Parlons peu, parlons bien : Percy Jackson, La Mer des Monstres, réalisé par Thor Freudenthal, est une énorme déception. Ce deuxième volet signait la tentative de la dernière chance, organisée à grands renforts d’effets spéciaux et de scénario dégoulinant de mièvrerie pour rattraper l’échec de Percy Jackson, le Voleur de Foudre. Mais ça ne marche toujours pas. Pendant la séance, je voyais une machine à effets spéciaux plutôt qu’une histoire travaillée. Le pire, c’est que la trame du scénario est tellement grossière qu’on dirait que le film ne cherche même pas à s’en cacher. Trame qui ne respecte absolument pas celle du livre, gâchant tout l’univers de Percy Jackson à coup de mythologie bâclée. Eh oui, ce n’est pas en claquant un paquet de fric qu’on signe un bon film.
Percy Jackson, la Mer des Monstres est pour moi l’archétype du film qu’on jette aux foules adolescentes en espérant que ces dernières ne soient pas trop regardantes. S’en est presque insultant tant on a l’impression qu’on se moque de la capacité d’appréciation du spectateur. Le scénario est basique : Un héro très brave, une quête impossible, une remise en question, le regain d’espoir, un méchant très méchant et un dénouement très facile. Les relations entre les personnages sont tout aussi classiques : le lien fraternel indéfectible, l’amitié essentielle, l’amour naissant, le maître et l’élève… Bref, un condensé de morales tirées des biscuits chinois, ce que les cinéastes les moins inventifs ont pour triste habitude de servir à un jeune public ou à un public qui se lasse. Percy Jackson pioche dans les bonnes vieilles recettes du cinéma, sans prise de risque, ce qui en fait un film sans surprises, pour ne pas dire ennuyeux à mourir. Et encore, si ce n’était que ça !
Oubliez tous les moments importants du livre, oubliez l’ordre chronologique des choses, Percy Jackson, La Mer des Monstres, passe tout en accéléré. Le film enchaîne les séquences inutiles et les incohérences, mélangeant toutes les sauces, priant pour que le mélange ainsi obtenu réussisse à convaincre et surtout à masquer l’essoufflement de la saga : Tristesse, action, humour…mais le tout donne un plat indigeste.
Citons par exemple l’attaque du taureau, au tout début du film, qui n’est clairement là que pour vous caser de l’image de synthèse, et ce dans le but de vous faire croire que vous en avez pour votre argent, mais aussi pour remplir le quota d’apparitions de monstres. Un quota d’ailleurs bien désolant.
Citons le combat contre Chronos, inexistant dans le livre. Sa libération est le comble du ridicule : tandis que la Toison d’or le ranime, notre héros principal fait un câlin à son frère…Chronos, un dieu terriblement destructeur, que notre bon Percy parvient à faire passer pour un gros lourdaud et à renvoyer dans sa mallette en à peine 6 minutes. Enfin, Grover et Luke, l’instant d’avant dévorés par le-dit dieu, réapparaissent comme par magie. Si ça ce n’est pas se moquer du monde…
Citons enfin la mort d’Annabeth, strictement inutile, puisque le spectateur sait pertinemment que les héros possèdent la Toison d’or tant convoitée qui pourra la ressusciter. Le seul but de cette séquence étant de vous faire sortir vos mouchoirs : raté, elle tire plus de soupirs las que de larmes.
Passons outre les "faux-raccords", comble de la négligence, entre les deux volets et parlons finalement des monstres. Le titre du film ressemble après visionnage à une bonne blague. Où sont les monstres de la Mer des Monstres ? Hormis l’apparition de Charybde, on cherche encore.
En définitive, Percy Jackson, La Mer des Monstres s’inscrit dans la veine des Twilight et autres Hunger Games, en pire. Ne vous attendez pas à un film mûr et encore moins à un film qui sort du lot : celui-ci repose uniquement sur une poignée d’effets spéciaux. Le résultat est sans appel : un film pauvre, un échec cuisant, et j’ai fini par croire que la production en est arrivée au même constat avant même la sortie du film, essayant vulgairement de se rattraper aux branches mais n’ayant qu’une hâte : Terminer la saga le plus vite possible, quitte à la bâcler, afin d’éviter de perdre encore plus d’argent. Si vous êtes un fan des livres Percy Jackson vous serez sans aucun doute encore plus déçus que les autres.