Je fais partie de ces téléspectateurs qui ne sont pas si facilement bouleversés. Il me faut pour cela un scénario complexe, drôle ou triste mais grâce à Carol j’ai appris que je pouvais être bouleversée par autre chose, le regard de Cate Blanchett. Bien au delà de déconcerter sa partenaire de jeu, Cate Blanchett a le pouvoir de nous faire rougir nous, téléspectateurs, de nous faire ressentir une émotion.
Je fais partie de ces gens qui apportent beaucoup d’importance au non verbal, aux regards, aux gestes, à la communication du corps en général. Dans Carol vous vivrez au rythme des regards qui dans ce film représentent beaucoup : une émotion, un mot, un sentiment, une action, un acquiescement, vous vivrez grâce à eux. Vous êtes tenu en haleine tout au long du film et vous attendez ce hochement de tête qui fera balancer le film d’un côté ou de l’autre du dénouement de l’histoire.
Nous vivons l’aventure des personnages non pas au travers de la caméra mais au travers d’eux grâce à l’excellente réalisation dont est dotée ce film. Il est des films qui nous perturbent de par la violence de leur image, la cruauté de la guerre ou de la vie. Dans Carol c’est tout autre chose, vous allez être bouleversée, non pas par le scénario ou par les phrases romantiques ou autre diners aux chandelles mais par la pureté et la sincérité des deux actrices. Vous y croyez, tout simplement.
La musique est prenante et saura-vous captiver, la mélodie vous englobe dans une sensualité musicale charmeuse.
Carol c’est ce film qui va vous rendre muet à la fin de la séance, c’est ce film qui va vous faire regarder le générique de fin pendant quelques secondes en vous interrogeant sur les actrices, sur l’histoire et sur les émotions qu’il a fait naitre en vous. Vous allez restez muet dans la salle noir sans considérer les personnes qui sont assises à côté de vous et vous allez vous demander ce que vous avez ressenti, si vous avez été perturbé ? Troublé ? Bouleversé ? Déçu ? Triste ? Il fait parti de ces films qui a la capacité de vous maintenir captifs pendant 2 heures de vous faire voyager dans un autre temps et dans une autre histoire.
Le thème choisi, celui de l’homosexualité, est justement mis en avant. De part la relation amoureuse, l’évocation des sentiments. Carol est justement retranscris dans le contexte dans lequel il se place : les mœurs, la politique, la morale, l’orientation sexuelle. Et c’est ce contexte moral qui nous fait douter tout le long du film, quelle issue pour la relation entre les deux personnages ? Vont-elles faire de leur amour quelque chose d’impossible à cause des mœurs de l’Amérique des années 50 ? Ou au contraire, l’amour sera-t-il plus fort et plus valeureux ? Là est toute la raison du film et fait l’objet du dénouement de cette œuvre.
Si le film ne vous a pas prit aux tripes grâce à la performance de Cate Blanchet, le dénouement lui, saura vous toucher de la juste manière. Si vous avez aimé un minimum le film et accroché tout le long durant, la scène de fin sera la minute la plus longue. Les mœurs ou l’amour ?
Omnia Vincit Amor.
Carol