Prix du Meilleur film au festival de Toronto, Troisiéme film et ultime chef d'oeuvre de Xavier Dolan, jeune réalisateur québécois plein de talent et qui y déverse ici tout son génie et son savoir faire. Comédie dramatique sur l'altersexualité, et meme si Dolan est très friand de ce genre de questions sur l'orientation sexuelle, pas besoin d'etre sorti du placard après un coming out pour pouvoir comprendre ce trauma que peut vivre n'importe qui , l'acceptation de soi, la non acceptation de son sexe. Dolan fait ici ce que je n'aurait pu deviner, tout mettre en scène pour que l'on s'attache a ces personnages a travers une intimité sans égale, s'attacher aux personnages au point que l'on s'y confonde, que l'on pense comme le personnage qu'on partage réellement ses craintes ses doutes …et ses choix. Une véritable leçon artistique. Une véritable leçon de vie aussi car ce film traite de transsexualité oui mais également de liberté, du jugement des autres et d'amour. Pour illustrer et raconter toute cette belle histoire, des plans magnifiques , comparables a des peintures de genre superbement bien composés, une maitrise des vides et des images épurées, avec par moment des sensations de flottement et de légèreté qui arrêtent le temps, le tout sous un fond musical très très agréable a l'oreille , presque une méthode très inédite en matière de narration. Pour les acteurs, on est un peu étonnés de n'avoir vu aucun prix défiler ces derniers temps, tellement le jeu est bluffant. Melvil Poupaud se prete très très bien au personnage féminin de Laurence tout comme son penchant masculin de départ. On remarque également en plus de la présence de Nathalie Baye, deux actrices déjà habituées a passer devant la caméra de Xavier Dolan Monia Chokri ( Les Amours imaginaires ) et Suzanne Clément ( J'ai tué ma mère ) dans le rôle de Fred , personnage quasi central a l'oeuvre de Laurence Anyways et également la révélation a mes yeux avec des scènes d'une puissance émotionnelle incomparable. Interprétation du personnage de Fred réussie et validée, j'en ai pris plein la gueule. Devant tout ce génie, cette superbe mise en scène, on ne s'ennuie aucunement pendant ces 2h40, mais on a toujours cette désagréable impression que Dolan n'a pas tout raconté , qu'il est passé a coté de certaines choses vis à vis du sujet. L'objectif est le réalisme. dès le début depuis tout ces visages qui défilent. La révolution sexuelle. C'est du vrai a l'état brut. Aucune fille du monde moderne ne voudra d'un mec efféminé, car la gente féminine s'est endurcie, est devenue vicieuse et mauvaise en quete de beaufs et de mâles décérébrés , jugeant sur le physique en premier lieu. C'est du 100% vrai et Dolan reussit alors la le lecteur se projette vraiment bien et s'identifie complètement au personnage de Laurence. Le jugement des femmes , le jugement de la femme que l'on aime que l'on désire et qu'on l'on veut protéger, cette femme qui te fuit pour ce que tu est. Une dure réalité et une belle vison contemporaine. On remarquera également aussi un petit caméo du réalisateur ( très très furtif si si ^^ )A voir absolument.