Particulièrement inconsistant, à l'exception des scènes destinés à faire larmoyer. Et pourtant, les acteurs ont du charisme, même si Duvauchelle est en chute libre puisque ses numéros de petit mickey frimeur ne passent plus tout. Est-ce son aspect défraîchi et empâté? Son insolence rafraîchissante d'adolescent, ne colle plus du tout avec l'image actuelle qu'il présente. Il lui reste à apprendre à devenir enfin comédien, même si cela reste un gros hors d'oeuvre pour lui. Ne devient pas Ventura qui veut. Il a beau hurler, taper du poing, bomber le torse et se tordre dans tous les sens pour faire malabar, cela fait sourire ou donne envie de le prendre en pitié, tellement cela n'émeut pas, ou plus. Le scénario n'est qu'un prétexte à faire rebondir un concept (d'abord assez glauque, il faut quand même en prendre conscience, la mort d'un amour, je vois qui cela peut faire rire, ou peut oser en rire) une idée donc relativement mince et peu spirituelle, pigmentée par une cascade de situations rocambolesques censées nous distraire. Et ce n'est pas l'humour qui reste à l'esprit, dès le film terminé. Pour rappel, le film est un film de tristesse, de nostalgie, de manque à hurler, de dépit, de souffrance à crever. Et on devrait rire ? Bien sûr, il y a des petits règlements de compte anodins pour tenter de nous distraire, mais surtout infantiles. Il y a des Road-movies plus aventureux que ce plagiat de feuilleton roman photo plutôt racoleur. Et puis il y a le risque qu'il y a à voir un film tourné chez Mc Do & Cie, ou des stations essences, celui de donner en seul souvenir le même courant d'air et vapeur d'essences que dans le film. Bien sûr, quelques instants de détente. Des instant débiles à attendre qu'ils cessent leurs cabriolent, à s'habiller en lapin géant (pardon, en toutou, le chien) et se donner des gages comme des collégiens. L'humour, pour dire qu'il y a humour, doit être ou franchement plus débile, ou carrément plus fin. Mais pas dans cet espèce de mélange Pot au feu, avec pas mal de niaiseries pour essayer de donner de la consistance. Et les flash-backs incessants avantagent assez peu la situation, même s'ils tentent l'impossible : faire vivre un film, déjà mort et enterré. Lui aussi. Paix à ses cendres, elles finiront au vent du cinéma. Un assez bon film, vu globalement, sans s'arrêter aux détails. Se coller une paire de RayBan opaque, l'alcool ou un bon repas pouvant aider à le rendre palpitant, sensoriel, génial. Un bon film mayo et doigts gras. Il faut lui reconnaître ce parfait équilibre : le savant mélange pour ne pas pouvoir ronfler, mais pas non plus s'enthousiasmer. Du calibrage commercial relativement soupesé donc. On aurait préféré qu'ils mettent leurs efforts à faire un film un peu moins bon, histoire d'avoir un prétexte à souffler un peu d'air dans le cou du voisin, et y gagner au moins quelque chose : une mine reposée et heureuse au générique final. C'est une recette comme une autre pour être heureux de (ne pas) voir un film et en tirer le même profit, en toutes circonstances.