Peut on imaginer pire ordurerie que ce Remake inqualifiable, prétendant en guise d'argument commercial renouer avec le roman d'origine (la belle affaire!) mais rivalisant au final d'avantage avec les pires déjections d'un sphincter en phase terminale d'un cancer du colon qu'avec le chef d'oeuvre de Brian de Palma.
Comment est il raisonnablement possible de produire un film d'une telle indigence artistique, d'un tel mépris pour son matériau d'origine qu'il en devient détestable dès les premières minutes, tant le piètre niveau de l'affaire confine au grotesque, à l'image de la prestation désincarnée servie par la bande d'interprètes au rabais, tout juste bon à déclamer leurs répliques avec la justesse d'un politicien véreux jurant ses grands dieux qu'il n'a pas d'argent planqué en suisse!
Entre un personnage principal complètement hors sujet (Chloé Grace Moretz, on t'aime bien en Hit-girl mais arrêtes tes conneries bordel!) censé être victime (quoi? enfermée dans un placard? les doigts dans le nez, ça ne me fait ni chaud ni froid!) d'une mère fanatique abusive (Julianne Moore qui a visiblement dû se tromper de rôle, de scénario voir de film tout court!) et des seconds rôles réduits à de piètres bouches trous (dont l'attitude général me laisse à croire que la plupart pensaient sûrement jouer dans Scream 5) sans envergure aucune (aucune psychologie, aucune épaisseur, que des victimes en puissance pour le final que tout le monde connait d'avance) ne faisant qu'alourdir un spectacle déjà largement tragique que rien ne viendra sauver de la catastrophe en marche.
Voilà donc ce qu'il arrive quand des producteurs avides de pognon confient la réalisation à une tâcheronne comme Kimberly Peirce (déjà coupable du manichéen et malhonnête Boys don't cry), visiblement incapable de voir le monde au delà de sa vocation de militante féministe lesbienne (un pléonasme) comme l'atteste cette vision étriquée des affres de l'adolescence d'une jeune fille "différente", rejetée par ses camarades de classe (la cause à défendre) à l'exception d'une Sue Snell pensant bizarrement à elle en pleine partie de jambe en l'air avec son beauf de petit ami (la sympathisante), mais ne pouvant empêcher le déferlement de haine de son ex amie Chris Hargensen, bizarrement montrée flirtant à moitié avec une pouf sur son lit en compagnie de son mec juste avant qu'elle ne balance la vidéo de Carrie sur le net (la refoulée) le tout dans un environnement où les hommes sont systématiquement présentés comme des être méprisables, ne comprenant rien à rien (le proviseur et les deux faces de la même pièce Tommy Ross/Billy Nolan) castrateurs (le père de Chris) ou tout simplement vils (le prof de poésie), la réalisatrice ayant construit son récit dans le soucis maladif d'associer systématiquement le féminin au vertueux (l'exception consistant en la personne de Margaret White, coupable de refuser son pouvoir sexuel au détriment de sa santé mentale) la gentille prof de sport Desjardin, visiblement affranchie de tout macho et forte de caractère, la gentille Sue élevée par sa mère (la méchante Chris par son père) la seule figure masculine un tant soit peu sympathique crevant comme une merde au pieds de Super Carrie (façon Chronicles 2) dans l'indifférence générale...
Autant de procédés sournois au service d'une cause partisane (on est pas en démocratie c'est sûr) dévoyant l'essence même du livre de King et du Film de De Palma (dont il pompe tout sauf la virtuosité et le talent) jusque dans ses plans à effets spéciaux ratés qui, non content de se vautrer dans la démonstration de force ridicule (on sent la volonté de Peirce de vouloir mettre les burnes qu'elle n'a pas sur la table), ne font que confirmer la confusion puérile que la réalisatrice fait entre force et pouvoir.
Pas étonnant donc que son personnage principal en soit réduite à exterminer ses détracteurs, investie d'une légitimité toute relative en considérant que la maitrise de ses pouvoirs subtilement employés lui auraient sans doute permis de devenir populaire au lycée sans recourir à l'exécution massive de type Colombine (le pouvoir de la Carrie d'origine se manifestant dans des états émotionnels intenses, la privant de tout discernement, au point de tuer même ses bienfaiteurs dans un état à la limite de la catatonie) même si
le fait qu'elle épargne in extremis la gentille prof Desjardin
est hautement révélateur du caractère totalitaire des motivations qui l'animent (c'est nous contre eux
En cela, le final est à frémir d'horreur tant il ne fait que confirmer le jusqu'au boutisme d'un propos déjà lourd de sens,
la mauvaise mère, la frustrée, la meurtrie par l'étreinte d'un homme (heureusement qu'ils sont là malgré tout pour faire des gosses) assassinée par sa fille qui bizarrement perd le contrôle de ses pouvoirs au mauvais moment, et s'improvisant prophète en sauvant la future mère et son futur bébé (une fille bien entendu!) élevée sans père (cool) et dans la tolérance de toutes les Carrie du monde.
Pour le reste, je ferais comme si je n'avais pas entendu la musique insipide de Marco Beltrami, collant ironiquement parfaitement avec le reste (une vraie relecture avec un score de Jóhann Jóhannsson aurait pu être très intéressante
En bref, comme vous l'aurez compris, ce Carrie est un nanard monumental, pire encore que la suite immonde Carrie 2 et le précédant Remake téléfilm tout aussi infâme et dont le seul mérite réside dans le fait de donner l'envie immédiate de revoir l'original, ne serait ce que pour se purifier l'esprit de la purge que représente ce film!