Deux parents face à la maladie de leurs enfant. Ils sont jeunes, ils sont beaux, mais leur petit a un cancer. De médecins en hôpitaux spécialisés, ils tentent de garder un semblant de vie normale tout en faisant soigner au mieux leur fils.
Alors, le film mérite-t-il l’accueil dithyrambique que lui a réservé la critique ? Oui, probablement. Car sans révolutionner le monde de la mise en scène et sans jamais chercher le chef d’œuvre, Valérie Donzelli réussit quelque part un petit miracle, un long métrage d’une légèreté fascinante, d’une grande profondeur avec un œil artistique inattendu, et un sacré talent pour parler d’un sujet pourtant difficile et tellement triste : la maladie d’un enfant.
Pour mener cette guerre, la réalisatrice a eu l’intelligence d’utiliser les armes les plus classiques du cinéma, avec une belle modestie : des plans simples mais travaillés, du suspens à bon escient, et un patchwork musical détonnant, mêlant allègrement musique classique, rock et techno. L’humour, également. Inattendu, complètement hors-sujet, il jaillit régulièrement de malentendus ou de réactions idiotes. Cela pourrait être sordide, c’est fin, enlevé et plein d'esprit… allez savoir pourquoi.
Et le rythme...quelle leçon ! Le film va à 100 à l’heure, ne s’appesantit jamais dans le misérabilisme, pour aller vite, très vite. Pour le film, c'est une densité de contenu permanente. Pour le spectateur, c’est l’assurance de ne jamais sortir de l'histoire, d’y être lié de la première à la dernière image. Enfin, le film dispose d’une arme assez absolue : la vérité. Au lieu de traîner le label « histoire vécue » comme un boulet, il respire la sincérité et le vrai du début à la fin. En particulier dans la peinture de parents-courage admirables mais loin d’être parfaits qui connaissent par petites touches leurs moments de doute et d’irrationalité. Tellement humains, donc tellement vrais. C'est leur histoire, et on bien qu'ils n'ont pas besoin d'inventer des personnages.
Alors ce n’est certainement pas le chef d’œuvre qui viendra bousculer le 7ème art cette année, mais c’est définitivement un petit film porté par la grâce réalisé avec le cœur et les tripes, et qui ne se prend que pour ce qu’il est : la récit lumineux d’une épreuve humaine vécue à deux.