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conrad7893
298 abonnés
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2,5
Publiée le 21 septembre 2012
film très lent avec beaucoup de longueurs bravo pour l'image les costumes et le décor on apprend des choses sur les maisons closes du début du XIX. Sujet pas très exploité au cinéma le quotidien de ces femmes malgré tout cela je n'ai pas aimé de film
Chronique d'une maison close parisienne cossue de 1900, "L'Apollonide" n'a pas réellement d'intrigue. Le film se centre sur les prostituées, et dévoile en détails leur quotidien : les relations plus ou moins amicales entre elles, les rapports aux clients souvent sophistiqués, leur devoir face à leur patronne, etc. Le tout avec un aspect très contemplatif, qui désarçonnera à coup sûr ceux qui n'adhèrent pas au cinéma visuel et/ou sensoriel. Il serait toutefois dommage de décrocher, car outre la plongée presque documentaire dans cet univers, il s'agit là d'un très beau film. Les décors, les costumes, la photographie sont superbes, tandis que certains plans & effets de montages proposent des trouvailles visuelles. En conséquence, la souffrance de ces jeunes femmes, dépeinte de manière très sobre (il n'y a pas de scènes racoleuses, et l'érotisme reste très léger, voire inexistant), contraste avec ce visuel feutré. Les actrices sont par ailleurs très belles et sensuelles, offrant une variété de profils. S'il on ne s'attache pas vraiment à elles (la faute à peu ou pas d'intrigue !), elles composent un tableau qui s'accorde avec le côté documentaire. On notera aussi l'aspect presque nostalgique du film sur l'univers passé des maisons closes, d'autant plus marqué par la dernière séquence, filmée (volontairement ?) en qualité moyenne, qui tranche avec le reste. Mais il ne s'agit pas d'une nostalgie naïve, Bertrand Bonello étant clair sur le fait que ce qu'il dépeint reste une maison de luxe, et que la souffrance reste régulièrement présente.
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4,0
Publiée le 23 octobre 2011
Une maison close parisienne du dèbut du XXème siècle, une fille dèfigurèe au regard triste, des filles de joie entre rivalitès et complicitès, des rêves, des dèsillusions...Avec "L'Apollonide", Bertrand Bonello signe une oeuvre admirable d'un siècle finissant, une danse douloureuse avec de jeunes prostituèes qui laisse apparaître bien des fêlures! Inutile de chercher un èrotisme coquin, il n'y en a pas ici! Le film a la beautè vènèneuse d'un monde fèminin clos avec la fureur et la maladie, la tristesse et la peur de l'enfermement! Toutes les comèdiennes auraient mèritèes un prix à Cannes pour leurs magnifiques performances! On y voit le passage de pouvoir entre la nouvelle (la très belle et prometteuse Iliana Zabeth) et les filles de joies: elles ont la même grâce et sont remarquables, toutes, avec une mention spèciale à Alice Barnole, comèdienne à fleur de peau dont le visage baignè de larmes de sperme restera pour longtemps dans les mèmoires! Tout comme la superbe chanson de Moody Blues "Nights In White Satin" qui ètanchent le deuil de ses femmes saisissantes de rèalitè et de sensualitè! C'est brillant, fascinant et surtout très marquant...
Un drame français raffiné et délicat qui offre une magnifique esthétique. Les décors, costumes et plans sont superbes et parfaitement soignés, tout comme la BO. Une œuvre artistique, d’une rare splendeur, qui joue avec la beauté, la sensualité, et qui propose une poésie inattendue. Une chronique d’une maison close à l’aube du 20e siècle qui présente une très belle peinture de l’époque !
La maison close, qui connait ici ses derniers feux, constitue le théâtre du fantasme qui prend corps et réalité par le biais de l’argent, vecteur de la puissance et du désir. Comme l’énonce un des clients : « Je peux faire ce que je veux puisque je paye ». Dès lors, on ne peut raisonnablement passer à côté de l’opposition séculaire entre domination masculine et soumission féminine. Derrière les ors, les parfums et les bijoux, les flots de champagne et les pipes d’opium, la relation sexuelle inscrite dans le pouvoir de l’homme et la sujétion de la prostituée finit par exister. Un des mérites du film est de montrer comment s’organisait la vie d’une prostituée recrutée par la tenancière de la maison close. Tantôt recommandée par des parents, désireuse d’émancipation et de liberté, elle ne comprenait pas, du fait de son jeune âge – on y rentrait vers seize ans – et de son inexpérience en quoi l’enfermement et la dépendance financière allaient se révéler un piège, dont la libération était au mieux le refuge dans l’alcool et la drogue, au pire l’exil vers les bordels les plus misérables, voire la maladie et la mort. Couverte de dettes qu’un client assidu et compassionnel pourrait éponger, la prostituée de la maison close, pour favorisée et protégée qu’elle pourrait paraître, n’en demeure pas moins l’employée d’une maquerelle dépeinte en patronne faussement maternelle, mais âpre au gain et à la tâche. Là aussi s’opère irrémédiablement le lien avec notre époque : entendre parler de dettes, d’une ville (Paris) de plus en plus chère, de diminution de subventions et de personnel trouve obligatoirement un écho.
Souvent accusé d’être un cinéaste cérébral, Bertrand Bonello prouve avec L’Apollonide toute la maîtrise de son art. Les différentes scènes sont autant de tableaux inspirés de Delacroix, Ingres ou Manet (pour le déjeuner sur les berges). La réussite incontestable du film passe aussi par son esthétique, sa recherche et son exigence formelles. À l’époque où le cinéma fait son apparition et le nouveau siècle démarre, le film autour de ses héroïnes, solidaires mais solitaires, atteste de la fin d’un monde. Les dernières minutes – que l’on peut raisonnablement considérer comme superfétatoire – suffisent néanmoins à rappeler la dégradation d’une fonction que ni la fermeture des maisons closes au sortir de la Seconde Guerre mondiale ni les récentes lois censées la réguler n’ont endiguée. Sous l’influence des maîtres Pasolini et Cronenberg, Bertrand Bonello livre un film magistral et envoûtant, qui ne nous place jamais en voyeurs et évite les effets faciles et dévastateurs de la provocation. Accompagné par la musique blues et gospel, celle-là même qui fut celle de l’esclavage, bénéficiant d’une interprétation exceptionnelle, L’Apollonide – souvenirs de la maison close, libre et sensuel, entre dans le cercle restreint des œuvres habitées et touchées par la grâce.
Un film trés "tendance" sur un sujet à la mode, raffiné, mais sans aucun sens de l'intrigue. Comme dans le marie antoinette de la fille copolla, musique pop "en décalage". Bref, un film calibré plus pour les festivals, les inrockuptibles ou teckniart que pour le spectateur... Qui aura tendance comme moi, à s'ennuyer.
"Souvenir de la maison close", le film porte bien son sous-titre qu'il ne faut pas à dessein confondre avec un autre presque semblable qui serait "Souvenirs des maisons closes". En effet l'emploi du singulier défini par Bertrand Bonello attire notre attention sur la confusion installée dans notre inconscient collectif qui nous fait perdre de vue ce qu'étaient vraiment ces maisons dites de plaisir devenues au fil du temps l'objet d'une nostalgie née en premier de la loi Richard de 1946 les ayant condamnées à la fermeture puis entretenue par les récits littéraires ou cinématographiques qui en ont donné une vision idyllique complètement tronquée. Le cinéma français en particulier sous la plume très talentueuse d'un Michel Audiard a contribué en l'amenant sur le terrain comique à nous faire presque regretter le bon vieux temps des lupanars comme autrefois celui béni des colonies. Pris au premier degré, un film comme "Le cave se rebiffe" (1961) avec Bernard Blier et Ginette Leclerc en tenanciers franchouillards et sympathiques susciterait presque des vocations parmi toutes les jeunesses tellement l'univers qu'il décrit parait bon enfant. La réalité s'est donc progressivement affadie au profit d'une vision fantasmée qui s'est encore renforcée avec l'apparition du Sida et la résurgence du bon vieux discours sur les vertus prophylactiques des établissements d'autrefois où la propagation du terrible mal d'alors ( la syphilis) était circoncise dans un cadre restreint plus favorable au contrôle sanitaire. Le sujet n'était donc pas facile à aborder sans tomber dans une certaine forme d'outrance inhérente au sujet. C'est le pari qu'a brillamment relevé Bertrand Bonello avec cette immersion dans le quotidien d'une maison close parisienne au début du XXème siècle. De "l'Apollonide" on peut ne retenir que les partis pris esthétiques de Bonello et de sa chef opératrice Josée Deshais qui nimbent le film d'une douceur froide presque clinique qui malgré ses hardiesses parfois un peu too much comme le recours au "Night in white satin'" des Moody Blues (sans doute le syndrome "Marie Antoinette" de Sofia Coppola) n'est pas sans rappeler l'épure du "Thérèse " d'Alain Cavalier (1986). Rien de plus efficace en effet que la description d'un milieu par ses rituels observés sous l'œil d'une caméra témoin et sans le recours à une intrigue qui détournerait l'attention du sujet. Par la description minutieuse du quotidien des prostituées avec et en dehors des clients, Bonello nous fait toucher du doigt la grande détresse de ces femmes toujours dans la crainte du dérapage d'un pervers ou de la syphilis qui galope alors dans le tout Paris. Par une osmose qui se fait grâce à la grande maîtrise de Bonello, le spectateur en particulier s'il est mâle comprend que la présence des filles dans ces maisons ne peut relever que d'un choix contraint, la plupart du temps imposé par la condition sociale d'origine. Mieux même, sans que Bonello en rajoute dans le salace ou le misérabilisme, finit par se créer un malaise face à cette domination sans partage de l'homme pour qui l'assouvissement de ses fantasmes s'impose à toutes les souffrances. La force du film est de nous imprégner de ce sentiment par la voie de la poésie et de l'esthétisme comme si nous étions enivrés par les effluves d'un parfum diffus mais entêtant qui s'échapperait des tentures en taffetas de l'Apollonide. Bonello n'omet pas de nous montrer la direction de ces entreprises soumises au bon vouloir des édiles locaux avec une Noémie Lvovsky formidable en tenancière naviguant en permanence entre le rendement nécessaire à la survie financière de sa maison et la préservation de la santé de ses filles. A côté d'elle les actrices sont toutes formidables dans des rôles où elles doivent beaucoup montrer d'elles-mêmes sans pouvoir défendre chacune un personnage. Une mention particulière toutefois à Céline Sallette et à Alice Barnole saisissante d'émotion en "femme qui rit" victime de la fantaisie d'un client sadique qui n'a rien trouvé de mieux que de lui taillader le visage. L'Apollonide finira par fermer malgré tous les efforts de sa tenancière et par un raccourci peut-être un peu facile Bonello nous ramène en 2013 où les filles si elles ont déserté les maisons closes et les centres villes se retrouvent sur les boulevards périphériques. Il y aura toujours des hommes pour acheter les faveurs des femmes. Vaste débat et formidable film.
Certainement le film le plus abouti de Bertrand Bonello. Une mise en scène passionnante, un casting sensible, des images massives et gourmandes, un fil conducteur simple mais courageux, une musique harmonieuse et une direction artistique particulièrement élaborée. Noémie Lvovsky est excellente : son interprétation, je l'espère, sera récompensée. L'auteur, habituellement austère et cérébral se lâche cette fois-ci pour mieux arrondir son univers peuplé de pornographes, de transexuels ou encore d'hédonistes. En plus d'être généreux et accessible L'Apollonide est un film redoutablement maîtrisé et homogène, modèle de mise en scène intimiste. Si le sujet laissait entendre un degré douteux de voyeurisme et de complaisance Bonello reste fidèle à sa maturité et sa finesse, continuellement capable de filmer à bonne distance ses actrices. Certains plans de L'Apollonide sont bouleversants, à la fois poseurs et d'un grand potentiel lyrique et, dans l'ensemble, le film est très immersif. Probablement le meilleur film français de l'année 2011, véritable délice pour les yeux et les oreilles. C'est magnifique.
Avec « l’Apollonide, souvenirs de la maison close », Bertrand Bonello réussi à traiter du sujet potentiellement délicat sans faire dans le scabreux, ni dans un romantisme imaginaire. Il se consacre à la vie dans la maison de tolérance où les femmes vivent en quasi prison, toute sortie n’étant autorisée qu’avec la mère maquerelle ou un client. Il n’idéalise aucunement ce métier et en retranscrit froidement les coulisses : toilette post rapports, visite médicale pour savoir l’état de santé des pensionnaires ou leur éventuelle grossesse, dettes à rembourser pour quitter la maison… La grande solidarité de ces femmes est aussi montrée avec beaucoup de délicatesse comme une forme de résistance à cette vie de labeur déshumanisant. L’intervention d’une musique moderne permet de se sentir plus concerner par le propos en créant une proximité avec le spectateur qu’une musique plus contemporaine de l’action n’aurait pas pu créer. Mais malgré tout le film générer quand même une certaine froideur qui gène un peu pour se sentir vraiment concerner par les problèmes de ces femmes et on finit sur la longueur par regarder ces personnages avec un regard un peu distant et détaché. Ce sentiment est en outre renforcé par le jeu très naturaliste et un peu austère des actrices qui ne force pas la sympathie par le spectateur. Néanmoins le film mérite d’être vu pour connaître ce qu’étaient réellement les maisons closes du tournant du XXème siècle, une époque dont on peut sûrement se féliciter qu’elle soit fini ne serais-ce que pour l’hypocrisie des hommes qui les fréquentaient tant vis-à-vis du monde extérieur que des femmes qui y résidaient. À voir pour les décors et le sujet traité avec beaucoup de délicatesse.
Bonello décrit la fin d'un univers et la transition entre deux époques, on a dans l'ensemble une sensation d'intemporalité due à la claustrophobie (quasiment tout le film se déroule dans la maison close), à la musique anachronique et au langage des interprètes. Ces filles de joie ne la respirent pas vraiment, la joie, et la description du monde du sexe n'est paradoxalement pas érotique, bien que la nudité soit omniprésente. Ces images souvent esthétisantes manquent de chaleur charnelle mais créent un trouble chez le spectateur, qui ne sait plus trop ce qu'il doit ressentir devant cette ritualisation. De la compassion? De l'amusement? De l'agacement? On ressent par moments la solidarité de ces femmes , victimes consentantes de la marchandisation de l'acte sexuel. Il y a des références à "La petite" de Louis Malle, à l'impressionnisme, au "Eyes wide shut" de Kubrick (notamment dans l'utilisation des masques) et à "L'homme qui rit" de Victor Hugo avec le personnage de la prostituée défigurée et son sourire perpétuel de Joker, et ces références s'intègrent bien à l'ensemble. A la fin, Bonello semble déclarer avec ce bond dans le futur que la liberté illusoire des femmes de maisons closes était peut-être un moindre mal, comparé à la prostitution des rues. Je reconnais au film d'indéniables qualités formelles mais je n'ai pas accroché. Ce que certains considèrent comme un rythme "hypnotique", je le ressens plus comme une sensation léthargique imprégnée de tristesse. J'irais presque jusqu'à dire que le film fout le cafard et qu'il donne envie de pratiquer l'abstinence sexuelle.
Revisionnage, avis et note inchangé, d’un film présenté en compétition officielle au 64ème Festival De Cannes en 2011.
Ancienne critique :
L'Apollonide, Souvenirs De La Maison Close est un film bon dans son sujet mais long. Pourtant joué à la perfection par les différentes actrices et les quelques acteurs car dans ce film la supériorité majeure féminine fait le poids et c'est normal pour un film relatant la vie de prostituées dans une maison close. Bien évidemment il n'est pas à mettre devant les yeux de tout le monde. Déçu donc mais le film a de nombreuses qualités tout de même. Filmé admirablement bien sous la forme d'un huis clos, les images sont belles, les filles aussi d'ailleurs ^^ les musiques choisies sont toutes très bonnes notamment une scène magnifique sublimée par le très beau slow Nights In White Satin de l’excellent groupe de rock The Moody Blues. Le sujet bien traité quoique peut-être pas assez profond que ça au final et l'ensemble est trop long et le spectateur ressentira obligatoirement des longueurs. Je suis donc en demi-teinte car il pouvait être sensiblement meilleur mais reste quand même à voir au moins une fois pour la curiosité. Ma note : 6.5/10 !
Un film envoûtant, sensuel, électrique... emmené par de jeunes actrices toutes géniales et sublimées, dont deux des plus talentueuses de leur génération (Céline Sallette, Adèle Haenel qui bouffent l'écran), sans oublier Noémie Lvovsky, impeccable comme d'habitude. La mise en scène est vraiment audacieuse sans être pompeuse, ce qui n'est pas si courant dans le cinéma français.
Ce film est d'une nullité absolue. Au regard des critiques, je m'attendais à être transporté. Tout le contraire, c'est interminable, jamais intéressant, il n'y a aucun point de vue, pire c'est grotesque très souvent, arty mais dans le très mauvais sens du terme, prétentieux, enfin tout ce que je déteste dans le cinéma. Faudrait vraiment que les critiques se remettent 2 secondes en question,
D’une durée de 120 minutes, L'Apollonide - Souvenirs de la maison close (2011) s’avère être une expérience éreintante. Le nouveau film de Bertrand Bonello (Le Pornographe - 2001) déçoit par sa mise en scène léthargique et au combien exaspérante. Il ne se passe pas grand chose au cours de ses 2 longues heures interminables, malgré la beauté formelle des décors, des costumes et des actrices, le film nous renvoyant en 1900, à l’époque des maisons closes parisiennes peine véritablement à nous maintenir en haleine et a créer un semblant d’intérêt. La faute à quoi ? A un scénario inexistant et vide de toute consistance, malgré les souffrances qu’endurent les prostituées, le réalisateur ne parvient jamais à créer de l’empathie pour ces dernières, aucune émotion ne s’en dégage et quelle idée d’avoir voulu clôturer le film sur des séquences se déroulant dans le Paris d’aujourd’hui (et notamment sur la prostitution), le changement d’époque s’opérant sans la moindre logique (à signaler aussi, la qualité déplorable des images de cette dernière séquence, à croire que le réalisateur a eu l’idée de la tourner à la va-vite et sans le matériel adéquat). A la vue de ses 5 nominations lors du 64ème Festival de Cannes (dont la Palme d'Or, le Grand Prix et le Prix du Jury), c’est à rien n’y comprendre, est-on passé à côté de quelque chose de mémorable ? Sous ses airs intellos et auteurisant, sans doute ce cachait-il une œuvre remarquable ?
Glauquissime ! Des prostituées dépressives blafardes, esclaves, prisonnières de leurs dettes (mais il ne s’agit pas de bulle immobilière ici …) dans un bordel parisien de 1900, des clients dépressifs psychopathes, légers ou très lourd, et une mutilation d’une fille qui se fait taillader le visage sur toute la largeur, et qui revient en boucle par flashbacks tout le long du film. Un salon de 40m2 où tout ce petit monde sirote du champagne ou de l’opium en silence tout au long du film en se regardant dans le jaune des yeux. Les filles alternent entre la pénombre des étages de reception aux tentures sombres sans couleurs définies, comme on n’en voit plus que dans la maison de Victor Hugo, et leur taudis en haut de la maison pour leur toilette. Le suspens : qui va mourir de le syphillis ? Une soit disant « chute inattendue », improbable, n’en est pas une, et dure 30 secondes au bout de 2 longues heures, ne vaut pas le coup d’attendre 2 longues heures fétides qui se trainent : la panthère de la maison (…) se charge du méchant. Pour les esprits simplistes, qui voudraient illustrer par ce film le débat actuel sur la prostitution en maison ou hors murs, on se contentera de leur faire remarquer que les preservatifs et les antibiotiques ont changé le contexte, et on les invitera plutôt à regarder les reportages de Zone Interdite sur les bordels dans les autres pays européens, voire le ranch « lapin coquin » sur Planete, où la bonne humeur est de mise (un cliché à l’autre extrème ?). D’ailleurs le réalisateur finit par une breve image des prostituées hors maison des boulevards extérieurs actuels… Au total ce très pénible et très long petit bout de la lorgnette vous recadrera l’image de la « Belle Epoque ». Mais ce tailladage pervers du visage d’une prostituée par son caractère exceptionnel finit par détourner du propos sur des conditions de vie du Paris de 1900. Si vous voulez vous gacher une soirée, précipitez vous voir cette collection de clichés sordides et morbides...