s'est jetée la tête la première dans un abysse de médiocrité que quelques coups d'éclats façon Moretti ne peuvent malheureusement plus cacher.
    selenie
    selenie

    6 228 abonnés 6 180 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 22 mai 2013
    Cinquième film présenté à Cannes par Sorrentino et quatrième collaboration avec son acteur Paul Servillo pour ce film qui semble se placé en un des favoris du Festival De Cannes. On suit la remise en question et les réflexions sur sa vie d'un hommede 65 ans qui a écrit un roman à succès il y a 40 ans et depuis plus rien... Le film s'ouvre sur un prologue symptomatique du film, la photographie est magnifique mais c'est complètement accessoire. Ensuite on suit notre écrivain de fête aux soirées diverses et variées, en diners et en rencontres tout aussi diverses et variées. On visite Rome comme au musée, c'est magnifique mais le fond du quotidien des protagonistes n'est fait que de futilité, de cynisme, de débauche gratuite, de vide intersidéral... Et c'est bien ce que veut Sorrentino, par le biais de son personnage il décrit un certain désespoir de la société italienne, aux désillusions de l'Italie berlusconienne. Il sème de (trop) nombreuses scènes à la simple portée symbolique, certe superbement mis en image, souvent avec un bel onirisme mais ces scènes restent redondantes, ça tourne un peu en rond. Comme il le dit en off à la fin "bla bla bla"... Ajouté à une émotion qui nous touche jamais (le meilleur exemple lors d'un décès) car ça reste aussi superficiel que ce que le réalisateur veut dénoncer. Heureusement le film est traversé de moments de grâce inouïe comme celle des flamands ou de la visite du palais en clair-obscur. Entre les discours pseudo-philosophiques, la sensualité à l'ennui sous-jacent, l'album photo d'une Rome antique symbole d'une gloire passée, le récit est surtout confus, se perdant lui-même dans les méandres désabusés de ce que voulait nous dire Paolo Sorrentino. Les acteurs sont superbes au premier lieu un Paul Servillo épatant, la mise en scène offre une Rome fascinante mais il est dommage que l'ensemble soit si confus ; comme si Sorrentino avait trop à dire et qu'il n'avait pas su dans quel ordre mettre tout ça. D'où également une durée un peu longue, aussi parasité par des produits parasites dont Martini est la premier contributeur. Autre bémol, le réalisateur voulait une éloge à l'imagination, là je ne vois pas vraiment... En conclusion une oeuvre abstraite dont on devine le fond du propos, c'est beau mais trop souvent ennuyeux, mais c'est beau...
     Kurosawa
    Kurosawa

    582 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 10 juin 2013
    Jep Gambardella est un artiste esseulé, dans une ville éternelle à bout de souffle. Dans "La Grande Bellezza", on parle de Flaubert. Ce dernier voulait écrire un livre sur le "néant". Sorrentino semble vouloir suivre l'écrivain romantique, en voulant en faire de même. Et le résultat est contrasté. Si les discussions quelconques entre mondains sur la terrasse de Jep sont passionnantes, tout comme l'interprétation de Toni Servillo (le personnage principal) est remarquable, les vraies-fausses réflexions sur la possibilité de revoir la splendeur artistique à Rome ne débouchent sur rien. Sorrentino ne capte jamais le fond du problème. Il se contente seulement de montrer des musées qui rappellerait une certaine gloire passée, ou d'évoquer ce qui sauverait le pauvre Jep. Le film met alors en relation l'amour de jeunesse de Jep et sa foi, qui elle, est remise en question. On aurait aimé que Sorrentino soit plus concret sur cet aspect, afin de réduire une certaine distance instaurée avec le spectateur. Le film est donc divisé entre des dialogues et une interprétation générale savoureux, presque parfaits, et une mise en scène plus démonstrative, souvent maladroite et inintéressante.
    jbal
    jbal

    7 abonnés 46 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 20 novembre 2014
    Chef d'oeuvre !
    Le film nous montre les errances d'un journaliste vieillissant dans Rome. À la faveur de ses rencontres avec des personnes et des lieux, c'est le tableau d'une société romaine qui nous est offert de scruter avec des touches de dérision, de pathétique, de nostalgie, de grotesque et... d'humanité qui nous emportent. Et le film est d'une telle richesse qu'il touche à l'universel: cette déambulation romaine est aussi un raccourci de la société occidentale actuelle.
    Mais en-deçà des multiples messages délivrés par ce film, retenons la prestation exceptionnelle de l'acteur principal et les remarquables images et musiques.
    Rarement film de ces dernières années n'a atteint un tel niveau !
    natlin 06
    natlin 06

    29 abonnés 326 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 2 mars 2014
    film superbe, tres esthetique, assez barre, tres bons acteurs, de belles quadras , impeccable
    poet75
    poet75

    270 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 27 mai 2013
    Le film s'ouvre sur une citation du "Voyage au bout de la nuit" de Céline mais Paolo Sorrentino, son réalisateur, aurait aussi bien pu mettre en exergue quelques lignes de Blaise Pascal, lui qui explique longuement, dans ses "Pensées", qu'"un roi sans divertissement est un homme plein de misères". Car c'est bien de cela dont il est question ici, sauf que le personnage central du film ne règne pas sur un pays, mais sur le néant: il est le roi des mondains!
    Après quelques plans magistraux sur la ville de Rome et ses touristes, le film nous entraîne dans un maelström de sons, de rythme, de musique effrénée, de corps en mouvement, de danse, de fête: c'est l'anniversaire de Jep Gambardella (Toni Servillo), 65 ans. C'est lui qu'on appelle le roi des mondains et c'est lui qui, passé le tourbillon de la fête, se retrouve face à lui-même, face à sa vie de néant, face à sa misère (au sens pascalien du terme).
    Car, à 65 ans, on peut certes faire le bilan de sa vie. Mais quel bilan dresser quand on n'a rien fait d'autre que de se divertir (toujours au sens pascalien du terme)? Il y a 40 ans, Jep a écrit un roman, devenu introuvable mais qui, à l'époque, avait remporté du succès. Il aurait pu continuer sur cette voie, devenir (qui sait?) un grand écrivain, mais il a préféré, peut-être par paresse, le journalisme, les chroniques mondaines, et, du coup, il s'est lui-même étourdi dans les mondanités.
    Ce qui le différencie cependant de beaucoup de ses compères en mondanité, c'est qu'il porte un regard lucide, sans illusion, autant sur sa propre vie que sur celle des autres. Il sait que, dans ce monde-là, l'on est dans le royaume des apparences où tout n'est que spectacle: l'important est de se montrer, de "faire comme si", de se divertir. Même les funérailles, dit-il, n'échappent pas à cette règle: croit-on que l'on y est plus sincère qu'ailleurs? Pas du tout! On va aux enterrements comme on va au spectacle!
    Non sans mélancolie, Jep considère sa vie, son néant, ce qu'il a raté. Il aurait pu s'engager sur un autre chemin... Autrefois, quand il était jeune, il y avait une fille de son âge qui s'offrait à l'aimer, mais il a tout laissé passer, il a tout gâché. Comme ses semblables en mondanité, il a chassé de son coeur l'esprit d'enfance. Plusieurs scènes montrant des enfants, à différentes étapes du film, s'interrogent sur ce gâchis. Parmi elles, une scène splendide et bouleversante, au début du film: on y voit des fillettes habillées en communiantes, portant l'aube et la croix, derrière une grille, et pouffant en voyant un homme tirant sur la laisse d'un chien rétif. Une religieuse apparaît et les rappelle à l'ordre. Les fillettes s'en vont, sauf une qui reste là, dévisageant Jep de ses grands yeux à la fois incisifs et innocents. On sent, à ce moment-là, que ce dernier en est troublé, que ce regard lui fait appréhender en quelque sorte sa propre vacuité.
    Monde du paraître, monde des apparences qui n'épargne pas même les gens d'Eglise! Jep trouvera-t-il un soutien, une aide, une porte de sortie vers autre chose en questionnant un évêque? Las! Celui-ci s'intéresse bien davantage aux recettes de cuisine qu'aux arcanes de la spiritualité! On en vient même à exhiber une "sainte", une religieuse de 104 ans, comme on exhiberait un phénomène de foire. Mais la "sainte", lorsqu'elle daigne enfin répondre aux questions qu'on lui pose, n'a que ceci à dire: "j'ai épousé la pauvreté, et la pauvreté ne se raconte pas, elle se vit!"
    Arrivé à un tournant de sa vie, Jep se demande s'il pourra se sortir de l'impasse dans laquelle il s'est fourré. Y a-t-il encore moyen, à 65 ans, d'échapper à une vie de néant? Ecrire un nouveau livre? Aller enfin vers "la grande bellezza", la grande beauté?
    Quoi qu'il en soit, Paolo Sorrentino a conçu et réalisé là un film qui, s'il n'est pas un chef d'oeuvre, n'en est en tout cas pas bien loin. Remarquable à tout point de vue: scénario, réalisation, interprétation, prises de vue, tout dans ce film laisse une impression inoubliable. Il y a, par exemple, dans la scène de fête du début du film, des mouvements de caméra tout à fait saisissants de beauté et de virtuosité.
    Ce qui me surprend beaucoup, pour finir, c'est que le jury du festival de Cannes n'ait pas jugé bon de décerner la moindre récompense à une telle oeuvre... Mais après tout, non, ça n'est pas si surprenant: ce n'est ni la première ni (sans doute) la dernière fois qu'un jury à Cannes laisse repartir bredouille un grand film! 9/10
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