Dans une exploitation vinicole, le père de famille (et propriétaire des lieux) règne en maître et impose sa loi d’une main de fer. Face à lui, son fils, sans cesse rabaissé par son propre père, reste impuissant malgré sa bonne volonté. Son souhait, reprendre le domaine de ce dernier, mais pour son père, il en est hors de question, il ne parvient pas à voir en son fils, un digne successeur, sous prétexte qu’il n’aurait pas de "nez" et qu’ici, il n’a pas sa place, arguant que son domaine "ce n’est pas un centre Cotorep" en parlant de son fils (dixit passage du film). La mésentente prend alors une toute autre tournure lorsque le fils du régisseur arrive dans le domaine pour gérer les vendanges (en lieu et place du fils). Paul de Marseul (le père), ne jurant plus que pour le fils du régisseur, voyant en lui un successeur à la hauteur, pire, un fils de substitution. Gilles Legrand séduit grandement avec son drame se déroulant dans un milieu assez délaissé par le 7ème Art, celui du vin (l’exploitation vinicole). Un drame psychologique où le face à face viscéral entre un père odieux, ignoble et inhumain et son propre fils prend petit à petit une tournure inquiétante et (bien évidemment) fini par atteindre le point de non retour.
On ressent la passion du vin auprès de Gilles Legrand, son intrigue et ses personnages étant parfaitement décrit, on ne peut qu’être sous le charme à la vue du résultat final, surtout grâce à la distribution où l’on retrouve un Niels Arestrup stupéfiant dans le rôle du père de famille irritable. Face à lui, on retrouve aussi un Patrick Chesnais touchant, un Lorànt Deutsch qui a fort à faire pour s’imposer, sans oublier Nicolas Bridet (son rôle était initialement prévu pour Jocelyn Quivrin, décédé quelques temps avant le tournage).