[Scénario: 3/5]
Une fois n'est pas coutume, avec "Kingsman" Matthew Vaughn fait le choix d'adapter un nouveau comic book de Mark Millar (après "Kick Ass") centré cette fois, non pas sur l'univers des super-héros, mais sur celui des espions. En deux mots, il s'agit des aventures du Kingsman (sorte d'alter-ego du MI-6 de James Bond) dont les espions représentent la crème de la crème du renseignement Britannique et qui suite à la disparition de l'un de ses agents se met à la recherche de sang neuf pour regarnir ses rangs. A mi-chemin entre l'hommage aux classiques "spy movies" et l’annonce de la comédie "next gen", Kingsman ose le pari audacieux de renouveler un genre déjà culte au cinéma.
[Mise en scène: 5/5]
Autant j'avais encore quelques doutes à l'encontre de "Kick Ass", parfois un peu trop mou du genou à mon goût, que "Kingsman" ne me pose aucun problème, mieux: il témoigne d'un aboutissement incroyable en termes de mise en scène. A la fois rythmé, piquant, spectaculaire et hilarant, tous les ingrédients sont là pour vous faire passer un bon moment. Impossible de ne pas voir les multiples références faites à droite à gauche (il y en a des milliers) et pour cause, "Kingsman" s'inspire de nombreuses sources: on peut par exemple y voir une sorte de mélange entre James Bond (spectaculaire), Austin Powers (hilarant) et Chapeau Melon et Bottes de Cuir (culte), mais bien loin de diminuer la portée du film, cela le rend encore plus intéressant, d'autant plus qu'il parvient miraculeusement à tirer le meilleur de chacune de ses sources d’inspiration.
Bon et puis tout de même un mot sur le rythme juste affolant: pas un temps mort, des gags tous plus drôles les uns que les autres, une déferlante d'action, du grand, grand spectacle le tout dans le respect des traditions sans pour autant se gâcher le plaisir d'apporter quelques nouveautés: parfait !
[Acteurs: 5/5]
Même recette qui marche côté acteurs, nous retrouvons: Colin Firth (véritable incarnation de l'élégance du Gentleman) aux côtés de Mark Strong et Michael Caine (deux piliers du cinéma Britannique), puis Samuel L. Jackson (assez inattendu dans ce registre, mais pas moins efficace dans le rôle du grand vilain, élément comique du film, qui zozote et qui a peur du sang. On pense tout de suite à "Gru" le faux-vilain des "Minions") et puis enfin une touche de fraîcheur avec tous ces petits nouveaux que sont: Taron Edgerton, Sofia Boutella et Sophie Cookson, trois acteurs qui en veulent et ne demandent qu'à percer la bulle Hollywoodienne, chose qu’ils feront très certainement après "Kingsman" !
[Photographie: 4/5]
Comme dans "Kick-Ass" le dynamisme de la caméra offre une grande fluidité dans les scènes d'action (jubilatoires !) et restitue en même temps toute l'intensité et le côté spectaculaire des scènes de combat (vous comprendrez mes mots quand vos yeux se poseront sur la formidable scène de l'église). Des plans esthétiquement très beaux, épurés, équilibrés.
[Bande Originale: 5/5]
Une B.O parfaite, très riche et éclectique dans ses choix avec en fil conducteur des thèmes orchestraux proches de ce qu'on aurait l'habitude d'entendre dans les films dits de "super-héros" (avouons qu'ils ont quand même ce côté épique ultra-classe), mais en plus de ça viennent se greffer des titres issus de la culture pop comme le "Suffragette City" de David Bowie, "Get Ready For It" des Take That ou encore "Heavy Crown" porté par le duo Iggy Azalea et Ellie Goulding.
[TOTAL: 4,4/5]
Eh bien je dois dire que c'est une surprise totale pour ma part ! "Kingsman" que je prenais jusque-là comme un honorable divertissement se révèle en fait être mon premier véritable coup de cœur de 2015 ! La recette de cette réussite ? Une maîtrise parfaite de la mise en scène qui malgré la longueur du film ne laisse aucun temps mort. Véritable tornade cinématographique, "Kingsman" joue et marque sur tous les tableaux, empruntant à James Bond son côté follement spectaculaire et bourré d'action haut de gamme, à Austin Powers sont côté irrévérencieux et son goût pour l'humour (cru de préférence) et à Chapeau Melon et Bottes de Cuir son côté classique et cultissime. Ceci pour ne citer que 3 des références que Vaughn sème par milliers au milieu de son film pour notre plus grand plaisir (en regardant attentivement vous reconnaîtrez forcément quelques images/ idées qui vous feront sourire). Bref il ne me reste plus qu'à vous conseiller fortement d'aller voir "Kingsman" et à souhaiter à cette toute nouvelle franchise un avenir prospère (quitte à voler la vedette de notre cher 007).