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loulou451
120 abonnés
1 503 critiques
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5,0
Publiée le 12 février 2011
Lynch quitte le surnaturel, la perversion et la noirceur de l'humain pour trouver la lumière d'une humanité belle, forte, désemparée, mais solide et ancrée dans le réalité... Et avec quelle maestria ! Petites touches par petites touches, Lynch compose ici un tableau merveilleux, beau, sentimentaliste et profond du meilleur de l'humanité. Certes, chacun ici vit avec ses angoisses, ses remords, ses faiblesses ou encore ses limites, mais l'humain, la grâce de l'âme vient tout magnifier et efface d'un coup toute différence. L'homme redevient homme au fil du chemin parcouru par un Richard Farnsworth tout simplement sublime dans la peau de ce paysan américain qui livre ici son dernier combat pour la vie. Un film d'une beauté plastique éblouissante qui tire vers le merveilleux. Incontournable dans la filmographie de David Lynch.
Un très bon film, un vrai bijou de délicatesse et d’humanité. Ici point d’effets spéciaux époustouflant, pas de rebondissements incroyables, pas de séquences d’actions échevelées, pas de film à personnages multiples liés par un évènement quelconque, pas de scénario alambiqué avec une histoire à tiroirs, pas de casting in croyable, même pas une performance d’acteur ayant nécessité des heures de maquillage ou des semaines de régime drastique, non vraiment rien de tout cela… ici il y a seulement l’histoire simple et vrai (« a straight story ») d’un homme âgé – il a 73 ans – qui apprenant l’accident cardiaque de son frère qu’il n’a pas vu depuis dix ans à la suite d’une dispute prend la route au volant d’une tondeuse et fait 600 kilomètres pour lui rendre visite et faire la paix. Richard Farnsworth est bouleversant de justesse dans ce rôle, il incarne cet homme avec une retenue qui donne toute sa consistance au personnage. La réalisation de David Fincher s’efface derrière ses personnages et derrière les paysages du Midwest. Un film qui se laisse regarder avec bonheur et qui laisse un arrière goût de douceur de vivre.
Une très belle histoire comme sait les mettre en image David Lynch. Après le mythique " Elephant Man" et "Blue Velvet" (2014 -4*), "Une Histoire Vraie" est une autre très bonne réalisation du metteur en scène américain. Naturellement, le rythme est lent, mais c'est exactement le propos du film : prendre le temps, avoir la patience d'écouter et de suivre le vieux sage magistralement interprété par Richard Farnsworth, dans le rôle d'Alvin Straight. Ses monologues sont suaves et joliment agrémentés par une douce bande musicale. Le casting est magnifique avec un coup de chapeau à Sissy Spacek, excellente dans le rôle de Rose, la fille d'Alvin. Le pitch : Alvin est un vieil homme de 73 ans, mal voyant, marchant avec des béquilles et sans permis de conduire. Alvin décide d'aller voir son frère Lyle, avec qui il est fâché depuis toujours. Il entame un road movie émouvant parsemé d'embuches et de rencontres.
Quand un auteur comme Lynch montre sa capacité à renouveler sans cesse son approche au cinéma, je trouve que ça révèle en lui la profondeur de son art et de sa sensibilité. Franchement, faire un film aussi simple mais en même subtil et poignant, moi je trouve que cela relève du génie. J’adore ce film.
Alors là Mr Lynch, vous m'avez cueilli! Vous m'aviez habitué à des bons films mais souvent durs et noirs. Cette fois votre génie de l'image est au rendez-vous de la sublimité de l'histoire. Une fois n'est pas coutume, vous mettez en valeur ce qu'il peut y avoir de grand chez l'homme. Vous honorez l'image de la famille comme personne. Pourtant, les acteurs sont peu connus, ils ne sont plus de la dernière fraicheur et cette tondeuse à gazon n'avance pas bien vite sur les routes monotones et interminables de cette région des états-unis. Mais alors on ne voit pas le temps passer. C'est un véritable hymne à la famille. Cet homme qui ne veut pas quitter cette terre avant de s'être réconcilié avec son frère et qui entreprends une aventure incroyable pour arriver à son but. A chaque rencontre qu'il fait, c'est un enchantement. Les gens sont conquis par ce témoignage simple et touchant. Je dois dire que j'ai été ému jusqu'aux larmes à plusieurs moments de ce film. Plus que des grandes théories, un simple témoignage, un exemple vécu peut changer bien des choses, attendrir bien des coeurs.
Lynch réalise un film simple tout comme son histoire et son personnage. Le rythme est celui d'un homme voyageant en tracteur, la lenteur est de mise mais ce n'est pas pour autant que l'ennui habite l'histoire. L’atmosphère donnée insuffle un vrai ton,il faut simplement se laisser embarquer.
Ouahou merci David Lynch pour cette épopée simple, fraîche, belle comme un champ de maïs le matin, doucement drôle dans certains passage, faite de rencontres diverses et variées, à des années-lumières de Into the wild, beaucoup plus complexe. Bref, un chef d'oeuvre émotionnel, qui vous prend par les tripes et qui vous laisse une très agréable sensation dans la bouche. Bravo !
Un histoire lente à démarrer mais qui devient rapidement attachante. David Lynch signe là un road trip atypique qui vaut largement le détour. En dépit d'une extrême lenteur et malgré des dialogues aux abonnés absents, le film bénéficie de trois qualités majeures. Le personnage d'Alvin pour commencer, incarné par le troublant Richard Farnsworth. Il ne paie pas de mine au début, passant pour la papy gâteau traditionnel, mais il c'est clairement sur lui que repose l'intérêt du film. La qualité de la photographie ensuite, admirablement soignée, et bénéficiant de paysages que nous qualifierons de "favorables". La BOF enfin, prompte à vous arracher une larme ou deux, et qui vient rappeler que non, il ne s'agit pas d'un point de détail dans un film.
Typiquement le genre de film qui fait plaisir! Une belle histoire, de l'émotion et de très grands moments de jeu, le tout réalisé par David Lynch qui le temps d'un film change de registre avec succès et maitrise.
Intercalé entre les tortueux "Lost Highway" et "Mulholland Drive", "The straight story" est un film d'une étonnante simplicité, surtout de la part de David Lynch. Pas de monstres tapis dans un coin d'une chambre ou derrière un restaurant, pas de troubles identitaires et de forts désirs sexuels mais un film à l'enjeu simple qui fait jaillir tout ce que Lynch a toujours été : un grand cinéaste sentimental. Il faut comprendre l'expression non pas dans le sens où il serait sentimentaliste mais dans la mesure où il attache une importance capitale aux sentiments : la peur (Laura Palmer dans "Twin Peaks : Fire walk with me"; Betty dans "Mulholland Drive", Nikki dans "Inland Empire"), l'humiliation (John Merrick dans "Elephant Man") et l'amour (celui d'une mère pour son fils et celui d'un jeune couple dans "Blue Velvet"). Ici, il s'agit d'une possible réconciliation entre deux frères ne se parlant plus depuis dix ans, une ultime chance de se voir et de se parler alors qu'ils sont aux portes de la mort. Lors de ce voyage en tondeuse à gazon à travers une Amérique rurale, David Lynch filme des lieux quasi invisibles dans le cinéma hollywoodien et, au gré des rencontres, dresse le portrait d'Alvin Straight et de ceux qui l'entourent. Si le film est aussi déchirant, c'est parce qu'il est empreint d'une douleur qui ne peut être apaisée (la rencontre avec un vétéran de la seconde guerre mondiale) mais qu'il est aussi rempli d'espoir, qu'il est tourné vers le futur même si celui-ci est incertain : Alvin arrivera-t-il chez son frère ? Ce dernier sera-t-il encore vivant ? "The straight story" est un road movie d'une tendresse inouïe, accompagné par la sublime musique d'Angelo Badalamenti et traversé par des visions poétiques liées au passé des personnages, à leur mélancolie et leurs regrets (Rose qui regarde par sa fenêtre un enfant jouant avec un ballon); en attendant, c'est dans un ciel étoilé que nous laisse Lynch, une image merveilleuse qui nous rappelle à quel point il manque au cinéma d'aujourd'hui.