Evil Dead est bien sur un classique du genre hérité des années 80, et il est vrai que c’est un film à tout petit budget qui n’a pas froid aux yeux, c’est une bonne chose, mais le deuxième épisode reste le meilleur pour l’instant.Le casting est composé surtout d’inconnus ou de quasi-inconnus ici, sauf Bruce Campbell, et en tous les cas d’acteurs dont c’est le réel premier rôle. Aussi il ne faudra pas être très regardant sur les prestations des acteurs, qui n’ont rien de foncièrement mémorable, même Campbell s’avérant ici un peu moins à l’aise que dans les deux films suivants. Reste qu’il surnage tout de même, et qu’il est assez logique à la vue du film qu’il est hérité du rôle principal. Les personnages manquent peut-être aussi un peu de relief, mais ce souci est tout de même compenser par des antagonistes exubérants et excentriques qui rattrapent bien l’affaire.Le scénario d’Evil Dead reste simpliste, comme d’ailleurs pour le deuxième film, étant surtout prétexte à une déferlante d’idées plus ou moins loufoques, de situations bizarres, de gags ou de scènes gentiment gores. Le film trouve un bon équilibre, pouvant être aussi bien apprécié comme film d’horreur au premier degré que comme comédie horrifique, et la recette d’Evil Dead privilégie l’efficacité. En effet le film est court, dynamique, et même si le rythme est moins effréné que dans le deuxième film notamment, il reste qu’Evil Dead laisse difficilement son spectateur décroché. Sauf si on n’adhère pas au style très particulier du film, ce qui est toujours une possibilité. La réalisation est solide. Raimi a la bonne idée de compenser d’évidentes lacunes d’amateurs, et les limites budgétaires qui ne permettaient guère des folies, par une réelle profusion de trouvailles inventives, de cadrages audacieux, de plans surprenants, qui rendent certaines séquences d’une efficacité parfois inattendue. Le viol par les végétaux est souvent mis en avant, et c’est vrai que c’est une séquence impressionnante dans sa mise en scène, mais de manière générale on trouve quelques pépites tout à fait réussies, si bien d’ailleurs que Raimi les réutilisera ensuite dans les deux films suivants. Niveau décors et photographie bien sur le film a vieilli et trahit son tout petit budget avec un travail minimaliste, et qui, on pourra le regretter, ne fait peut-être pas une part suffisante aux potentiels décors naturels, le film se passant finalement beaucoup dans l’espace clos d’une cabane. Toutefois on pourra se rattraper sur les effets visuels, très nombreux, très artisanaux, mais qui, de par le second degré global du film restent toujours d’un bel effet, s’avérant néanmoins plus drôles qu’effrayants en fait. A noter un travail sur la musique surement trop faible malgré de bonnes occasions d’offrir une bande son soignée et à propos.Ainsi Evil Dead, premier du nom se laisse regarder sans difficulté, et il plaira à tous les amateurs de séries B fauchées et inventives. Néanmoins ce premier épisode, assez maladroit, est loin d’être parfait, et s’il est globalement de bonne qualité, ses défauts n’en font pas, pour moi, une référence absolue. On préfèrera le deuxième film, qui là pour le coup est proche de ce métrage, mais avec une grande partie des lacunes corrigées.