Après trois films ("L'enfance d'Ivan", "Andrei Roublev" et "Solaris", tous trois excellents) dans lesquels Tarkovski a posé son emprunte, souvent doté d'un mysticisme assez prononcé, le cinéaste russe a, avec "Le Miroir" ouvert son coeur et réalisé un film très personnel. Il n'y a pas d'histoire, aucun fil conducteur. Seulement des bribes de souvenir slalomant entre passé et présent. J'ai presque honte de le dire tant je trouve le travail de Tarkovski fabuleux, mais malgré cette idée de souvenirs qui m'avait l'air très intéressant, je me suis ennuyé lors de certains passages. Peut-être étais-ce parce que ce fut ma première vision et que d'autres permettraient d'approfondir certains passages? Du moins, c'est ce que j'essaie de me prouver, et, sans doute, cela s'avère véridique. Disons que dans "Le Miroir", je n'ai pas ressenti la même émotion que dégageait "Solaris" par exemple, même si le thème de l'amour est toujours présent. Je n'ai pas non plus ressenti cette passion que dégageait les fresques d'"Andrei Roublev" ou l'émotion de "L'enfance d'Ivan". Les premières minutes pourtant sont très réussies. Ces plans filmant la campagne et cette femme dégagent une sensation de mélancolie grâce à une beauté graphique exceptionnelle. Dans ce domaine, Tarkovski quand il s'agit de filmer la nature s'en sort de fort belle manière et reste le maître. Cette première quinzaine de minutes expose les éléments déjà existant dans ses précédents films, à savoir la symbolique représenté par les éléments de la terre, du feu, de l'eau... Par la suite, malencontreusement, le récit perd de sa clareté en mélangeant scènes du présent et scènes du passé avec les mêmes acteurs, qui au final tient d'une excellente idée même si peu accessible. Il n'y a pas cette force dans "Le Miroir" qui faisaient les qualités des précédents longs-métrages, un manque d'émotion. Pourtant, le drame est là dans l'image de ce cinéaste qui se remémore les grands instants de sa vie, mais je ne sais pas, chez moi ça n'a pas marché.
"Le Miroir" possède une qualité graphique chère à Andrei Tarkovski, cependant le scénario peine à passionner et reste creux. Premier film du réalisateur russe qui m'ait déçu, hélàs...