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    Bird People
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    2,8
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    194 critiques spectateurs

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    Zoé B.
    Zoé B.

    461 abonnés 118 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 6 juin 2014
    Comment naissent les films ? Pascale Ferran s’est-elle levée un matin en se disant "– tiens, j’écrirais bien une histoire pour Anaïs Demoustier et son visage de moineau" ? On pourrait presque le croire, mais non, paraît que la cinéaste aime terminer ses scripts avant d’envisager le casting. A-t-elle eu l’idée de "Bird People" en trainant elle-même dans ces interzones (aérogares, hôtels d’aéroport, navettes et autres rocades…), lorsqu'elle accompagnait autour du monde "Lady Chatterley" (8 ans déjà) ? Ou bien bêtement en prenant le RER (comme dans cette magnifique séquence d’ouverture), et en nous regardant, nous tous, individus branchés sur nos solitudes, nos petites machines connectées, en imaginant le brouhaha de nos voix intérieures ?... A-t-elle eu l’envie soudain de prendre deux de ces voyageurs, deux inconnus de ces lieux de transit, et de raconter leur histoire ? Deux personnes parmi tous ceux qui ne sont personne, et rêvent un jour de prendre leur envol… Voilà, de temps en temps, un film vous attrape comme ça et vous emmène là où aucun autre ne vous avait jamais conduit. "Bird People" est de cette espèce, de plus en plus rare. Une expérience inédite, un trip sensoriel et affectif, un aiguillon aussi à l’intelligence. Porté par une mise-en-scène en apparence très simple, mais d’une élégance et d’une fluidité vraiment bluffantes, il parvient à mèler la précision documentaire et la puissance du conte pour interroger notre place au monde. Rien que ça.
    De smet M.
    De smet M.

    10 abonnés 44 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 9 septembre 2014
    Dès les toutes premières images, c'est clair : métro-boulot-dodo, par l'intermédiaire de hordes de quidams filmés en partance pour leur morne quotidien, sur des quais de métro, de gare, dans des halls aéroportuaires. Têtes d'enterrement, écouteurs bien vissés sur le crâne : Allégresse perdue d'aujourd'hui, contemporaine solitude : Tristesse infinie aux fond d'yeux éteints [...] (la seconde partie) Elle est à savourer comme une petite douceur, une guimauve ( au sens non-péjoratif du terme ) à laisser lentement fondre sur la langue. Citons simplement la scène dite de " l'Asiatique " : que de sourires arrachés, de chaleur et de plaisir de vision procurés : d'EMOTIONS bon sang !

    Suite de la critique sur le blog de Pours-Culture.

    Pours-Cinéphilie.
    Christoblog
    Christoblog

    825 abonnés 1 673 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 4 juin 2014
    Si la magie existe au cinéma, elle est dans Bird People.

    Le dernier film de Pascale Ferran pourra sembler n'être rien, un cadre américain en transit à Roissy, une jeune fille qui finance ses études en faisant le ménage dans un hôtel. Deux destinées qui ne se croiseront que par le biais du plus improbable hasard : un évènement dont je tairai volontairement la nature, tellement l'effet de saisissement est impressionnant (je vous conjure d'aller voir le film en en sachant le moins possible à son sujet).

    Il semble n'être rien, et il est tout.

    Il est la cassure dans une vie, le moment où une destinée bascule, il est le maelstrom des vies humaines, la dignité, la nature, l'espace et le temps. Bird people propose un chemin subtilement orginal, il nous entraîne avec lui dans des contrées qu'on n'imaginait pas accessibles via le cinéma, par la grâce d'un casting idéal et d'une mise en scène affolante de simplicité et de complexité mêlée.

    Poétique, intrigant, flattant à la fois l'intelligence et le coeur, un des plus beaux films de l'année, sans contestation possible.

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    Dandure
    Dandure

    168 abonnés 203 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 11 juin 2014
    Attention, cet avis contient des spoilers tels que : spoiler: une vitre panoramique dotée d'une fenêtre qui ne s'ouvre pas. Il n'en fallait pas plus pour faire sérieusement douter du sens de la vie moderne.

    Aéroports, hôtels, échangeurs d'autoroutes, la vie en périphérie, autant de zones de transit, de non-être où l'individu va et vient, plongé dans le flux et le reflux de la foule anonyme. Lieux idéaux pour se perdre et parfois se retrouver. Le film suit deux personnages qui vont s'y coller. Lui veut quitter sa vie car elle ne lui ressemble plus ; elle, s'émerveille de tout et de rien mais surtout des autres, ces congénères plein de mystères. Voilà pour les intentions, elles sont louables. Côté réalisation, les choses se gâtent. Si la rupture à mi-parcours est assumée, ce changement des règles du jeu est difficile à digérer pour les plus prosaïques d'entre nous. Et puis on pourrait trouver une certaine paresse à s'en remettre à un moineau anthropomorphé, à un piou piou trop chou, maladroit et malicieux pour attirer sympathie et empathie. Ça sent l'allégorie facile et fumeuse. De même quand il s'agit d'extraire du béton la poésie, à grands plans de lumières de nuit sur fond de Space Oddity.

    Moralité : Cueille ta vie, picore-la et advienne que pourra.
    islander29
    islander29

    859 abonnés 2 353 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 9 juin 2014
    Il y a des films à part, des films dont vous vous souvenez longtemps, ce peut être de grands films ou de petits films, mais ce sont des films qui ont une âme......Celui ci en est un......
    En premier lieu s'exerce la fascination d'un grand aéroport (Roissy), avec une photographie qui capture les avions comme certains chassent les papillons, les photos de nuit sont exigeantes et magnifiques.....
    Voilà pour le cadre en rajoutant un hôtel de luxe, si si on peut le dire où la maintenance demande de réelles qualités, autant morales que physiques.....
    Les aéroports sont des lieux anonymes et fascinants, mais aussi des lieux parfois de rencontre qui peuvent être brèves et intenses, comme la conclusion du film le laisse entendre, deux être qui ne se sont jamais vus, se reconnaissent.....
    Mais l'art du film est bien autre chose ici, ils nous montrent deux personnes qui à leur façon s'enfuient.....
    L'une Josh Charles, de façon archiclasssique, étouffé par le stress, l'autre Anaïs desmoustiers (femme de chambre) de façon bien plus emblématique, spoiler: en se transformant en moineau,
    ........
    Cela nous vaut des scènes absolument prodigieuses en terme de cinéma, hautement poétiques et libératrices pour le spectateur s'il s'abandonne au vœu de la réalisatrice, chose faute pour moi...,
    On notera la bande son, qui utilise comme un fil rouge la javanaise de Gainsbourg, et Space oddity de David Bowie, deux chansons à la logique impitoyable......
    Roshdy Zem en groom a un très beau second rôle, discret mais important au décentrage du scénario.....
    Clin d'œil évident au cinéma japonais, une subtilité du discours et du scénario, le film et c'est rare pour un film français à une réelle affinité avec la culture asiatique (contemplation, rêverie, importance du non dit)....
    Au final on passe deux heures dans un voyage poétique délicat et qui laisse de ce film une impression ineffaçable en sortant.......Un coup de cœur vraiment....
    Miltiade
    Miltiade

    37 abonnés 178 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 1 juin 2014
    C'est sans conteste l’idée de scénario la plus folle du cinéma français depuis bien longtemps qui intervient au mitan du film… Mais il ne faut pas attendre la deuxième moitié du film pour être surpris par « Bird people ». L’ouverture du film – un voyage dans le RER B –, presque un film dans le film, expérimente déjà beaucoup.
    Pour raconter cette histoire dont on ne peut deviner le propos que dans les dernières minutes du film, Pascale Ferran multiplie les innovations. Sa mise en scène ose sans cesse, et convoque toutes les techniques narratives dans un grand ensemble (très ordonné) qui répond à la nature chorale de cette oeuvre qui souhaite s’inscrire dans la contemporanéité absolue. « Bird people » se déroule en effet dans un hôtel à proximité de l’aéroport de Roissy, dans cet aéroport, dans les transports en commun,… : toujours dans des lieux de transit où est perceptible l’abolition de la notion de frontière de notre société moderne et mondialisée, mais où les individus ne se sont pas rapprochés pour autant.
    lucilla-
    lucilla-

    60 abonnés 169 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 5 juin 2014
    C'est formidable ! Lucide, réaliste, sensible, émouvant, poétique, mélancolique, métaphorique et d'une beauté folle! Josh Charles est à tomber comme d'habitude : quel superbe acteur! je lui pardonne pour TGW s'il revient au cinéma de cette façon Mais tout est génial dans ce film, des moineaux à la Gare du Nord, de Bowie à Roissy... je suis tombée sous le charme. Gros coup de cœur !
    anonyme
    Un visiteur
    1,5
    Publiée le 10 juin 2014
    Peu de choses à sauver de ce film, terriblement long, et ennuyeux : un moineau sur la rampe d’un tapis roulant, une scène de rupture par visioconférence, une chanson de Bowie, les gestes d’un aquarelliste habile … les cent huit minutes qui restent se perdent entre déception et perplexité.
    Perplexité, surtout, devant le nombre de critiques positives, toutes remplies de mots élogieux sur l’audace, l’originalité, la poésie de ce film. Même ceux qui, comme moi, se sont profondément ennuyés, semblent chercher des circonstances atténuantes à cette expérimentation hors champs, sur spectateurs volontaires. J’ai même lu les mots de « pamphlet social». Bien que je ne sache pas trop ce que cela veut dire puisqu’un pamphlet, en soi, est déjà une critique de l’ordre social, j’imagine qu’il s’agit de trouver une sorte de remise en question d’une société évidemment inhumaine et froide, évidement rongée par le wifi, les téléphones intelligents et la technologie en générale, dans les histoires juxtaposées de ces personnages.
    Évidemment, car tout n’est qu’évidence. Gary, le personnage masculin principal ne supporte plus sa vie ? Quelques coups de fils pour prévenir son associé qu’on quitte la société, une discussion un peu longue par visioconférence pour annoncer à sa femme qu’on ne la supporte plus, la récupération de ses actions réglée par un avocat trop arrangeant pour ne pas être payé une fortune, quelques verres d’alcool, une bonne crise de larmes, le tout sans quitter sa chambre au Hilton, et voilà, on peut passer à autre chose et vivre enfin pour soi. Les enfants ? Bien sûr il faut penser aux enfants, sinon on est un salaud, mais finalement, il n’y a rien à leur dire, même pas la promesse d’un retour. Ils s’y feront, voilà tout.
    Pour elle, Audrey, fraîche jeune femme, qui travaille comme femme de chambre dans un hôtel de luxe et dont on ne devine à peu près rien sinon qu’elle est sensée étudier mais qu’elle n’étudie plus, qu’elle avait un petit ami mais qu’elle n’en a plus, qu’elle a un petit appartement, qu’elle passe, comme la plupart des franciliens, 10h par semaines dans les transports en commun, que son père s’inquiète pour elle au téléphone, et que globalement sa vie n’est pas particulièrement passionnante, c’est encore plus simple. Il lui suffit, quand ça devient trop pénible, que les chambres sont trop longues à nettoyer, qu’elle va rater la soirée où sa collègue l’a invitée, comme dans un vieux Disney, spoiler: de s’échapper, s’envoler, de se laisser toucher par la baguette magique de quelque enchanteur invisible
    pour pouvoir imposer au spectateur, prisonnier par la bienséance et l’obscurité, une bonne demi-heure de virevoltes libertaires au-dessus de l’aéroport de Roissy, mélange de béton, de friche, et de lumières artificielles, dont il convient de dénoncer, par le dressage et la manipulation laborieuse d’oiseaux autrement tranquilles, le caractère naturellement mécanique et impersonnel.
    Difficile alors de s’attacher à ces deux histoires issues d’une humanité si singulière, une humanité limitée aux actionnaires de sociétés informatiques et à ceux qui vivent dans le monde d’Harry Potter. Difficile d’être touché par quelqu’un qui parle « d’état de guerre permanent », comme le rappelle la critique de Télérama, depuis la chambre d’un hôtel de luxe et qui n’a qu’à retourner une petite pancarte ou décrocher un téléphone pour que sa chambre soit propre et son dîner servi. C’est tellement faux que s’en est presque obscène.
    Le problème vient peut-être aussi de ce que trop peu de choses sont exprimées pour réellement raconter ces histoires. Sauf dans la scène de rupture, qui est assez juste et dense, il n’y a, à la fois pas assez de mots et pas assez de non-dits, et si, dans ces agitations permanentes devant la caméra, rien ne se passe, rien ne permet non plus la contemplation ou l’apaisement, même pas l’émotion.
    Reste la cigarette, dernière actrice importante, omniprésente, presque le filtre ultime pour respirer, enfin, dans ce monde dont il faudrait qu’on comprenne le caractère tellement oppressant et liberticide. Cigarette portée à la bouche de presque tous les acteurs, comme la ponctuation de chaque parole prononcée, de chaque bouffée d’oxygène volée aux fenêtres qui ne s’ouvrent pas assez, et qui finalement devient le seul discours réellement transgressif de cet ensemble. Le film est peut être bien un pamphlet, mais contre la suppression des emplois à la s.e.i.t.a.
    Il est toujours délicat d’émettre un jugement négatif sur ce qui a demandé des efforts et du travail, surtout quand il s’agit d’une petite production cinématographique, mais sur ce film raté ou destiné à une si petite élite, les avis des médias ont étés si universellement trompeurs (sauf l’Humanité) qu’on ne peut pas ne pas penser à une collusion révoltante. Encore une fois, le spectre d’une malhonnêteté intellectuelle teintée de bien-pensance et de générosité fausse n’est jamais loin quand il s’agit de journalistes, et son haleine fade souffle d’encore plus près sur nos crânes inclinés s’ils sont parisiens.
    Jonathan M
    Jonathan M

    130 abonnés 1 528 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 5 juin 2014
    Un couple de vieux assis à côté de moi "çà tu vois, c'est du cinéma. Simple et remplit d'émotion." A chaud, ce film est une balade surnaturelle, un peu sournoise mais où tu te laisses facilement embarquer. A froid, tu peux penser que voir ce film comme un conte, c'est avoir fumé un bon joint avant la séance. Bird People colle à un certain regard. Après tout, pourquoi pas? Pascale Ferran à l'étoffe d'une grande.
    Lyon W.
    Lyon W.

    20 abonnés 67 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 5 juin 2014
    Film qui peut laisser perplexe tant ses qualités peuvent devenir des défauts et inversement. L'histoire se fait en plusieurs parties dont celle que j'appellerai "oiseau" qui pourrait être un film en soit. Le principal problème étant finalement que dans chaque partie on finit par s'ennuyer un peu, tant on a l'impression de stagner (la séparation très longue, les vols au dessus de l'aeroport très longs aussi, la fin du moineau etc...). Quelques beaux moments, de bonnes idées (l'intro, l'oiseau en lui-même etc...) mais vingt minutes en moins auraient été souhaitées.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 6 juin 2014
    Le passage, le bruit, la foule, l’anonymat… L’environnement aéroportuaire n’est pas des plus poétiques. A Roissy, la plupart des gens sont en transit. Comme Gary, informaticien de la Silicon Valley, sous pression avant d’aller négocier un gros contrat à Dubaï. D’autres y travaillent. Comme la douce Audrey qui fait des ménages pour payer ses études. Entre la femme de chambre et le business man, on imagine déjà plein de choses à l’hôtel Hilton. Mais Pascale Ferrand n’est pas Abel Ferrara…
    Victime d’un sévère burnout, le brillant business man va tout soudain plaquer. Boulot et famille. Cela vaut une première partie un peu longue pour larguer son travail. Mais une émouvante séparation avec sa femme via Skype… La déprime d’Audrey est moins brutale. Même si devant l’abrutissement des transports et la répétition des tâches ménagères, sa lassitude est perceptible. Tous deux lâchent prise. Et elle va s’envoler de son corps pour devenir oiseau. Et prendre le sillage de ces moineaux qui fréquentent l’aéroport avec légèreté, innocence et douceur.
    Dans ce monde de brute il serait donc possible de vivre autrement. De transformer ses rêves ? Paradoxalement, c’est dans cette seconde partie, étrange et onirique, que pascale Ferrand réussit le mieux à nous embarquer. L’envol est une fuite et une libération. Un désir d’autrement et d’ailleurs. Originale métaphore pour un film singulier. Avec Roissy photographié comme on ne l’a jamais vu. Et une Anaïs Demoustier craquante en Cendrillon d’aéroport
    velocio
    velocio

    1 299 abonnés 3 134 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 juin 2014
    Que "Bird People" n'ait pas sélectionné pour participer à la compétition cannoise est assez incompréhensible. Ce film de Pascale Ferran, présent dans la sélection Un Certain Regard, est en effet un des tout meilleurs films d'une cuvée 2014 par ailleurs très réussie en moyenne. Ce film qui se focalise sur 2 personnages principaux, Gary Newman, un américain qui, lors d'un voyage de travail en France, décide de quitter l'ensemble de sa vie antérieure, et Audrey, une étudiante qui travaille dans un hôtel de Roissy pour payer ses études, est une charge féroce contre le monde déshumanisé dans lequel vivent une grande partie de nos concitoyens. Dès le début du film, Pascale Ferran nous montre les passagers d'un RER, pendus à leur portable ou à leur MP3, des êtres humains qui ont complètement perdu le sens et la valeur des rapports humains authentiques. Un peu plus tard, elle se permet de nous offrir une scène a priori casse-cou mais parfaitement réussie : une longue scène de rupture via Skype entre 2 personnes qui sont à 9000 km l'une de l'autre : Gary est à Roissy, sa femme à San Jose, dans la grande banlieue de San Francisco. Gary quitte tout : femme, enfants, travail, les actions qu'il a dans la société qui l'emploie. Sa seule ambition : changer de vie. Après 1 heure 20 minutes de cinéma très réaliste (et très réussi !), axé surtout sur Gary, le film change complètement de ton: c'est Audrey qui devient le personnage principal, une Audrey qui s'est transformée en moineau, ce qui lui permet de visiter diverses chambres de l'hôtel qui l'emploie, de rencontrer des personnes, de survoler les pistes d'atterrissage et le hall de l'aéroport. Là aussi, ce choix était très casse cou. Là aussi, la réussite est totale, d'autant plus qu'on ne comprend absolument pas comment ces scènes d'un oiseau en totale liberté ont pu être filmées ! Que le film se termine par un rapport humain à l'ancienne, en l'occurrence une bonne et franche poignée de main entre Audrey redevenue elle-même et Gary, n'est bien sûr pas le fait du hasard.
    C'est un excellent Josh Charles qui interprète le rôle de Gary. Quant à Audrey, le rôle est tenu par Anaïs Demoustier, toute aussi excellente, qu'on retrouvera très bientôt dans le dernier Guédiguian, "Au Fil d'Ariane". Dans un petit rôle de réceptionniste d'hôtel, Roschdy Zem nous permet de nous rappeler qu'on peut avoir un travail et pourtant coucher dans sa voiture, le salaire n'étant pas suffisant pour se loger décemment. Béatrice Thiriet a signé la musique de "Bird People", une musique qui a le bon goût de rester très discrète. On entend aussi régulièrement des petits bouts de "La javanaise", la chanson de Gainsbourg, interprétée par Julien Doré et, une demi-heure avant la fin du film, un gros bout de "Space Oddity" de David Bowie. Méfiez vous : à Cannes, de nombreux spectateurs ont cru que c'était la fin du film et se sont précipités vers la sortie !
    pierrepp
    pierrepp

    14 abonnés 301 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 6 juin 2014
    oui, il faut se laisser aller et accepter de se faire transporter dans ce monde poétique ou l'aéroport d'habitude si grouillant est le principal paysage...Ce film est original, surprenant, ce qui est assez rare de nos jours. et chaque apparition d' anais Demoustier est une illumination !
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 7 juin 2014
    Bird People...de Pascale Ferran. Je peux comprendre les personnes qui attendent autre chose du cinéma et qui seraient perplexes devant ce film, voire qui ne le comprendraient pas.
    Pour moi, ce film, c’est le rayon de soleil de l’année, de la poésie à l’état pur, de la douceur en 24 images secondes (même si parfois le propos peut paraitre violent), de l’audace, une grande intelligence, une superbe construction, en d’autres mots un chef d’oeuvre d’originalité et de fragilité.
    Le pitch ? Aucune envie d’en dire le moindre mot. Je n’ai voulu lire aucune critique, je n’ai pas voulu voir de bandes annonce, ni écouter Pascale Ferran dans l’émission de Michel Ciment. Je suis allé voir ce film complètement vierge et j’ai été happé par cette (ces) histoire(s) particulières. Que pourrais-je dire ?...Que ça commence un peu comme les «Ailes du désir» de Wim Wenders ensuite ça ne ressemble à rien de déjà vu, c’est une merveille, c’est parfait.
    Pascale Ferran est rare...L’amant de Lady Chaterley date de 2006, du coup, allez-y, courez-y, évangélisez ce cinéma singulier et magnifique. Je n’aurais de cesse de recommander !
    momo M.
    momo M.

    40 abonnés 282 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 juin 2014
    Enfin un film français original !! Peinture de l'époque actuelle, la vie de dingue, les transports, chacun avec son téléphone, écouteurs dans les oreilles. Un cadre américain en burn-out toujours entre 2 avions et qui finit par craquer. Surprenante scène de rupture avec webcam. Une étudiante, salariée qui fuit cette vie de merde en s'envolant. C'est à la fois poétique et réaliste et c'est un vrai moment de bonheur malgré quelques longueurs dans la seconde partie. On croit toujours voir venir la fin mais ça continue...
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