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annereporter94
49 abonnés
1 006 critiques
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5,0
Publiée le 24 septembre 2011
N'en déplaise à certains critiques chagrins, ce film est une petite merveille d'intelligence, d'émotion et de réalisme... Voyeurs et amateurs de films érotiques, passez votre chemin, ce film n'est pas fait pour vous. Mais quel plaisir et quels moments de grâce... oui vraiment, une parfaire réussite!
Bertrand Bonello s’est fait connaitre à tous par sa vision d’Yves Saint-Laurent, mais l’homme était loin d’en être à sa première sortie. Voici par exemple L’Apollonide, portrait halluciné d’un bordel à l’aube du vingtième siècle. La période est charnière : la maison, déjà close, va en plus bientôt fermer. C’est pourtant l’âge d’or pour les lupanars, mais que voulez-vous, la filière affiche un gros turnover. Bref, nous voilà coincés entre les murs (on ne voit presque jamais la couleur du ciel), décor monobloc où les filles sont jeunes et jolies et surtout captives, et les types sont malsains – des vieillards trop polis, des bellâtres trop factices. Le salon où s’unissent les convives est une scène de fantasmes, un théâtre de dépravations, tout fait de fausse retenue et de vraies attirances, de poses carnassières et de peur lancinante : le sang, les virus, le trottoir, le métier est à risques. Comme à chaque fois, le cinéaste invite Josée Deshaies, qui partage sa couche et dirige ses lumières, et nous voilà partis pour une expo photo première classe bizarrement drapée de soul 70’s. Attention, tout le monde n’appréciera pas le voyage. Symbolistes, exigeants, ces souvenirs fignolés pour la croisette diviseront les spectateurs. Alors : ampoulé ? Eclairé ? La question demeure.
Ultra plat. Le sujet est propice à un super film. (La vie et le quotidien des prostituees dans une maison close au début du 20eme siecle) Les costumes, la photo, les actrices tout est là et pourtant...rien. Ća prend pas. C'est ennuyant et malgré le thème où il pourrait y avoir des choses à raconter on a l'impression que Bonello n'a rien à dire...
Bertrand Bonello nous offre un film dense et superbement filmé. La photo est superbe et la mise en scène très intelligente est bourrée de références symboliques et de clins d’œil à l'univers de la maison close. Cerise sur le gâteau, le son est magnifique : chaque caresse, chaque bruissement d'étoffe est superbement "mis en son". Le réalisateur en fait trop parfois et aurait peut-être gagné à plus de sobriété sur quelques plans.
On créditera Bertrand Bonello d’avoir évité l’excès de scènes soft porno et perverses que le sujet aurait pu inspiré à d’autres cinéastes moins délicats. Sa chronique de la vie quotidienne dans une maison close de la belle époque est filmée avec une profusion de couleurs et de costumes dans un huis clos luxueux et étouffant. Une brochette d’excellentes actrices donne vie à une galerie de prostituées sans jamais tomber dans la caricature, mais on a du mal à s’attacher émotionnellement à l’une ou l’autre. Il aurait fallu se focaliser sur un nombre plus restreint de personnages pour éviter une certaine superficialité psychologique de chaque portrait. L’intimisme de la caméra et le réalisme objectif du scénario placent le film aux antipodes du manifeste et l’on pourra regretter ou non l’absence de jugement et de parti pris. Plastiquement superbe, L’Apollonide est un hymne au corps de la femme tout autant qu’une illustration d’une époque révolue, mais n’apporte aucun éclairage nouveau sur le problème de la prostitution.
Comment peut-on s'ennuyer devant un film pareil ? Il faut être salement ingrat pour trouver quoique ce soit à redire de ce que Bertrand BONELLO nous propose sur l'écran. Il y aurait tellement à dire... des pétales de roses qui se détachent aux rêves racontés sous tous les axes, du casting le plus waouh du cinéma français de cette année, de la construction du film, des textures, j'ai tout adoré, jusqu'à la lie, cette ultime séquence de transmigration vidéo de Clotilde qui a définitivement fait se dresser mes poils et couler des larmes. Si vous aimez Baudelaire ou Thomas de Quincey, ce film est fait pour nous. Les autres... ils s'ennuient... ils se tortillent en ronchonnant dans leur fauteuil, ne tiennent pas en place, cherchent la zapette, comme d'habitude
Moins bien que "La petite" en son temps dans un répertore proche, ce film demeure intéressant à voir, notamment grâce notamment au jeu des actrices, à la qualité de la photographie et des décors. Atmosphère d'une époque, qui n'épargne pas la vérité sur la déchéance de ces femmes malgré une ambiance parfois proche du pensionnat pour jeunes filles. Et la déchéance d'une époque faite de rapports sociaux abrupts, de bourgeoisie adultérine et bien-pensante, d'une domination masculine traditionnelle, assez bien reproduite en contexte général, Sans plus toutefois.
La grande force du film, c'est qu'il retrace à la perfection la vie d'une maison close. Pour le reste le film n'a pas de fil directeur, on ne s'ennuie pas mais il n'y a pas vraiment d'histoire. Les musiques ne s'accordent pas vraiment avec le film. Bref c'est pas fou comme film.
Malgré un sujet pas simple, Bertrand Bonello capture magistralement la vie dans cette maison close. C’est de ça qu’il s’agit. On a pas un récit et une histoire, mais une multitude d’événements du quotidien centrés sur les relations des prostituées. Et c’est suffisamment intéressant pour en faire un film.
C’est filmé avec énormément d’élégance, parfois avec pudeur et ça prend le temps qu’il faut. Le film a quelque chose d’envoûtant. Le fond justifiant la forme, il aborde le rêve, la drogue, la liberté, en huis-clos, fait des parallèles et met en perspective.
La mise en scène se compose d’une quantité de bonnes idées inattendues. Le tout soutenu et sublimé par les comédiennes, toutes géniales et bien choisies, la photo, le son, et bien sûr la musique.
Je suis désolée, mais je ne comprend pas les critiques élogieuses. Il est rare que je n'aime pas un film. Mais celui-là, je ne comprend pas son intérêt.... Hormis une déco et quelques images assez belles (mais j'ai vu plus beau, un long dimanche..., la jeune fille à la perle, le ruban blanc, pour ne citer que ceux-là), les costumes et mobilier de l'époque, pour lesquels je met une demi-étoile, je n'ai rien aimé de ce film. A part être nues, où est la performance des actrices ??? C'est se moquer du monde, elles n'ont que quelques mots à dire, les personnages qu'on leur a confié sont insipides, manquent de consistance. Il ne se passe rien dans l'histoire, hormis les scènes de coucherie et l'agression de la pauvre future femme qui rit !!!! Rien § Je me suis ennuyée, j'ai été déçue !!! Et je n'ai pas aimé ce mélange de scènes du coq à l'âne et de flash-backs. Ce film ressemble à un beau puzzle à peine entamé, dont des pièces gisent pêle-mêle au sol. Le sujet était très intéressant, je tenais à voir ce film. Mais il mal traité. Il ne raconte rien. Les personnages ne sont pas creusés, on ne sait rien d'eux, comment pourrait-on les apprivoiser ? Le sujet est effleuré, les clients, les soucis d'argent, les enfants de la tenancière, tout cela aurait été si riche, mais j'ai plus l'impression d'avoir été barbée par une projection de diapos que d'avoir suivi une histoire. Par pitié, arrêtez de dire que ce film est superbe !!!!!
Pourra t-on écouter à nouveau Nights in white satin sans repenser à cette splendide scène de L'appolonide, musique anachronique pour une sorte d'acmé au sein d'un film qui jusqu'alors montrait une dispersion de styles qui ne demandait qu'à être sublimée, en route vers une dernière demi-heure toxique et onirique où Bertrand Bonello lâche enfin les chevaux ? Nous sommes dans une maison close et le réalisateur a longtemps joué aussi sur la frustration. La chair est triste ? Pas seulement. C'est plus complexe que cela. L'appolonide est une petite entreprise qui connait la crise, alors que le 20ème siècle s'annonce. Le film de Bonello passe du réalisme à la crudité, de la tendresse entre ces femmes qui s'épaulent au flottement des âmes dans une atmosphère opiacée. Il y manque peut-être l'émotion, qui aurait nécessité de se plier à des contraintes narratives romanesques et à isoler une femme parmi les autres (ce qui est le cas néanmoins, partiellement, avec le figure douloureuse de cette "femme qui rit"). Ce n'était pas la volonté d'un scénario qui vogue entre zones érogènes, hétérogènes et anxiogènes. L'appolonide est un vaisseau spatial. Au fil de ses croquis à l'esthétique luxuriante, les images évoquent quelques grands maîtres du cinéma qui n'ont jamais craint l'odeur du soufre, sans avoir fait Math stupre : Visconti et Bunuel pour les intérieurs, Renoir et Ophüls pour la scène champêtre. Des influences qui nourrissent le style de Bonello, sans l'étouffer, ce dernier ayant sa propre voix, singulière, qui n'est pas là pour plaire à tout le monde et c'est tant mieux s'il divise autant. Un regret pourtant, les toutes dernières images, contemporaines, comme un point de vue moral, qui est surtout maladroit. Hors sujet.
Une maison close parisienne en 1900 ; la vie des prostituées est rythmé par l’espoir, les craintes, les joies, les humiliations voire la violence. Emprisonnées, à cette époque, sortir de la maison sans être accompagnée d’un homme pouvait vous conduire en prison pour racolage passif. Donc du monde extérieur, on ne connait rien et elles non plus. Personnages pléthoriques pour assurer la représentativité complète de toutes les réalités et trajets de vie d’une pute de maison close de l’époque ; la fonction documentaire et historique de ce film est remplie avec succès. Cette palette de personnages nous permet d’appréhender avec justesse la réalité de ces femmes à cette époque et de rompre avec les clichés idylliques ou dramatiques souvent véhiculés lorsque l’on parle de maison close ; la réalité est plus complexe et multiple que nos préjugés. Par contre, le côté romanesque de cette fiction est quasi absent. Trop de personnages peut être pour mettre en place une quelconque progression dramatique. Beaucoup de difficultés dans ce bouillon d’histiores de vie de s’investir pleinement. A voir plus pour la reconstitution historique documentée que pour l’aspect romanesque. Notons un épilogue facile et même lourdaud sur le parallèle entre la prostitution d’époque et celle d’aujourd’hui.
Certains projets suscitent la curiosité sans que l’on ait spécialement envie de sortir le porte-monnaie pour s’en faire un avis. Alors tout d’abord, merci à Arte de diffuser ce genre de film différent sur une grande chaîne, qui plus est à une heure décente. Que l’on ait apprécié ou non le film de Bonello, l’initiative reste à saluer. Pour ma part, je ne peux pas vraiment dire que je l’ai apprécié. Le film possède des qualités indéniables, mais m’a profondément ennuyé. Seule l’attente d’un élément déclencheur force l’attention. On ne peut pas dire qu’il y a vraiment une histoire, alors souvent, les minutes sont longues. On se demande où tout cela va-t-il conduire ; quand est-ce que la situation des filles de joie va-t-elle évoluer... Finalement, Bertrand Bonello semble avoir eu pour seule ambition de décrire simplement, sans jugement ni morale, à quoi pouvait ressembler la vie d’une vingtaine de femmes, coincées dans une maison close. Selon le résumé officiel, il est question d’une « femme qui rit », or celle-ci n’est ni plus importante, ni moins bien lotie que les autres. Chacune des filles est traitée de la même manière, qu’elle soit très jeune, très belle ou défigurée. Forcément, ce genre de projet repose davantage sur son casting que sur son histoire, alors la troupe d’actrices est magnifique, en particulier Hafsia Herzi ou Jasmine Trinca. De ce beau casting, Iliana Zabeth donne l’impression d’être le maillon faible. La jeune fille semble peu à l’aise. Sa petite voix traînante atténue d’un cran sa crédibilité et son charisme à l’écran. La récemment césarisée Adèle Haenel est superbe, mais toujours dotée de cette espèce de froideur, de distance qui semble si bien la caractériser. À un moment du film, son interprétation de poupée pour assouvir les fantasmes d’un des clients est une scène purement effrayante, qui laisse entrevoir l’enfer que pouvaient vivre ces femmes. Cet enfer est d’ailleurs exposé sans jamais être édulcoré. Le tout est filmé de façon très crue, mais pudique malgré tout. Les scènes de sexe ne sont pas abondantes, ne regorgent heureusement pas de plans visant à assouvir une curiosité malsaine. Chaque image est forte de sens. Malgré tous les défauts que je viens de citer, certaines scènes ont du charme, et l’on s’attache peu à peu à ces tristes femmes. Tristes mais fortes pour tenir le coup face aux misères quotidiennes. Le tout, bien qu’assez conventionnel dans la mise en scène, propose tout de même quelques rares touches d’audace (maladroites si vous voulez mon avis). Le spectateur est mis dans l’ambiance hors normes du projet dès le début avec un générique pop décalé. Durant quelques scènes, la musique est ainsi en parfait décalage avec ce qui nous est montré. Le malaise est accentué, le spectateur perdu. De la même façon, parfois, l’écran se scinde en 3 ou 4 parties alors qu’une voix-off se fait entendre. Ces procédés tranchent avec la grâce et le classicisme que cherche à insuffler Bertrand Bonello, c’est dommage.
Il y a de tout dans "L'Apollonide", du bon et du mauvais. Commençons par le mauvais : c'est extrêmement bobo, ça se veut branché, ça trouve classe de faire pleurer des larmes de sperme, ça utilise pour une énième fois le thème de la prostituée défigurée (ayant vu récemment "Impitoyable" d'Eastwood et la série "Boardwalk Empire", je commence à saturer un peu). Heureusement, Bonello parvient à faire un portrait de groupe intéressant, plutôt réaliste sans tomber dans la reconstitution plate et classique (avec de la musique soul sur certaines scènes), sans se montrer non plus particulièrement original dans sa mise en scène. La scène où la maquerelle emmène ses putains à la campagne a quelque chose d'impressionniste. Les actrices incarnant les prostituées sont justes, et Noémie Lvovsky (qu'on voit décidément de plus en plus devant la caméra et de moins en moins derrière) est très convaincante en mère maquerelle. Les acteurs masculins (Lencquesaing, Beauvois...) n'apparaissent pas au générique de début malgré quelques scènes intéressantes, sans doute car le film se veut, et est, ouvertement féministe. La fin est à ce sens très juste, abrupte et réaliste : maisons closes ou tapin sur le trottoir, sachant que l'abolition de la prostitution est une utopie stupide, qu'est-ce qui est vraiment le mieux ? Il est temps d'y réfléchir sérieusement.