J'avais beaucoup aimé « Oslo, 31 août » du même Joachim Trier, magnifique adaptation du « Feu Follet » de Pierre Drieu La Rochelle, j'ai presque autant aimé « Back Home », rebaptisé tel quel après les attentats du 13 novembre alors qu'il devait s'appeler « Plus fort que les bombes ». Bref, s'il est un peu moins déchirant que le précédent et peut-être un peu moins proche de nous (de moi, du moins), il reste d'une grande élégance, avec beaucoup de sensibilité et une belle sophistication n'ayant rien de gratuite. C'est un film qui nous parle de ce que nous sommes, de la famille, mais surtout de la façon dont chacun réagit après la perte d'un être cher : il n'y en a pas de bonne ou de mauvaise, juste la nôtre, certains l'exprimant plus douloureusement que les autres. Aucun jugement , mais plusieurs scènes très émouvantes au cœur d'un excellent scénario, écrit avec précision et presque entièrement consacré à ses personnages, tous très attachants et interprétés avec beaucoup de ferveur, notamment par l'excellent Devin Druid et le toujours impeccable Gabriel Byrne. Ce n'est pas forcément une œuvre sur laquelle il est facile de beaucoup écrire, mais c'est une œuvre qui se ressent, se vit, dont on sort apaisé, pour ne pas dire heureux : au vu du sujet de départ, ce n'était pourtant pas gagné. Donc pour toutes ces raisons, bravo à Trier et son équipe, confirmant qu'il est assurément l'un des cinéastes les plus brillants de sa génération. Vivement la suite.