Bon je m'en tamponne un peu de DSK, mais ce qui me fait rire c'est tout le bruit autour de ce film entre les indignés (la pauvre Anne Sinclair qui comme toutes les femmes devait ignorer les activités de son mari), ceux qui crient à l’antisémitisme... Du coup moi je suis comme tout le monde, j'ai envie de le voir, mais surtout j'ai envie d'en dire du bien, rien que pour emmerder le monde j'ai décidé d'aimer ce film. Et finalement c'est pas si dur que ça.
Faut dire que je ne connais pas bien le réalisateur j'ai juste vu son premier film (un porno plutôt cool) et son avant-dernier (maintenant) 4h44 qui était pas mal du tout. Je ne connais pas le personnage, sa vie, son histoire... Mais c'est quelqu'un dont j'entends du bien et puis lorsqu'on débute et qu'on réalise 9 lives of a wet pussy, on est forcément quelqu'un de bien.
Franchement je m'attendais à me faire chier, seulement le film s'il est assez long, deux heures sur une histoire dont on sait déjà tout c'est long, il n'est pas chiant, c'est déjà pas mal de réussir à éviter ça. Et il n'est pas chiant car on a Depardieu et son physique qui occupe l'espace, il parle très mal anglais, il grommelle, il crie… Mais surtout il a une passion pour le sexe, comme je le comprends.
En fait ce qui est intéressant c'est le regard sur ce personnage qui est juste dégueulasse, sans gêne, un gros porc et pourtant malgré ça, son côté bestial lorsqu'il baise, lorsqu'il couine comme un cochon qu'on égorge, il reste humain et ça c'était pas gagné. En fait Depardieu apporte ça au film, de l'humanité. Du coup si on peut pester contre la photographie du film sous éclairée, numérique et assez dégueu, on a cette humanité là. Elle vient peut-être du fait que d'après ce que j'ai lu c'est autobiographique de la part de Ferrara… disons qu'il doit comprendre ce que ça fait.
Mais surtout Depardieu ne va pas tenter d'imiter DSK, que les autres genre Bisset tentent ok (et je ne saurai pas le dire, je n'ai jamais vu Sinclair parler), mais du coup le film existe autrement que comme un biopic, on voit ce gros porc se plaindre, agir, ne pas se rendre compte de ses actes... Il dit lui-même qu'il n'a pas violé, il s'est juste branlé contre sa bouche (tout va bien donc). Et ça c'était intéressant.
Après le film n'apprend rien sur DSK, ne raconte pas une histoire inédite non plus, on a tous déjà vu des films, lu des livres, etc sur des riches qui se livrent à la débauche, récemment on avait le Loup de Wall Street et c'était bien mieux que ce Ferrara…
Cependant il a quelque chose ce film malgré ses défauts, dans sa structure, les scènes sont rarement coupées, dans le côté ogre de Depardieu, il a des choses à défendre.
Et puis s'il énerve des gens "en haut-lieu" et qu'il met le doute sur eux…
Mais ce qui me fait rire c'est que Sinclair ne vient pas se plaindre que le comportement de son ancien (?) mari n'était pas celui représenté dans le film... (du coup on ne doit pas être loin de la vérité), mais bien d'une ou deux petites allusions sur ce qu'elle fait de son argent et sur ce qu'on fait ses parents pendant la guerre.
Mais disons que voir Sinclair pousser DSK à devenir président alors que lui veut juste baiser, ça offre peut-être une grille de lecture nouvelle (enfin nouvelle... on va dire "autre") de l'affaire (peut-être juste ça).
Comme pour DSK, le plus grand ennemi du film, c'est lui-même qui se vampirise tout seul.