Fallait-il faire un film sur ce faits divers encore tout frais dans nos têtes et qui a fait l'animation des pauses café de tous les salariés pendant de nombreuses semaines ? Je n'ai pas la réponse à cette question, je pense que non mais comme je suis curieux, j'ai eu envie de voir comment Abel Ferrara allait s'emparer du sujet et ce qu'il allait en faire.
Pour être honnête, je ne suis pas un grand fan de Abel Ferrara, l'ambassadeur de la drogue à la recherche du film à scandale, le film qui choque, le film polémique ... Ça ne me dérange pas d'être choqué, mais je suis avant tout attiré par les bons films.
Bon, j'admet mes lacunes, je n'ai jamais eu le courage d'affronter Bad Lieutenant et j'ai seulement vu sans être convaincu ce qu'il a fait de "Body Snatchers" alors je ne ferais pas un procès de Ferrara en général mais bien de ce film qui m'a fait perdre un temps précieux que j'aurais pu consacrer de bien meilleurs manière à trier mes crayons de couleurs par exemple.
Parlons un peu de ce nouveau "film à scandale", tout commence très vite, on nous dépeint un faux DSK qui ne peut pas rentrer dans une pièce sans être accueilli par une armée d'escort girls cachées dans la pénombre (sans doute pour simplifier la gestion la lumière du film). Les scènes de ce genre se succèdent sans explications et sans vraiment d'intérêt avec un Depardieu fatigué, pas vraiment investi dans le rôle et des seconds rôles qui peuvent se flattées de jouer aussi bien que lui.
Autant le dire de suite ces scènes ne sont pas sexy, un peu dégoûtantes et surtout trop longues alors même que leur mises en scène n'est pas maîtrisées : cadrages ou lumière, je pense que Ferrara a trouvé tout son matériel de film dans une brocante, enfin j’espère pour lui car si ce n'est pas le cas et que c'est fait exprès, on n'a vraiment pas les même goûts !
Ensuite, on enchaîne sur le fait divers dans sa première version, DSK a violenté la femme de ménage dans un hôtel sans raison et il se retrouve en prison. Viendra ensuite sa femme dans une version caricaturée colportée par les milices d’extrême droite, mais bon, c'est la mode d'être antisémite et Ferrara veut visiblement plaire au beauf de base qui s'est régalé de voir la dégringolade du président du FMI.
On notera avec amusement la récupération d'image d'archive sur un passage avec l'avocat de l'accusation, on ne peut pas rater ce passage, l'éclairage et le cadrage sont très correct, l'acteur(enfin le vrai avocat) est juste et crédible, bref, le meilleurs moment du film !
Une chose est sure, quand Ferrara décidera de faire un film sur les aventures de l'actuel président et des actrices de cinéma, je ne répondrais pas présent, et pour prendre une expression qui rend hommage à la qualité de ce réalisateur, j'ai eu ma dose et je crois même que c'est une overdose.