Amateurs de longs métrages de zombies bourrins boursouflés d'action et de testostérone, où des têtes explosent et des membres s'arrachent dans une effusion d'hémoglobine,passez votre chemin, nul doute que "Maggie", n'appartient pas à cette catégorie initiée par George A.Romero et son incontournable"La nuit des morts Vivants ",marquant ainsi le début d'une vague de films du genre qu'à connu une apogée dans les années 70 voire les années 80...Difficile donc de se réinventer, dans une "overdose" de productions, où la qualité n'est pas souvent au rendez-vous, dans un démarche purement commerciale au détriment de la créativité. On était donc en droit de s'attendre à un long métrage qui insuflerait une bouffée d'air frais bienvenue dans un registre usé jusqu'à la moelle, "Maggie" la première tentative d'un certain Henry Hobson, adopte un concept original pour se démarquer, une œuvre qui va à contre-courant des "standards" imposés, bravant ainsi les clichés inhérents au film de Zombie, dans une approche intimiste assez pértinente pour interpeller un specteur qui saura prendre du recul en posant ainsi les bonnes questions rapportées aux thématiques abordées "Maggie" est un film de"zombie" qui sert de prétexte à une histoire dramatique en toile de fond, axée sur les rapports humains, dans un monde postapocalyptique, où une mysterieuse pandémie aurait eu (ou presque) raison de l'humanité, un virus contracté aux origines inconnus ( le film ne nous apprend pas d'avantage sur la genèse du mal ), transformant la population, en morts-vivants assoiffés de chair et de sang, une évolution progressive qui traduit la souffrance atroce de ses hôtes, à l'image de "Maggie" (Abigail Preslin) une adolescente qui subit les foudres d'un mal destructeur, une maladie ravageuse qui vient doucement mais sûrement à bout de la jeune femme, l'issue fatale est hélas inéluctable , seul l'amour des siens, pourrait l'aider à assumer sa condition, à l'accompagner au-delà des préjugés liés au regard des autres ,l'amour d'un père notamment, un patriarche protecteur dévoué à sa cause, celle de "sauver" sa fille de l'internement, une mise en quarantaine obligatoire, où les infectés vont poursuivre leur métamorphose finale en créatures sanguinaires, loin de leurs proches, ainsi que du reste de la population saine, un processus que "Wade" (A.Schwarzenegger ) ne digère pas, allant à l'encontre des lois et du bon sens, pour protéger sa progéniture. C'est d'ailleurs sur cet aspect que "Maggie" excelle, dans sa manière à dépeindre une relation père/ fille malade pas évidente, au cœur du récit, adoptant ainsi une approche dramatique subtile, touchante, ancrée dans une réalité pessimiste, où un virus dévastateur ait anihilé tout espoir de survie, un tableau sombre, mélancolique, où émotions fusent, lors d'un combat mené par un père prêt à tous les sacrifices pour préserver ce qui reste en "Humain" de sa fille, au-delà d'un changement physique, qui aura cependant une influence importante sur sa santés psychologique, une fois le moment tant redouté arrivera, un moment où un père de famille devra faire l'ultime choix, voire le sacrifice qu'il jugera nécessaire, qui aura tout aussi un impact sur l'être aimé, ainsi que sur le reste de la famille, d'ailleurs le long métrage, évoque souvent ce dilemme qui tiraille le protagoniste principal, en le mettant à l'épreuve, lorsqu'il s'agit de prendre des décisions aussi importantes soient-elles, de faire un choix capital, face à un amour paternelle fort qui maintient des rapports familiaux intacts mais l'emporte souvent sur la raison, revers de la médaille, une relation Père/fille fusionnelle de tous les instants (et dans ses dernièrs instants) qui altère tous jugement, tout discernement, lorsqu'il s'agit de protéger ceux qu'on aime, ces êtres chers, particulièrement un enfant, pour qui on est prêt à braver les interdits, à se surpasser, voire à se sacrifier, allant à l'encontre de toute éthique, de morale, pour préserver une certaine image,intacte, propreaux yeux de l'autre à...La puissance de "Maggie" réside dans une étude psychologique pertinente, maitrisée au propos symbolique qui fait écho au mythe du Zombie, qui semble s'effacer au fil du temps,alliant habilement les genres, le film d'auteur intimiste couplé au film fantastique, dans un traitement dramatique, où la relation père/fille malade et son rapport à un virus ravageur,est l'enjeu central de l'œuvre. Une approche qui privilégie une ambiance postapocalyptique très bien rendue, empruntant aux paysages grisâtres,ternes, qui servent de décor naturel témoignant ainsi du chaos annoncé, parfaitement retranscrit, en effet, le cinéaste démontre toute l'ampleur d'une épidémie contagieuse qui échappe à tous contrôle, en s'appuyant d'un contexte apocalyptique lors de certains passages contemplatifs, au rythme lent, qui peut en rebuter plus d'un (autant être prévenus) où il ne se passe pas grand chose, une lenteur dans l'évolution d'un récit qui prend son temps à se mettre en place, privilégiant un traitement plutôt sobre, mais efficace, au détriment d'une "action" anecdotique, chose en adéquation avec ce que le spectateur est en droit de s'attendre d'un tel concept. Le long métrage traite de thèmes, telle que le rapport de l'être humain à la mort, les rapports de famille, l'acceptation de la maladie, le deuil de l'être aimé, ainsi que le combat acharné mené pour préserver ceux qu'on aime, ce qui n'est pas sans conséquences."Maggie" se voit doter d'un casting cinq étoiles, admirable, dont un Arnold Schwarzenegger à contre emploi, méconnaissable en père de famille tourmenté, affecté par la mal qui ronge le corps de sa fille, émouvant, bluffant, livrant ainsi et de loin sa meilleure prestation,un acteur au charisme qui n'a d'égal son talent, qui démontre une capacité à endosser un rôle au antipodes de ce qui nous a habitué, qui casse un statut de "Badguy" bourrin, adepte de violence et de baston,longtemps associé à son image, Abigail Preslin est quant à elle excellente dans le rôle de l'adolescente infectée qui vit ses dernièrs instants, en quête de rédemption, criante de vérité, la bande originale hypnotique, joue des partitions envoûtantes qui confèrent à certains passages un cachet émotionnel intense non négligeable. "Maggie" est un petit thriller horrifique doublé d'un drame intimiste, émouvant, touchant de sensibilité, un long métrage qui se démarque par une approche originale, et un traitement sobre mais efficace dans une démarche de susciter l'attachement du spectateur, exploitant à fond l'aspect émotionnel et relationnel de son intrigue, abordant ainsi des thématiques symboliques, importantes avec subtilité, on peut cependant reprocher à l'œuvre un rythme assomant dû à une évolution lente, qui risque de déconcerter voire de perdre un spectateur non initié aux films d'auteur intimistes, également un twist final qui laisse sur sa faim, vite expédié à mon goût, qui plus est, dénote avec un propos tant défendu, néanmoins "Maggie" est une expérience assez plaisante qui vaut le coup d'être tentée, un réinterprétation singulière qui exploite un certain aspect du film de zombie longtemps refoulé,une intention louable, fort appréciable, pour un long métrage malheureusement sous-estimé à tort, une agréable surprise. À voir absolument...Ma note 3,5/5