Boris, Elie et Maxime viennent de perdre Charlie, leur meilleure amie. Vêtus de noir comme le veut la tradition des cérémonies de deuil, ils se rappellent que cette dernière voulait partir en vacances avec eux, dans le Sud de la France et plus particulièrement en Corse. Ils décident tout de même d’effectuer ce voyage, en mémoire de leur chère et tendre. Malgré le sujet du film, le réalisateur Hugo Gélin, dont c’est le premier long-métrage, a tenu à en faire une comédie. L’alchimie entre François-Xavier Demaison, Nicolas Duchauvelle et Pierre Niney (de la Comédie-Française, s’il vous plaît) crève l’écran, leur complicité et leur vivacité n’en sont que plus rayonnantes et permettent de rapidement nous attacher à eux. De ce fait les vannes passe sans problèmes et ils nous offrent de bons moments d’humour, à travers les dialogues et les situations. Il est intéressant de voir que malgré les générations et les années qui séparent nos trois protagonistes, il règne chez eux cette amitié, cette harmonie et cette jovialité qui fait tant plaisir à voir. On apprécie également les rôles secondaires et les caméos, notamment ceux de Jacques Frantz (voix française officielle de Robert De Niro !) dans le rôle du père de Boris (Demaison), et de Pierre-Ange le Pogam, qui n’est autre que le producteur du film, en propriétaire de théâtre.
Ce sont 900 kilomètres teintés d’humour que s’apprête à parcourir nos héros, mais le souvenir de la regrettée Charlie refera surface. Le film dispose d’une narration non-linéaire ayant souvent recours aux flashbacks, flashbacks qui permettent d’introduire le personnage de Charlie, interpréter par une Mélanie Thierry plus que convaincante et terriblement touchante. A la lumière des ses ruptures, on comprend aisément l’importance qu’elle représentait aux yeux des trois amis, qu’il s’agissait d’une personne unique qui les touchera à jamais. A noter que les flashbacks commencent du plus récent au plus ancien, on voit les différentes étapes de vie des 4 amis, comment ils se sont connus et ce qui a forgé leur amitié grandissante. Ils ressortiront de cette longue route encore plus soudés, la mémoire de la jeune femme est au service de moments aussi tendres qu’émouvants et sans tomber dans le pathos.
A la fois drôle, touchant et brillamment interprété, Hugo Gélin nous offre un premier long-métrage irrésistible !