Les événements de Lampedusa m'ont remis en mémoire cette excellente critique de notre monde qu'est Elysium. Je laisserai de côté les critiques "cinéphiles" qui veulent en voir toujours plus et mieux et ont oublié que le cinéma c'est avant tout de l'art avant d'être un produit de consommation ou une drogue dure. Elysium, écrit et réalisé par le même homme avec autant de moyens, ça valait le déplacement. Le message est subversif, ok chacun y verra ce qu'il veut voir : un mauvais film d'action (passez votre chemin), de la SF (rien à craindre), de l'anticipation (hou là là! si nous ne faisons rien voilà le monde dans lequel vivrons nos enfants), une critique de la société actuelle (aîe aîe aîe c'est là que ça se gâte). Et ce qui se passe au large des côtes méditerranéennes ou dans les ateliers textiles du Bengladesh est là pour nous prouver que ce film n'est ni un film d'action, ni un film d'anticipation. C'est bien notre société mondiale actuelle qui est décrite, avec quelques quelques robots en plus et le monde occidental sorti de Terre et placé en orbite. Et c'est dramatique que personne ne veuille le voir. Alors laissons la critique de la forme à ces "cinéphiles" avides d'expériences toujours plus fortes.... ? Non! car je ne partage aucune de ces critiques. La violence de ce film n'est pas gratuite, elle est le miroir allégé d'une violence réelle. Allez vivre dans les bas-fond de Russie, d'Amérique du sud ou en Birmanie, vous comprendrez votre douleur. Ceux qui parlent de "clichés" sont ceux qui se confortent bourgeoisement du bon côté du mur (voir la critique de Libération qui prouve à nouveau que ce journal souhaite être le seul à avoir le droit de critiquer la société, mais n'a toujours pas commencé le job....). D'ailleurs parler de cliché est bien la preuve qu'on a pas cherché ou voulu comprendre le message d'un film. Elysium parle de nous, pas d'un futur hypothétique, et c'est un film très bien fait, palpitant et émouvant.