Quand passent les cigognes, réalisé par Mikhaïl Kalatozov et lauréat de la Palme d'or au Festival de Cannes en 1958, est une œuvre poignante qui nous plonge au cœur de la Seconde Guerre mondiale, mais vue à travers le prisme de l'intime. Le film raconte l'histoire de Véronika et Boris, un jeune couple amoureux séparé par les horreurs de la guerre. Le début du film, avec leur course insouciante près d’un pont à Moscou, contraste brutalement avec la sombre réalité qui s'impose bientôt à eux : Boris est appelé au front, laissant Véronika derrière lui, prise dans l’étau de l’absence, de l’incertitude et de la douleur.
Là où le film se démarque, c'est dans sa manière de capturer la guerre non pas à travers les batailles, mais à travers l’impact émotionnel sur ceux qui restent. Véronika devient le symbole des milliers de femmes qui doivent faire face à la perte, à l'attente, et à la désillusion. La mise en scène de Kalatozov sublime ces émotions par une caméra virtuose, capable de capter aussi bien la grandeur des espaces vides que l'intensité des regards et des gestes.
Techniquement, le film impressionne. La photographie en noir et blanc, à la fois élégante et expressive, joue un rôle clé dans l'intensité dramatique du récit. Les jeux de lumière et d'ombre apportent une dimension presque onirique à certaines scènes, rendant le chagrin de Véronika encore plus palpable. Une des forces majeures du film réside dans les mouvements de caméra fluides et dynamiques, souvent utilisés pour refléter l’instabilité émotionnelle de l’héroïne. Ces choix visuels renforcent la narration tout en immergeant le spectateur dans l’état d’esprit des personnages.
Tatiana Samoïlova, qui incarne Véronika, est tout simplement magistrale dans ce rôle. Elle parvient à traduire, avec une rare justesse, toute la complexité de son personnage : l’espoir qui se bat contre le désespoir, la résilience face à l'effondrement, et l’amour face à la perte. Sa performance, tout en nuances, est rehaussée par la manière dont Kalatozov la met en lumière, lui accordant des gros plans intenses qui saisissent chaque inflexion de son visage.
Quand passent les cigognes est un film qui résonne longtemps après son visionnage. Il n'est pas simplement un récit sur la guerre, mais une réflexion sur l’humanité, l’amour, et le sacrifice. C’est une histoire où chaque regard, chaque silence, raconte une vérité indicible sur la perte et le temps qui passe. Plus qu'un simple mélodrame, c'est une œuvre d'une grande finesse qui mêle l'art du cinéma à une sensibilité humaine profonde.
En somme, Quand passent les cigognes est non seulement un joyau du cinéma soviétique, mais aussi un témoignage universel sur les ravages de la guerre, non pas sur les champs de bataille, mais dans les cœurs et les esprits de ceux qui doivent survivre à l'absence. Un classique intemporel, où chaque plan est une leçon de cinéma.
Évidemment dès le titre, on ressent le lyrisme d'une envolée. Comme la rencontre du début et le lyrisme des images. Puis vient le doute et le regret. Il faut reconnaître que l'image rend parfaitement compte des élans de l'amour vrai ou celui perdu à jamais. Beau film.
Un bon mélo au scénario solide servi par une mise en scène inventive et dynamique qui justifie la palme d’Or à Cannes. Des scènes fortes comme celle du piano sous les bombardements ou belles comme la distribution finale des fleurs, ou lourdingues comme la description à l’hosto d’un cas similaire. Le tout valorisé par une BO soignée et un zeste d’expressionnisme…
Palme d'or à Cannes ( 1958), " quand passent..." est sans doute un des films soviétiques parmi les plus célèbres en occident.
Son réalisateur M.Kalatozov réalisera plusieurs autres opus de qualité ( " la lettre inachevée " et " soy Cuba" notamment) qu'on peut aujourd'hui voir facilement.
Au travers de l'histoire d'un couple qui se connait avant la seconde guerre mondiale puis sera séparé à tout jamais, c'est une proposition de réflexion sur les contingences historiques, leurs effets sur la vie personnelle de ceux qui les vivent, la volonté de dépasser les tragédies vécues et d'aller de l'avant.
Démarche volontariste s'il en est, sans doute de l'ordre du slogan plutôt que du réalisme existentiel, " Quand passe..." a sans doute un peu vieilli au plan formel.
Toutefois, pour les cinq dernières minutes du film ( émouvantes et admirables), la prestation, le charme et la beauté de Tatiana Samoilova le thème abordé rendent le film indispensable à l'amateur de cinéma du patrimoine.
Certes, les scènes étirées, construites de façon un peu convenue, le scénario un peu limité dans son développement, une photo pas exceptionnelle, ne permettent pas ( selon moi) de considérer cette palme d'or comme un chef d'oeuvre du septième art.
Toutefois, malgré ces réserves, l'impact du film à sa sortie en fait un film soviétique à connaitre.
Certes, au plan formel " la lettre inachevée " opus suivant de M.Kalatozov ( dont certains éléments narratifs de " quand passent..." ( importance d'un courrier, femme convoitée par deux hommes...) sont aussi présents, est sans doute plus accompli.
Il y a quelques mois, je découvrai pour la toute première fois, le cinema russe avec ce film. "Quand passent les Cignognes" est un film qui m avait laissé un énorme goût amer. Une impression de ne pas avoir vu le chef d'oeuvre comme il est démontré. J ai donc donné une seconde chance à ce film en espérant me tromper. C est totalement le cas ! Comment je n ai pas pu aimer ce film lors de mon premier visionnage !?
Ce 2e Visionnage m'a totalement bouleversé. Que cela soit l'intrigue amoureuse, melangé au drame terrible de le Seconde Guerre Mondiale, ainsi que le personnage Veronika (incarnée par Tatyana Samoylova) qui est au centre des intérêts de ces deux éléments, nous plonge ce film au delà du Cinéma.
Son personnage est à la fois l incarnation du malheur mais aussi de l espoir.
Cela est fortement mis en evidence par la réalisation Mikhail Kalatozov qui est magnifique ! Porté par un message fort et puissant, le film bascule entre le vécu et l espoir donc !
Un véritable chef d'œuvre du Cinéma et une véritable œuvre humanitaire
Un film qui restera dans l'histoire du cinéma tant par son émotion ou sa technique qui après 70 ans n'a pas vieillit.... Un peu de problème de naration pour mettre la note maximal....
Très beau film que j'ai revu avec plaisir en DVD. L'esthétique, l'histoire (la petite et la grande), les acteurs et la fin bouleversante!! Vraiment un très beau film A voir ou à revoir.
Absolument maîtrisé tant dans ses dialogues que dans sa réalisation et l'interprétation intensément ressentie de Tatiana Samoilova, ce drame par sa froideur n'aura convié aucune émotion. Dommage car tout aurait dû y être!
Une comédie romantique des plus convenues. De plus il ne se passe rien dans la plus grande partie du film qui de ce fait devient très vite ennuyeux. Je n'avait jamais vu ce film dont j'avais beaucoup entendu parler pour moi la réputation n'est pas à la hauteur du résultat !
D’une puissance émotionnelle sans pareil, Quand passent les cigognes réussit tout : la mise en scène est magistrale, la photographie est la plus sublime qu’on puisse voir sur un film en noir et blanc, les comédiens sont excellents et tellement crédibles.
C’est juste parfait, dans un mélange de beauté, de tristesse, d’amour, de poésie et d’émotions.
Un véritable chef d'oeuvre, tout est parfait : la réalisation, les acteurs, et on ne s'ennuie pas une seconde ! Kalatozov joue avec les lumières et contrastes, j'ai beaucoup aimé la séquence où Ecureuil sauve le petit Boris sur la route, la musique au piano dans l'hôpital, et le visage de Katarina lorsqu'elle découvre la lettre de son amoureux. Magnifique ! Palme d'or amplement méritée !
Un mélodrame soviétique en temps de guerre, à la fois tragique et lyrique, servi par une mise en scène en N&B sublime, et illuminé par la prestation bouleversante de Tatyana Samojlova. Palme d'or à Cannes en 1958. 4,25
L'inventivité novatrice de la mise en scène ainsi que la composition de certains plans forcent vraiment le respect, d'autant plus pour un film datant de 1957.
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4,5
Publiée le 1 février 2021
Le chef d'oeuvre de Mikhail Kalatozov qui a su se dèbarrasser des poncifs moraux staliniens, bien que "Soy Cuba" (1964) soit aussi une oeuvre maitresse du cinèma russe! Une peinture rèaliste et rèelle de la vie à l'arrière, durant la guerre! C'est aussi l'histoire d'un amour tendre et dèlicat, d'un destin individuel, au sein de la grande tragèdie collective et des souffrances de tout un peuple. "Quand passent les cigognes", c'est avant tout l'interprètation de Tatiana Samoilova, complètement magique dans le rôle du Petit Ecureuil, dont la camèra magnifie le visage dans des scènes inoubliables! L'amour romantique, le lyrisme parfois ètourdissant des images et des travellings confèrent sa puissance au contenu! Un film vertigineux et virtuose qui connut un succès considèrable, d'abord en Union Soviètique, ensuite dans la plupart des pays europèens (Palme d'or au festival de Cannes 1958). Une date dans l'Histoire du Cinèma...