Il y a des films qui ne servent à rien, comme le 5e volet de la saga Twilight. Aussitôt vu, aussitôt oublié. Et puis il y a des films qui, produits sans un rond, et filmés avec les pieds, apportent au monde non seulement du cinéma, mais aussi du courage, de l’humanisme, et des émotions. Pas une fois, les mots « raciste » ou « racisme » ne sont prononcés par les protagonistes. Les communautés se côtoient tout en se détestant : parfois, les mots sont prononcés et rappellent l’impossibilité des amitiés et des amours. L’hypocrisie crève les yeux. Copain ? Ennemi ? Les valeurs sont fantasmées. On ne s’écoute pas vraiment. On s’adresse la parole, on s’envoie des mots, des conneries. Les insultes, les agressions verbales se perdent dans la ville comme des pets inodores… Le grand frère colporte son obsession auprès des autres pour obtenir leur soutien : adhésion des imbéciles ; incertitude des faibles d’esprit ; ferme opposition des travailleurs… Le film dénonce : à la dérive, sans emploi, ou avec celui de dealer, à quoi raccroches-tu ta pensée ? Elle ne vaut rien. Ta déroute, toi qui glandes, te conduit à la même bêtise… Tu es prêt à adhérer à ce projet absurde que je trimballe avec moi. Tu m’énerves. Soudain, un os : le grand frère n’a plus un demeuré en face de lui, mais un homme qui bosse, les mains dans le cambouis. Le message est stoppé net. Tout à coup, la réflexion… Un reflet. Soi. Ai-je appliqué les mêmes préceptes à ma propre existence ? Grandiose. Courez voir ce petit film miraculeux !