Tout le monde aura connu Shawn Levy d’avantage inspiré qu’ici, transposant le tandem comique de Serial Noceurs, Vince Vaughn et Owen Wilson, dans les pattes de la firme Google. Perdant leurs emplois conjoints, deux amis de longues dates tenteront de se réinventer, d’abord pour subvenir à leurs besoins puis pour une obscure raison d’évolution professionnelle, en suivant un stage au sein de l’entreprise la mieux cotés aux USA, Google. L’on ne croit cependant pas une seconde à cet état de fait, typiquement américain, là ou tout est possible, même l’embauche de deux trublions ignorants au sein d’une entreprise informatique reconnues. Le spectacle est désolant d’invraisemblance, de mièvrerie mal placée. Dommage.
Si le film constitue premièrement un désolant placement de produit, la firme Google aurait aisément pu financer le film pour la publicité qui y est faite, le jeu d’acteur du tandem Vaughn/Wislon est lui aussi difficile à digérer. Certes, l’élan comique des deux compères, lourdaud, bavard au possible, tient ses adeptes, mais difficile pourtant d’en rire. Si quelques sorties sont plutôt bien torchées, l’ensemble est vaseux, criard, parfois vulgaire mais surtout fatiguant. Sous un flot de paroles incessantes et futiles, les deux comédiens tendent à propulser leurs personnages du moment vers des références de ringardises, Shawn Levy allant même jusqu’à inclure une aventure romantique entre l’un des personnages, Wilson, et la belle de l’entreprise, Rose Byrne.
Si vous trouvez la comédie américaine usuelle lourde et étouffante, autant dire que The Intership vous écrasera sous son poids. Flot de bêtises incessant, dialogues ringards, morale plus basse que terre et jeu d’acteur de tout petit aloi. Comment faire pire? Eh bien en faisant du film un modèle de publicité pour la capitalisation, la globalisation et le modèle d’entreprise que constitue Google. Tout est si possible que rien n’est digeste. Tout commence mal et tout finit bien. Hollywood nous prend-t-il réellement pour des cons? Non seulement le chauvinisme américain étouffe, mais ici il tue carrément dans l’œuf toute tentative du cinéaste de rendre attractif une comédie qui n’est, dans la forme, pourtant pas dérangeante.
Finalement, outre le duo d’acteurs principaux, mauvais, l’ensemble des seconds rôles est d’une qualité record en terme de mauvais goût. Bref, pas le peine de s’appesantir longtemps sur cette fadaise américaine qui vend du rêves qui vire au cauchemar pour celui qui sait écouter et qui n’est pas dupe. Oui, sous toute les enluminures, les belles paroles et le coté sympathique de la démarche se cache un film attaché à un genre de cinéma déplorable, publicitaire et déshonorants pour ceux qui y participent. Dommage finalement qu’un tel film soit distribué au public, alors qu’il n’aurait dû, finalement, n’être qu’un investissement publicitaire pour le plus grand des moteurs de recherche. Fuyez brave cinéphile, ici, l’on vous vend du rêve en vous prenant pour des cons. 02/20