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Renaud
14 critiques
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3,5
Publiée le 4 juin 2023
Excellent film, qui montre la pensée d'Hannah Arendt au sujet de l'origine du mal. Comme la plupart des figures exceptionnelles de l'histoire humaine, Arendt ose penser en dehors du politiquement correct, des théories généralement admises ou des courants en vogue à l'époque.
Arendt qualifiée de juive antisémite, jette un éclairage bien utile sur l'actualité politique récente et la distance salutaire que nous devons prendre avec le politiquement correct. Arendt rappelle que le mal est extrémiste et que le bien est tout en nuance, équilibré.
Instructive découverte de la position complexe et contreversée de la politologue Arendt autour du procès Eichmann. Comment un système parvient à éliminer toute pensée humaine dans la réalisation des actes les plus barbares. Belle incarnation par B. Sukova, de ce portrait d'une intellectuelle opposée aux "ismes". Mettre l'homme devant l'intérêt des nations, à commencer par Israel, est une position qui prend aujourd'hui tout son sens. L'inspiration relève plus du documentaire que d'une véritable mise en scène. avril 2023 - DVD1
C'est vraiment intéressant, nous voyons vraiment le point de vue de cette philosophe pendant le procès d'Eichmann. Très fidèle à l'histoire. Peut-être que la fin est précipitée.
La reconstitution de la vie de Hannah Arendt avec le procès Eichmann en images réelles est plutôt bien pensée, quoi que limite documentaire. On assiste à la naïveté de la philosophe à prendre cet ancien nazi pour un petit chef obéissant aux ordres, alors qu'il avait su remarquablement jouer la comédie... (pas sûr que ce film l'ait assez souligné...).Ainsi la philosophe s'obstina dans l' "étrange banalité du mal" alors que cet homme était bel et bien un monstre de perversité, et je déplore une trop grande partialité implicite envers elle (applaudissements à la fin), alors qu'elle s'était largement trompée. En outre ce film qui met en scène de grands philosophes (Heidegger, Hans Jonas...) mangue paradoxalement d'envergure et de dialogues poussés, et reste un peu trop dans un abord simpliste et caricatural du procès, comme rabaissant ces intellectuels pour les rendre plus accessibles à un large public. A moins qu'il ne s'agisse que de paresse du réalisateur ou des dialoguistes... Dommage.
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5,0
Publiée le 28 juillet 2020
Hannah Arendt de Margarethe von Trotta est un film sur la pensée. Il valorise tellement la pensée qu'il offre des discours et des débats élégants sans spectaculaires générés par ordinateur. Le film fait face à la controverse soulevée par Arendt quand elle a redéfini Eichmann non pas comme un monstre mais comme une personne ordinaire illustrant la banalité du mal. Elle a rapporté que certains juifs ont collaboré avec les nazis entraînant plus de morts que le chaos aurait causé et elle a dit qu'elle aime ses amis mais pas n'importe quel peuple dans ce cas les Juifs. Sur les trois chefs d'accusation elle a été condamnée pour avoir abandonné son peuple. Aujourd'hui, à l'écart de la chaleur de ce moment elle avait clairement raison sur tous les plans. Arendt était opposé à l'amour général de tout groupe de personnes non basé sur un engagement personnel car une telle identification nationaliste ou autre groupe empêchait de réfléchir sérieusement aux problèmes qui les entourent. Elle appréciait surtout une approche rationnelle et réfléchie qui n'était ni préjugée ni proscrite par aucune convention. Quant à la collaboration de certains juifs elle a simplement rapporté des faits survenus lors du procès. Cette observation n'était pas non plus antisémite car la collaboration peut-être bien intentionnée face à un danger horrible est une être réponse plausible chez quiconque. Arendt a été mis au pilori pour avoir affronté les faits et pour avoir rejeté les mythes. C'est ce que les historiens doivent faire et apparemment ce que les philosophes doivent périodiquement leur rappeler de faire...
Est-ce un téléfilm? Peu d'effets de caméra, pas de paysages, rien de beau, un film aussi austère que la pensée de Hannah Arendt, une progression jusqu'aux images d'archives bouleversantes où le véritable Eichmann exhibe sa banalité, son absence d'humanité, ce gouffre insoutenable de l'absence de sens moral lié à l'abdication de tout souhait de penser par soi-même. Il a suivi les ordres sans discuter, sans se permettre de les discuter. C'est un monstre qui épouvante car on peut se voir dans ses yeux, et alors on a peur… C'est facile d'être un monstre dans un monde monstrueux, c'est sans risque, mais c'est horrible car Eichmann ne semble jamais prendre conscience que son attitude est édificatrice de ce système. Il croit avoir suive des ordres dont il pourrait convenir qu'avec le recul ils n'étaient pas convenables. Mais il ne voit pas qu'il est une des clés de voûte… C'est donc un film remarquable!
Une belle leçon de justice et de droit. C’est un peu ennuyeux néanmoins, y’a que des dialogues mous et des personnages âgés peu dynamiques. Un film mal réalisé et qui aurait pu être bien mieux exploité. Je le déconseille aux moins de 7 ans. 2/5
Il y a un réel intérêt à voir ce film pour son récit historique pour le courage de cette femme de sa prise de position envers et contre tous , sa religion , Israël , la vengeance, la pensée commune , ses amies...un travail d investigation et de réflexion suite au procès historique de ce fou de eichman. Après le film en lui-même manque de beaucoup de chose mais l aspect historique est vraiment intéressant , belle prestation de son actrice qui joue bien ce personnage seul contre tous.
Dommage. Le sujet est passionant surtout en ce moment... Mais le film est, à mon gout, assez mauvais. A voir si on ne connait pas cette philosophe et son combat contre la pensée unique
Une petite partie de la vie de cette femme philosophe autour du procès Eichmann ou l'on comprend ce quelle appelle la banalité du mal. On y découvre une femme intelligente forte et qui se bat pour défendre ces idées non conventionnelles dans un monde d'homme et tiraillé par ses origines juives. La dernière partie du film montre que sa théorie qui peut être interprétée comme une déresponsabilisation des dirigeants nazies n'a été comprise que par peu de monde. Dans la première partie, on accompagne Hannah à Jérusalem pour suivre avec elle le procès avec des images d'époques ce qui a mon sens fait le force de ce film. On se rend compte ensemble avec horreur que Eichmann n'est qu'un pantin sans cervelle qui a œuvré à la pire des atrocités. Mais comprendre ne veut pas dire pardonner.
D'abord, disons-le franchement, en dehors de quelques séquences comme le discours final aux étudiants, ce film est mortellement ennuyeux. Tourné sans moyens, en intérieurs, de façon académique et plate, il oscille entre des discussions politico-philosophiques et des scènes intimistes qui sentent le remplissage. Un sujet pareil pouvait-il aboutir à un bon film ? Un documentaire avec des archives n'aurait-il pas été plus riche et plus intéressant ? Il est permis de se poser la question. D'autant qu'un film de fiction est plus ou moins inévitablement très simplificateur. Les thèses de Arendt, quelles que soient les critiques qu'on puisse leur adresser, méritaient mieux que cet exposé didactique, répétitif et maladroit. La collaboration d'une partie des élites juives avec les nazis, rappelée brièvement par la philosophe dans son reportage sur le procès Eichman, suscita une violente controverse qui est ici résumée d'une façon qui n'apprend rien à ceux qui connaissent un peu cette sinistre période de l'histoire. Et surtout, il est totalement impossible de traiter un sujet aussi complexe en quelques scènes et dialogues. Il en va de même pour l'analyse du totalitarisme et de la banalité du mal qui ne peuvent se résumer à la servilité de bureaucrates médiocres comme Eichman. Margarethe von Trotta, qui a pourtant montré qu'elle a du talent, notamment avec L'honneur perdu de Katharina Blum, n'a manifestement pas réalisé cette fois un film à la hauteur de ses ambitions.
Cette partie polémique de la vie de cette philosophe donne à ce film, une puissance exceptionnelle de réflexion sur l'accueil d'une pensée dérangeante. Que l'on adhère ou non à sa théorie concernant le totalitarisme, il faut admettre que cette femme a fait preuve d'un énorme courage pour ne pas renoncer avec toutes les pressions qui ont été exercées sur elle. L'actrice qui incarne Hannah Arendt fait un magnifique numéro de composition.
Le récit d'une controverse historique, malheureusement un brin soporifique si le thème n'avait pas suffi à interroger nos consciences. Une théorisation sur la soumission des masses à une entreprise de terreur. Pour que cela n'arrive plus, plus jamais !