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Grouchy
126 abonnés
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4,0
Publiée le 1 mai 2013
Le silence est-il d'or chez Jarmusch ? le peu de dialogues et d'action qu'il injecte dans ses films le rangent comme un cinéaste hors pair dans le travail de la narration. Il s'agit ici de deux potes délinquants se retrouvant en prison en toute innocence, s'entendent mal, se disputent, et sont rejoints par un lunatique, Benigni, au comportement étrange qui en réalité redonne de la lumière dans la relation entre les personnages. C'est lui qui mène le fil conducteur, même s'il n'est pas très actif ( il ne court pas vite, il ne sait pas nager ). Et à la fin, les deux autres personnages, Lurie et Waits, après le départ de Benigni, ont toujours la même relation tendue, ne se parlent pas, et ne se serrent pas la main. Jarmusch établit une réflexion sur la relation humaine dans des situations extrêmes : l'emprisonnement, l'isolement, l'errance, dans un milieu triste ( favorisé par le noir et blanc) et crasseux ( prison, marécages ). Tout cela dans une histoire longue, aux nombreux plans séquences qui, avouons-le, font baisser plusieurs fois l'attention du spectateur. Ce type de narration n'est pas vraiment un défaut chez le cinéaste, puisqu'elle apporte un certain charme qui rend unique son style.
D'abord il y a Jack le proxénète, personnage bourru et légèrement taciturne. Ensuite il y a Zack, disc-jockey pas très bavard et malchanceux. Enfin il y a Roberto le poète naïf, clown à l'esprit vif et exubérant. De ces trois personnages, Jim Jarmusch réussit à tirer des poussières d'étoiles ( les prestations de John Lurie, Tom Waits et Roberto Benigni sont assez extraordinaires ). Si Bob apparaît comme un être affable, Jack et Zack semblent moins sympathiques ( voire même antipathiques et opportunistes ). L'ironie, c'est que Roberto est coupable et que ses deux compagnons, moins aimables, sont innocents. Baignant dans un Noir et Blanc somptueux, les trois compères s'aventurent dans le Bayou, ni tout à fait ensemble, ni tout à fait seuls. Jarmusch filme les destins croisés, son intrigue n'est qu'une hypothèse : Jack, Zack et Bob auraient pu ne jamais se rencontrer mais le hasard les a rassemblé. A l'image de cette boule de billard noire qu'a lancé Roberto à son adversaire, le film de Jim Jarmusch fonctionne comme un projectile réjouissant que le spectateur attrape au vol et ne lâche plus. A noter la magnifique musique de John Lurie et les chansons de Tom Waits qui épousent parfaitement les images. Un petit chef d'oeuvre, poétique et décalé sur l'aspiration à une vie meilleure et à la liberté. Le plus beau film de Jarmusch parmi ceux que j'ai vu. Jubilatoire.
Une œuvre magistrale qui m'a mis les larmes aux yeux par son humour et sa tendresse. Un pur régal cinématographique avec un grand travail du cadre et de la lumière pour un rendu en Noir et blanc sublime. Sans doute l'un des films en noir et blanc le plus esthétique avec les œuvres de Fritz Lang. Le trio d'acteurs est simplement magique! Une véritable alchimie se crée sous nos yeux, et l'aventure totalement décalée de ces 3 compères est une ode incroyable à la liberté et la joie de vivre.
"Down by Law" est le type de films à l'atmosphère indéfinissable. A la fois désespéré, mélancolique et profondément drôle, ce film de Jim Jarmusch est un vrai beau moment de cinéma. Sous un rythme relativement lent, le trio composé de Tom Waits, John Lurie et de l'irrésistible Roberto Benigni nous entraine dans une aventure hors du commun. On pourra néanmoins reprocher une entrée en matière un peu longue (avant la prison), avec quelques scènes exagérément étirées. Mais le reste est un pur bonheur, remarquablement écrit et joué. Un film à part doté d'un sublime noir et blanc.
Le monde de Jim Jarmusch ne quitte pas l'Amérique profonde et mythique. Son monde se regarde dans des noirs et blancs éclatants. Son monde se passe souvent de mots et privilégie volontiers le hiératisme au mouvement. Son monde enfin s'intéresse aux gens sans envergure,à la recherche d'une identité ou à la poursuite d'un destin. Deux ans après le prix cannois pour "Stranger than paradise",Jarmusch y présentait "Down by Law"(1986) contant la rencontre de trois malchanceux en prison. La situation les réunit et ils s'évadent ensemble. La suite ne sera qu'aventures picaresques dans le Bayou de Guyane alors que les relations ne semblent vouées qu'à être éphémères. Malgré toute ma bonne volonté,je n'ai pas du tout été attiré par ce film,en manque considérable d'enjeux précis, et qui a du mal à nous attacher à ses personnages peu sympathiques.
Pour tout dire je n'ai jamais été un immense fan du cinéma de Jim Jarmusch, et ce n'est pas "Down by Law", pourtant considéré comme un de ses films les plus réussis, qui va me faire changer d'avis. Pour les quelques points positifs, la photographie de Rob Müller est superbe, techniquement l'oeuvre est un plaisir à regarder, Roberto Benigni arrive à ne pas trop cabotiner et donc à donner une interprétation sobre par rapport à de nombreuses autres dans sa carrière et il y a deux ou trois moments réussis comme la danse "I scream. You scream. We all scream for ice cream" ou la fin. Mais autrement, on a l'impression de visionner un exercice de style, avec de nombreux trous scénaristiques, qui tourne très vite à vide. Impression de vide renforcée par le minimum syndical point de vue jeu de Tom Waits et de John Lurie. "Down by Empty" aurait été un titre plus judicieux. Je comprends tout de même qu'on puisse adhérer à ce film mais pour moi cela n'a pas été le cas.
La cote de Jim Jarmusch reste pour moi un mystère. Encore un film fait de style et de vide, qui repose sur un scénario de court-métrage étiré sur presque deux heures, avec des dialogues sans intérêt, des personnages inconsistants et des acteurs limités. Heureusement que Benigni est là pour donner un peu d’énergie et d’humour (probablement en grande partie improvisé) à cette suite stérile de jolis plans.
En Louisiane, un proxénète et un disc-jockey se retrouvent dans la même cellule. Quelques jours plus tard, c’est un Italien accusé de meurtre qui les rejoint. Après quelques réticences entre eux, tous les trois vont se lier d’amitié et vont en profiter pour s’évader de la prison. Alors qu’ils ont retrouvé leur liberté, une fois dans le bayou, ils ne s’attendaient pas à vivre de telles mésaventures. Mais ce qui est sur, c’est que cela va souder encore plus leur amitié, ce qui leur permettra de passer des moments qu’ils ne sont pas près d’oublier ! Jim Jarmusch nous fait décidemment un bien fou ! S’il peut plaire à tout le monde avec des comédies dramatiques, tel que Broken Flowers (2005), il peut aussi séduire avec des comédies décalées tel que Down by Law (1986). Si le début du film est quelque peu lent à se mettre en marche, une chose est sure, une fois que les trois protagonistes sont réunis, le film part en vrille, on rie aux éclats, en bref, c’est vraiment là que le film démarre ! Aidé par une distribution que l’on connaît bien puisque Jarmusch avait déjà fait appel eux. John Lurie, le proxénète, était en tête d’affiche de son second film : Stranger than Paradise (1984), Tom Waits, le disck-jockey, apparaissait dans le court-métrage « Somewhere in California », figurant dans le troisième segment de Coffee and Cigarettes aux côtés de Iggy Pop. Et enfin, le plus drôle de tous, l’absurde de la bande, Roberto Benigni, découvert quant à lui dans le premier segment de Coffee and Cigarettes, dans « Strange to meet you », aux côtés de Steven Wright. Avec ses travellings latéraux en scène d’ouverture, le tout filmé en noir & blanc avec une bonne dose d’humour présente du début à la fin, Jarmusch nous réjouit avec cette épopée drôle et absurde d’un trio de taulards !
On retrouve bien la patte du génial Jim dans cette histoire loufoque, qui vire à l'absurde comme je l'aime. La première partie est trop poussive, voilà pourquoi je ne monte pas la note. Mais lorsque les trois compères (mention spéciale à Benigni) sont ensemble, alors là les dialogues et situations deviennent irrésistibles. L'absurdité lorsque, une fois échappés de leur destin, ils se retrouvent dans une cabane qui n'est pas sans rappeler l'endroit qu'ils viennent de fuir. Très bon film, comme d'habitude avec ce réalisateur, et belle photo granuleuse en noir et blanc.
La mise en scène minimaliste et la tendresse avec lequel est racntée cette fable humaniste permettent au réalisateur de nous faire partager au mieux la rencontre et le quotidien de ce trio de codétenus. Jarmusch nous prouve une nouvelle fois ses qualités de conteur et de plasticien visuel dans cette histoire pleine d’émotions et d’humour, et ce grâce à une splendide photographie en noir et blanc, à son système narratif chapitré mais surtout aux prestations de ses trois acteurs. John Lurie, Roberto Begnini et Tom Waits y interprètent en effet trois taulards aux caractères diamétralement opposés dont la sympathie naissante devient rapidement contagieuse. Le tout s’accompagne en plus d’une superbe musique.
Jim Jarmusch poursuit son apprentissage et nous livre ici son film le plus achevé depuis ses débuts. Down By Law est une plaisante variation sur les thèmes de la liberté, de l’amitié et de l’errance, thèmes chers au futur auteur de Dead Man. Le trio Tom Waits - John Lurie – Roberto Benigni est énorme, les images - comme toujours - sont magnifiques et l’histoire nous tient en haleine jusqu’à la dissolution finale. Un bon moment de cinéma.
Continuant à explorer la même structure narrative en trois actes dans le même style visuel (N&B magnifique et parfaitement nuancé), J. Jarmusch nous épate à nouveau avec ce film plus drôle mais aussi plus complexe que son précédent. L'histoire de 3 pauvres types qui se retrouvent pour diverses raisons en prison et qui vont vivre quelques aventures assez originales. S'inscrivant dans une des veines les plus classiques du cinéma de genre américain (le film de prison), Jarmusch en reprend la plupart des codes tout en nous offrant quelques scènes mémorables et portées par l'énergie et l'alchimie quasi parfaite entre un trio plus qu'intéressant en la personne de J. Lurie (son acteur fétiche), T. Waits (qui habite vraiment le cadre) et bien sûr R. Begnigni, dans un rôle de clown sombre assez bien fait. Filmé à l'économie (pas de scène de foule, des scènes ne comptant pas plus de 2 ou 3 plans, des ellipses constantes), le film reste plus qu'intéressant même si le cinéma de Jarmusch a vraiment beaucoup de mal à m'accrocher. Une musique impeccable, des acteurs au sommet, une mise en scène magistrale, du grand art tout de même. D'autres critiques sur
L'un des premiers films de Jarmusch et magnifique rôle pour exprimer le talent de Benigni. On s'attache sincèrement à ces personnages drôles et simples et à la naissance de leur relation plus que leur escapade. Après la réalisation de Jarmush reste classique mais bien faite donc aucun ennui pendant le film.
Un film rempli d'un charme terrible que j'aurais du mal à expliquer... Il faut le voir pour comprendre. En elle-même l'histoire n'a rien d'original mais elle est traitée d'une main de maître. Un très beau résumé de la vie : on rencontre des gens, on fait un bout de chemin avec eux, et puis certains restent, d'autres partent, on prend des routes différentes... Down by law c'est l'histoire de 3 mecs que tout oppose, l'un fuit le futur en se réfugiant dans l'instant présent, l'autre passe son temps à se projeter, et le troisième ne réfléchit pas, il vit, à 100%. Ils se retrouvent en taule tous les 3, se tâtent, s'observent, cohabitent et même si Jarmusch ne l'explicite jamais réellement, on sent toute la complicité qui les lie. Encore une fois, par la pudeur il fait passer beaucoup de choses. On savoure les silences, on admire, on profite... Il y a une ambiance irrésistible dans ce film, à laquelle l'hurluberlu campé par Begnini contribue pour beaucoup. L'esthétique est superbe, le noir et blanc très contrasté est juste magnifique, particulièrement dans les marais. Jarmusch a toujours cette manière hyper décalée de placer sa caméra qui donne souvent l'impression d'être en train de regarder une photo et pas un film. Je suis complètement conquise. Et de vrais moments de grâce, comme lorsque toute la prison finit par entonner le "I scream, you scream, we all scream for Ice cream" de l'italien perché dont la joie de vivre touche...
Comme "Stranger than paradise", "Down by law" est un autre classique de Jarmusch, peut-être le meilleur de tous ses films. Dire que la mise en scène est magistrale, la photo du chef-op de Wenders superbe et les comédiens géniaux ne peut renseigner sur l'état de béatitude et d'excitation que produit ce 3ème long métrage du cinéaste. Que l'histoire ne soit qu'un prétexte à filmer des personnages hors du commun dans des décors souvent hallucinants permet de se concentrer sur ce qui fait l'essence même du cinéma de JJ : des dialogues rares mais ciselés comme nulle part ailleurs (on sait que Kaurismaki n'y a pas été insensible), une appropriation unique de l'environnement, que ce soit un pano dans la rue, un plan dans une chambre d'hôtel ou au fin fond des bayous et une bande originale sortie d'un rêve ; à cet égard, l'utilisation du tube d'Irma Thomas dans une des dernières scènes, qui voit Bob enlacer tendrement sa compatriote dans une danse de pure félicité, marque le plus beau moment du film et l'un des plus inoubliables du cinéma de l'auteur. J'ai vu DbL à sa sortie en 1986 ; 33 ans après, il n'a - selon moi - pas pris une seule ride...