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    Carol
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    4,0
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    393 critiques spectateurs

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    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 7 février 2016
    Un film d'une beauté et d'une émotion à couper le souffle. Il soigne les yeux et l'esprit de "La vie d'Adèle".
    Daniel C.
    Daniel C.

    145 abonnés 721 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 février 2016
    Voici sans doute un plaidoyer imparable, qui montre l'aberration sociétale d'avoir longtemps considéré l'homosexualité comme une maladie mentale. Cette rencontre se fait sous le sceau de l'amour. Qu'il s'agisse de deux femmes ne revêt d'importance qu'en regard de la société et de sa dimension normative. Qu'au nom d'un choix de partenaire amoureux et sexuel non conforme à la norme hétérosexuelle, une femme puisse se voir amputée de sa fille, est pour le moins saugrenu. Ce film dure près de deux heures, de fait une certaine lenteur se fait sentir, l'ennui peut poindre parfois. mais au fond, cela permet de s'apercevoir que le sensationnalisme n'est pas de mise. Certes, il n'est pas anodin d'aimer une femme lorsqu'on est une femme, pas plus que d'aimer un homme lorsqu'on est un homme, mais d'aimer une femme lorsqu'on est un homme ou aimer un homme lorsqu'on est une femme, n'est pas nécessairement plus simple à vivre. La religion craint toujours la perversion, la morale bien pensante condamne également la non conformité attendue. Ce film permet de mesurer qu'il n'est pas juste (au sens de la justesse, mais également de la justice) de réduire un choix d'objet sexuel à une perversion. La différence générationnelle, la différence de classes sociales sont aussi de la partie.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 7 mars 2016
    Magnifique performance du couple Blanchett - Mara. Un film sensible et sensuel, qui parvient à éviter les clichés et les artifices faciles.. Si le scénario n'a rien d'exceptionnel il reste efficace. j'ai également beaucoup apprécié l'esthétique du film.
    benzinemag.net
    benzinemag.net

    29 abonnés 257 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 16 mars 2016
    Todd Haynes continue de construire une filmographie aussi éclectique que passionnante, ponctuée de très beaux succès. De Velvet Goldmine à Loin du Paradis en passant par I’m Not There ou le moins connu mais superbe Safe avec Julian Moore (1995), le réalisateur américain a montré qu’il était aussi à l’aise dans le biopic musical que dans le mélo... un genre dans lequel il a excellé avec Loin du Paradis en 2002 et qu’il explore à nouveau avec Carol. Todd Haynes nous replonge ainsi dans les années 50 avec une histoire d’amour interdite entre une bourgeoise en instance de divorce et une jeune vendeuse.
    D'un coté, la blonde mélancolique (Kate Blanchett sublime, comme chez Woody Allen dans Blue Jasmine), et de l’autre, la brune au regard pénétrant (Rooney Mara), avec sa bouille de chaton, aux faux airs de Audrey Hepburn jeune. Un couple qui va naitre à la suite d’un regard à la fois long et soudain échangé entre les deux femmes dans le magasin où Carol était venue pour acheter le cadeau de Noël de sa fille.

    Carol est un film tout en finesse, tout en suggestions, fait de mille détails, où les regards sont tout aussi importants que les dialogues, où le désir, la passion et l’émotion illuminent à chaque instant la réalisation cousue main de Todd Haynes. Un film d’amour sincère, simple, beau, envoutant, mais jamais larmoyant exempt de tout effet superflu, ponctué de scène fortes dont une, à la fin du film, particulièrement bouleversante, mettant en scène Carol et son mari dans le cabinet d’une juge où va décider si Carol peut encore avoir le droit de voir sa petite fille.
    Stephan '
    Stephan '

    5 abonnés 26 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 18 janvier 2016
    les comédiennes sont formidables et le roman à part de Patricia Highsmith est restitué avec maestria (comme à son habitude) par le grand Todd Haynes. L'année cinématographique commence très bien !
    SYLVIE B.
    SYLVIE B.

    27 abonnés 200 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 28 janvier 2016
    un très beau film très émouvant . les deux actrices sont absolument formidables mais Kate Blanchett est epoustoufante, splendide et irrésistible.
    alexandre75
    alexandre75

    13 abonnés 121 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 janvier 2016
    Bon film.... Démarrage très lent (on craint pour la suite), mais des photos sublimes, un jeu d'actrices au top ; finalement, on se laisse prendre par l'histoire sur papier glacé et on en ressort content d'avoir vu un très beau film qui prend son temps....
    Kinshaw.
    Kinshaw.

    14 abonnés 187 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 janvier 2016
    Beau film, une histoire captivante, sobre et efficace. De belles actrices et de la sensualité.
    Un bémol sur la longueur du film, spécialité des films qui sortent en ce moment, durée minimum 2h, ça deviendrait presqu'une mode, mais quel intérêt ?
    Abus Dangereux
    Abus Dangereux

    49 abonnés 112 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 13 février 2016
    Todd HAYNES réalise avec « Carol » un film somptueux. D’une grande sensibilité, sa mise en scène où se mêlent gros plans, jeux de miroir, intérieur d’automobile qui peut devenir une sorte de prison ou de cocon selon les événements et mouvements de caméra amples et lents qui sont à l’unisson avec la façon qu’à Cate Blanchett de se déplacer dans ce film est remarquable. Ajoutée à la très belle photographie, on baigne dans une ambiance feutrée, d’une grande sensualité. Rien n’est laissé au hasard, les plus petits gestes sont millimétrés et toujours empreints d’une grande douceur. Oui, il s’agit là d’une formidable histoire d’amour mais sans aucun pathos quelconque. Oui, Carol et Thérèse iront au-delà des conventions mais sans provocation car ces deux femmes sont aimantées l’une à l’autre. Rien ne pourra les séparer et encore une fois la construction du film et sa réalisation nous le font bien sentir. La reconstitution fifties est comme le reste super soignée. Pas de doute, nous avons affaire là à un film « Classieux ! ».
    Cinemaniakmontreal
    Cinemaniakmontreal

    20 abonnés 103 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 11 décembre 2015
    Récompensée à Cannes pour sa prestation remarquable dans le film Carol, l’interprète féminine Rooney Mara est une candidate idéale pour la course aux Oscars, tout comme le réalisateur américain, Todd Haynes, et l’actrice australienne, Cate Blanchett, qui pourront triompher avec ce long métrage magnifique et sans tabou, parmi les plus touchants cette année. ♥♥♥♥½

    New York, les années 1950. En instance de divorce, Carol Aird se rend au grand magasin Frankenberg pour trouver un cadeau de Noël à sa fillette, Rindy. Au rayon jouet, elle fait la connaissance d’une jeune vendeuse, Therese Belivet, sur le comptoir de laquelle elle oublie sa paire de gants en cuir. Charmée par l’élégante mère bourgeoise, Therese lui fait renvoyer ses gants par la poste. L’incident inaugure entre les deux femmes une série de rencontres au cours desquelles se développe une attirance mutuelle. S’en apercevant, Harge, le mari de Carol, demande aussitôt une injonction au juge pour qu’elle ne puisse plus voir Rindy, en vertu d’une clause de moralité. Dévastée, Carol invite tout de même Therese à fêter Noël avec elle lors d’un voyage en voiture jusqu’à Chicago. Mais Harge fait suivre les deux femmes par un détective privé, afin d’obtenir des preuves de leur liaison.

    Carol :Hommage élégant au film noir classique
    Todd Haynes est devenu le conduit psychique du cinéma américain contemporain, en puisant dans le passé afin de clarifier la façon dont nous vivons aujourd’hui. Avec Far From Heaven , sa montée commerciale de 2002, il a pris les images de couleur bonbon de femmes des années 50 de Douglas Sirk, les a dépouillés de leur camp mélodrame daté, et a donné au spectateur une histoire intemporelle sur l’amour interdit avec une puissance contemporaine. Dans la mini-série, produit par HBO, Mildred Pierce (2011), il a élargi le féminisme tragique de Joan Crawford (1945) et a fait sentir sa mise à jour urgente et novatrice. Maintenant, dans le film exquis, Carol, il a adapté le roman de Patricia Highsmith, The Price of Salt (1952), un récit romantique sur une liaison homosexuelle. Le cinéaste américain a saisi ce qui était autrefois une histoire d’amour tabou et a permis de nous parler avec une franchise et une clarté qui aurait été difficile d’imaginer il y a plus de six décennies.
    Situé à New York au début des années 50, le film est une magnifique capsule de temps qui capture les mœurs et les coutumes d’une Amérique conservatrice au début de l’ère Eisenhower, hérissée par une paire de performance, au sommet de son art, qui se dresse parmi les meilleurs cette année. Rooney Mara (The girl with the dragon tatoo), incarne Thérèse, une vendeuse timide dans un grand magasin qui tente de se tailler une place dans une époque menée par des hommes. Pendant l’achalandage de la folie de Noël, elle rencontre Carol (Blue Jasmine), une bourgeoise du New Jersey festonné en fourrure qui peine à trouver le cadeau idéal pour sa fille. Au début, leur rencontre n’engendre rien d’exceptionnel. Mais peu à peu, un air tacite de curiosité se développe. Thérèse semble frappée par la confiance de Carol et sa hauteur glaciale. Carol, quant à elle, voit quelque chose de curieusement innocent chez Thérèse. Sans lourdeur, Haynes et le scénariste, Phyllis Nagy (Mrs. Harris), se chargent de leur brève rencontre avec calme, mais indéniablement électrique. Lorsque Carol laisse ses gants sur le comptoir de la caisse, impossible de savoir si c’était intentionnel ou non, Thérèse les lui retourne, et c’est alors qu’une amitié se forge, aucune des deux femmes ne savent jusqu’où ce geste les mèneront. Le public est une longueur d’avance sur eux.

    1952 ou 2015, c’est du pareil au même

    Carol, au milieu d’un divorce amer et d’une lutte pour la garde de son enfant contre son mari ( Kyle Chandler ), est perdue et solitaire. Thérèse, une photographe amatrice, est frottée à la pression d’épouser son petit ami et de préhension pour l’indépendance. Elles sont tous deux à la recherche de liberté, qui semble se retrouver dans le regard mutuel de chacun. Le cinéaste nous plonge sans crainte dans le double sens du désir ardent des deux femmes – leur sentiment d’être compris et aimé – pendant qu’elles partagent des moments intimes et de joies lors d’un road-trip à l’extérieur de New York qui rappelle Thelma and Louise (1991), jusqu’à ce que leur connexion ne peut plus être nié. D’une grande finesse, la partition musicale de Carter Burwell a presque un effet hypnotique sur le spectateur. Comme dans Far From Heaven, Carol mine l’esprit étroite de la société et les dangers de vivre une double vie. Mais ce qui était vrai il y a plus d’ un demi-siècle reste encore vrai aujourd’hui : le cœur veut ce qu’il veut, société et bienséance soyez damnés.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 14 janvier 2016
    On se retrouve sans surprise face à un film académique : c'est propre, c'est soigné, mais ça ne raconte pas grand chose. Malgré une direction d'acteurs de qualité, misant sur deux actrices de talent jouant des personnages travaillés, l’œuvre passe à côté de l'essentiel. Parce que si cette histoire d'amour entre deux femmes s'appuie sur une simplicité et une beauté certaines, la narration ne décolle jamais. Et bien qu'elle n'ennuie jamais le spectateur, elle a tendance à donner un aspect vide au film. Il est construit selon une structure des plus classiques, malgré une introduction en plan-séquence musical, l'ensemble ne surprend pas et la fin est facile. Il n'y a aucun enjeu et tout repose sur deux personnages fascinants, ce qui n'est donc pas suffisant pour que l'on accroche totalement à l'histoire.
    L'ensemble est servi par une photographie plutôt propre et colorée, certains plans sont réellement beaux. La musique, très (trop ?) inspirée de Philip Glass, est logiquement bonne. Carter Burwell arrive tout de même à donner une identité à sa musique et l'ambiance sonore est réussie.
    La mise en scène est en revanche trop hétérogène, un coup on se retrouve face à de beaux plans bien composés et colorés, un coup on a l'impression de regarder un téléfilm, l'image est terne et aucune ambition ne s'en dégage. Mais on ne va pas se mentir, comme dit précédemment, l'ensemble est franchement beau à voir.
    Carol laisse donc un goût légèrement amer, l'impression d'avoir vu un bon film, beau, mais dont l'objectif semble être l'obtention de récompenses, ce qui se traduit par une retenue et une lisseur évidentes, là où l'on aurait pu avoir, avec cette équipe technique, ce casting, un excellent film, sans concession.
    traversay1
    traversay1

    3 572 abonnés 4 861 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 janvier 2016
    Heureux finalement sont ceux qui n'ont pas vu Loin du paradis, l'avant-dernier film de Todd Haynes, dont Carol reprend en grande partie les thèmes, le rythme et la tonalité. Ils auront un regard neuf et, espérons-le, admiratif, devant la quasi perfection de ce mélodrame des années 50 sur fond d'amours interdites. Décrire les sentiments intimes, tout en évoquant avec justesse et précision les caractéristiques morales d'une époque, n'est pas donné à tous les cinéastes. Surtout avec cette délicatesse, cette façon que certains jugeront peut-être trop lisse d'exprimer les emballements du coeur par le seul jeu des regards, des gestes et de gros plans filmés à travers les vitres, des voitures ou des appartements, parfois mouillés de pluie. Digne héritier de Sirk, on l'a dit et écrit souvent, Todd Haynes ne profite pas des possibilités d'aujourd'hui dans ce qui est "montrable", pour céder à l'impudeur. Ce n'est pas son genre. Lui, il laisse au spectateur la liberté de combler les manques, de remplir les cases vierges de la passion avec ses propres critères et souvenirs, y compris très personnels. Cate Blanchett y est égale à elle-même, royale, peut-être un peu froide mais c'est le rôle qui le veut. La vraie révélation est Rooney Mara, avec un visage changeant dans lequel perdurent les expressions de l'enfance et de l'innocence, quelques scènes rappelant de façon frappante l'angélisme d'Audrey Hepburn. Quelle actrice ! Carol, simple histoire d'amour, pourrait-on résumer. Mais les termes ont tout de l'oxymore et le film tire sa quintessence gracieuse des obstacles qui surgissent sur sa route.
    JimBo Lebowski
    JimBo Lebowski

    396 abonnés 1 080 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 12 janvier 2016
    Todd Haynes a choisit comme ligne de conduite il y a 20 ans avec Safe puis Far From Heaven de filmer la femme au foyer américaine, de sa capacité à exister dans un milieu ne favorisant pas nécessairement son émancipation, Carol se place dans cette même lignée en abordant cette fois en majeure partie l’homosexualité. La couleur était d’ores et déjà affichée et ma première crainte fut que le film tombe gracieusement dans un discours pro-lesbianisme des plus consensuels, ce genre de campagne prisée par les académies encourageant la bienséance d’un ordre moral au cinéma contre vents et marées de celle d’une inquiétante ligue grandissante et manifeste. Toujours bousculer les consciences, le monde en est irrémédiablement au même point, la mission était donc ardue et sensible, à ce niveau tout peut se jouer sur des détails, principalement la mise en scène et le ton donné au sujet. Périlleux.

    Dans le New York des années 50 la jeune Thérèse Belivet (Rooney Mara) travaille un peu par défaut dans un grand magasin de jouets, elle rêve de devenir photographe à temps plein mais reste craintive du monde, un jour sa vie va changer lorsqu’elle croise Carol (Cate Blanchett) une femme d’une classe gracieuse et ensorcelante supportant le poids d'un mariage instable, c’est le coup de foudre. Les deux vont alors rester en contact pour partager leurs secrets et leurs désirs de liberté, cette complicité naissante va devenir rapidement vitale, quitte à prendre des risques dans une époque où ce genre de relation très rapprochée du même sexe n’est pas publiquement reconnue.

    Le premier réel potentiel du film réside dans le choix du casting où Rooney Mara et Cate Blanchett semblent parfaitement à leur place, la première représente la jeunesse ingénue et fragile au visage de poupée brunette de porcelaine et la seconde la maturité à la blondeur flamboyante d’une carrure cicérone, deux actrices au charme et au talent certains qui se démarquent dans ce sens. Haynes a déjà prouvé par le passé ses qualités de metteur en scène et son travail ne pouvait en être que facilité, la justesse des regards et de l’expression corporelle se suffisent pour comprendre ce qui se passe entre ces femmes, de même qu’une caméra qui arrive à dépeindre subtilement l’idée reçue, toute la séquence de la rencontre dans le magasin de jouets est très réussie. L’idée du flashback aide aussi évidemment mais n’apporte que peu de pistes, le scénario avance en prenant son temps et l’ambiguïté sensuelle s’affirme au fur et à mesure, c’est je dois dire bien pensé et réalisé, car de prime abord il n’est pas criant que Thérèse et Carol soit homosexuelles, le doute est réellement permis dans la première partie, l’une fréquente tant bien que mal et timidement des garçons de son âge et l’autre est une mère de famille impliquée. Il n’est pas forcément question de verser dans la gratuité provocatrice pour choquer le spectateur réticent, Haynes veut simplement parler d’amour entre deux êtres perdus cherchant désespérément leur âme sœur, un message pouvant être reçu par n’importe qui, et c’est cette profonde sensibilité qui fonctionne.

    Cependant ce qui m'a dérangé dans l'application de ce schéma c'est que les hommes n’ont eux pas vraiment de rôle consciencieux, ils sont forcément maladroits, fourbes, profiteurs ou ivrognes, j’ai eu l’impression que cette pointe de manichéisme avait comme volonté de déblayer le terrain pour favoriser ce rapprochement, le jeune garçon qui tente de séduire Thérèse ne fait absolument pas illusion, je pense que le film n’avait pas besoin de ça pour étayer son propos, un vrai triangle amoureux aurait même pu par exemple être encore plus pertinent. Et la musique se place un peu trop souvent pour appuyer avec insistance des moments qui auraient pu s’en retrouver encore plus intéressants dans la manière croissante de distiller ce magnétisme charnel, heureusement le film retrouve de la grâce et du raffinement dans la séquence du piano avant que le mari de Carol n'entre en scène. Là on ose comprendre le passé de cette mère de famille et de ce couple qui bat sérieusement de l’aile, il y a de la suspicion dans l’air, la crainte du personnage de Kyle Chandler ne peut pas être infondée, il en va de même pour sa fréquentation avec celui de Sarah Paulson, tout semble lié. Puis vient l’éloignement forcé et la dépendance de l’une à l’autre, c’est la fascination de Thérèse pour Carol qui saute premièrement aux yeux, agissant autant comme une figure matriarcale qu’un fantasme inexprimable, encore une fois le film prend son temps et fait durer ses rapprochements jusqu’à l’étreinte annoncée.

    Tout l’aspect road-movie reflétant la fuite ne met pas forcément le rythme en valeur il faut bien l’admettre car provoquer le délai fini par avouer le vide laissé en route, les étapes en deviennent redondantes, forçant l’instant du contact à n’être qu’exceptionnel de grâce pour marquer un climax émotionnel tenant toutes ses promesses. La scène en question est plutôt réussie même si elle aurait pu être à mon sens bien meilleure, j’ai aimé cet aspect initiatique et le distinguo du rapport de force où Carol dépose Thérèse sensiblement pétrifiée sur le lit, les actrices y vont à fond, puis l’équilibre des corps et le "My angel from outer space" lâché de la bouche susurrante de Blanchett, c’est convaincant, juste dommage que ça ne dure pas un petit peu plus longtemps (je ne demande pas La Vie d’Adèle non plus) tout en multipliant les angles de caméra, et puis sincèrement la harpe en guise de fond mélodique c’est un tantinet cliché niveau abondance mielleuse. Le dernier tiers nous replongera au plus prêt du regard de Thérèse, cette carence vitale soulignant les cernes de ses yeux, les murs de sa vie ont besoin d’être repeints pour y loger un avenir suivant les conventions; Carol retrouve ses repas dominicaux routiniers, souffrant également de l’absence de sa fille lors de la procédure de divorce contre son mari; la morosité est bien captée, comme un train qui reprenait son chemin initial après avoir déraillé vers une parenthèse enchantée.

    Le flashforward justifie les actes manqués, la conclusion est je pense réussie car malgré, j’insiste, cette bande originale ratée et à mon goût trop académique (pourtant signée du compositeur habituel des frères Coen), l’émotion est là, j’ai trouvé ça touchant, le message sur l’amour universel et ce besoin irréversible de l’être désiré transparaît réellement, le cheminement est cohérent avec la volonté d’expliquer ce qu’est l’attraction d'une vie, ce don du ciel, le dernier plan est sublime. Haynes réussi son pari, son film n’est pas exempt de petits défauts mais on saurait lui pardonner, le duo Blanchett-Mara est irréprochable, sans doute le rôle majeur qu’attendait cette dernière après son passage fort prometteur chez Fincher, les consciences ne sont pas forcément bousculées mais le projet a au moins le triomphe modeste de sortir des sentiers battus du sur-conformisme hollywoodien, bien plus qu'un simple "film à Oscars"
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 3 février 2016
    Synopsis : Todd Haynes nous propose sa version de l’ouvrage de Patricia Highsmith plus connu sous le nom de « The Price of Salt » avec à la plume ni plus ni moins que Phyllis Nagy, amie proche de l’auteure.
    En quelques mots : étincelle – doute – voyage initiatique – confiance

    Mise en scène :
    -Les années 1950 : véritable coup de cœur pour cette décennie, je ne sais toujours pas si c’est grâce à l’œil aiguisé du réalisateur ou tout simplement l’essence même de l’époque. Visuellement on ne se lasse pas de cette ambiance vaporeuse, teintée de quelques éclats de couleurs qui souligne toute la finesse de l’image.

    -La confrontation de 2 classes sociales : 2 femmes, 2 vies – la confrontation de 2 univers évoluant dans une sphère temporelle pourtant identique. La classe bourgeoise, aisée, je ne sais quel adjectif lui attribué. Face à une classe plus ancrée dans les réalités qu’impose la jungle urbaine.

    -2 personnages au tournant de leur vie : une femme, la quarantaine, mariée trop tôt à un homme trop intéressé par sa position sociale pour se soucier de son épanouissement émotionnel, un enfant qui lie le couple pense-t-on à jamais, à cette époque ou le divorce sonnait le glas d’une vie heureuse et l’émergence de regards inquisiteurs. Partagée entre une vie confortable mais ennuyeuse, et la joie de gouter à nouveau au fruit défendu, la raison n’a plus sa place jusqu’au moment où la réalité la rattrape.
    En face, une jeune femme, la vingtaine, en quête d’un métier qui reflète enfin sa passion, et non plus un « job » alimentaire qui lui permet de payer son indépendance et d’avoir une place au sein d’une société qui commence tout juste à entrevoir le pouvoir réel de la femme dans le monde des affaires. Les hommes semblent s’intéressées à elle, mais elle, ne sais pas réellement ce qui les intéresse en eux. Mais c’est alors que l’étincelle jaillit dans sa vie. Tout d’abord intrigué par cette femme, la fougue du jeune âge la fait plongé à corps perdu dans une relation dont elle n’entrevoit que le voyage et pas la destination. C’est dans ce détail que réside la subtilité du personnage.

    -La musique telle le cocon qui éclos, laisse entrevoir les méandres dans lesquels l’humain est prêt à se plonger pour gouter à ses propres désirs quitte à se perdre en chemin. Ponctuée d’artistes de l’époque, cette BO se déguste, se découvre au fil de la passion entre ces 2 femmes.

    -Les costumes : je ne suis pas spécialiste en la matière, alors je me contenterai de dire qu’ils collent non seulement à l’époque bien sûr mais aussi au personnage. On peut constater vers la fin du film, l’évolution vestimentaire de Thérèse qui s’affirme et révèle sa personnalité forte et délicate. Au contraire, du personnage de Carol qui montre toujours une armure dont elle a du mal à se défaire.

    Actrices :
    -Cate Blanchett : Carol aura le mérite de m’avoir plongé dans la filmographie de l’actrice que je ne connaissais que très peu. Rien à dire sur le jeu, elle laisse transpirer le côté certes un peu guindé et froid de la femme bourgeoise des années 1950, mais c’est ce que le personnage reflète en grande partie. Je regrette toutefois que le personnage ne s’expose pas plus tôt dans le film, car dans l’ouvrage on a plus conscience de cette fragilité à travers l’armure.
    -Rooney Mara : actrice en devenir, le rôle lui colle à la peau, la jeune femme qui se cherche, qui apprend à mieux se connaitre et à exprimer ses sentiments, sa colère, le jeu passe beaucoup par les regards, les gestes plus que par les mots. L’alchimie passe parfaitement à l’écran.
    -Sarah Paulson : actrice que j’ai découverte grâce à American Horror Story, tient malheureusement dans le film un rôle de moins grande envergure que dans le livre. On ne découvre son importance qu’à l’occasion d’une seule scène où elle se retrouve seule avec Thérèse. Alors que dans le livre, sa présence est plus soulignée.

    Réalisateur : Todd Haynes
    C’est la première fois que je regarde un film de ce réalisateur, une chose est sûre, cela m’incite à en regarder d’autres. Il retranscrit avec tellement de facilité l’univers temporel et l’essence du livre que l’on se délecte de son art.

    Rapport au livre / The Price of Salt
    J’ai entendu parler du film pour la première fois lors du Festival de Cannes, mais je n’y ai pas prêté plus d’attention. Puis en voyant la bande annonce (qui ceux veulent toujours vendeuses), je me suis dit pourquoi pas, pour une fois que l’on peut voir une histoire d’amour entre 2 femmes au cinéma, avec des actrices connues pour porter l’histoire, c’était l’occasion ou jamais de se plonger dans l’ouvrage. Il est écrit avec tellement de délicatesse que je me demande encore pourquoi ils n’en ont pas voulu à l’époque, les scènes sont décrites de manière à laisser l’imagination du lecteur vagabondé. C’est peut-être cela qui dérange d’ailleurs, imaginer une histoire d’amour entre 2 femmes, cela relève de l’indécence bien entendu !
    flo con d'avoine
    flo con d'avoine

    9 abonnés 30 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 1 février 2016
    J'ai eu un peu peur au début et été énervé par quelques facilités de mise en scène qui accentuaient les effets dramatiques au lieu de rester sur le fil.
    Mais la tension reste palpable jusqu'à la dernière seconde avec un très beau final avec une belle finesse de scenario et une belle scène finale.
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