Désormais surpeuplée et polluée, la Terre est devenue un bidon-ville géant, délaissée par les riches qui vivent dans l'opulence, sur la station spatiale Elysium. Attendu au tournant après son subversif "District 9", Neill Blomkamp mélange ici à nouveau politique et SF, mais peine à se renouveler. On y retrouve les thèmes des inégalités sociales et économiques, ou de l'interaction homme-machine, le tout cette fois-ci avec une touche hollywoodienne un peu lourde. En effet, plusieurs personnages sont caricaturaux, on dénote quelques effets clipesques, et le happy end forcé n'est pas très convaincant. Néanmoins, "Elysium" est un film mené tambour battant. Les scènes d'action sont nombreuses, lisibles, et dynamiques, avec plusieurs bonnes idées, et des effets visuels et décors de qualité. Et, malgré l'enfoncement de quelques portes ouvertes, le scénario demeure engagé. Par ailleurs, bien que son personnage soit parfois maladroitement écrit, Matt Damon est charismatique, face à un Sharlto Cooper très en forme en mercenaire psychotique. Au final, "Elysium" est une petite déception pour ceux qui attendaient de voir Blomkamp disposer de gros moyens, mais constitue dans l'absolu un bon divertissement.