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landofshit0
274 abonnés
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2,0
Publiée le 17 février 2011
Kitano a l'écriture mis en mode semi-automatique,il raconte une histoire de triad ça oui mais les personnages manque d'épaisseurs et d'âmes.Kitano ne semble être inventif que dans la violence apporté a ces personnages et c'est bien dommage.
C'est dingue comment le génie ne tient à pas grand-chose. J'ai toujours été admiratif du style de Kitano. J'en veux d'ailleurs pour preuve mon blog où j'affiche ostensiblement le portrait du maître nippon en entête : Kitano est pour un moi un cinéaste d'exception, une icône qui a incontestablement marqué le cinéma mondial de son emprunte. Seulement voilà, avec "Outrage" j’ai pu observer comment il suffisait d'un rien pour passer d'une narration épurée à une narration évidée ; de dialogues secs à des dialogues vains ; ou bien encore d'une violence crue à une violence gratuite... Pour moi "Outrage" c'est ça : c'est du Kitano sans l'âme de Kitano. Après m'avoir laissé en plan par ses trois derniers films qui s'extasiaient sur sa condition d'artiste, le retour aux sources qu'opère le maître en revenant à ses bonnes vieilles histoires de yakusas n'a fait que confirmer ce sentiment que sa récente biographie a fait naître en moi. Kitano n'a plus rien à transmettre, il n'a plus d’émotions ambiguës à traduire par la pellicule. Certes, dans les films de lui que je chéris le plus, notamment "Hana-bi", "Dolls" ou bien encore "Aniki mon frère", il est aussi question de yakusas et de désoudages sommaires, mais ceux-ci avait la puissance des sentiments bruts qu'ils exprimaient. Mort, amour, passion, souffrance : c'était là toute la force du cinéma du grand Takeshi. Dans "Outrage", la mécanique tourne à vide. Personne n'aime personne, personne ne semble ressentir quoi que ce soit, les coups de poings et les coups de feu s'enchaînent de manière désabusée sans qu'ils ne traduisent rien d'autre que la lassitude ou l'incompréhension. L'histoire ne devient dès lors qu'un artifice honteux et famélique sensé donner du sens à un pathétique enchaînement de figure de styles dénuées d'intérêt. Quelle déchéance pour un grand artiste comme Kitano que de se retrouver à se copier lui-même faute d'inspiration. Car s'il y a bien un outrage que je retienne de ce film, c'est celui fait à ce grand cinéaste qui visiblement n'appartient plus qu’au passé... Paix à son art...
Le spectacle de la loi du talion appliquée à la chaîne dans le but de dénoncer la mafia japonaise, par un ex-yakusa. Lassant malgré la critique toujours aussi complaisante avec Kitano...
Yakuzas, levez-vous ! Le grand retour de Kitano, après une période expérimentale sans boussole ? Moui et bof. Outrage est un film de yakuzas pur et dur, à la première lecture. Avec meurtres à répétition, guerre de bandes incessante, scènes de mutilations pas très ragoutantes. A croire, c'est une interprétation, que Kitano a voulu parodier le genre, avec ses excès, parce que, après tout, il en a fait le tour, non ? Heureusement d'ailleurs qu'il y a quelques plages d'humour dans cette suite de violences effrénées, certes stylisée mais agaçante dans son systématisme. Surtout avec un scénario qui ne brille pas par son originalité. La griffe Kitano est bien présente mais il y a là comme une sorte d'impuissance, ou de non volonté, à s'affranchir des lois du film de genre. C'est assez décevant sans être fondamentalement raté parce qu'il y a quelques (rares) moments de grâce.
Takeshi Kitano revient au film de yakuzas pour enterrer définitivement le genre, tout comme Eastwood fit un baroud d'honneur au western avec Unforgiven. N'étant pas un spécialiste du film de yakuzas, je ne me risquerai pas à me lancer dans une analyse de la déconstruction du genre. Par contre, je peux dire qu'Outrage, plus qu'un polar efficace et violent, est surtout une formidable tragédie aux relents shakespeariens. Tous les événements en entraînent d'autres, la violence appelle la violence, chacun joue un double jeu, se trahit, cherche à préserver ses propres intérêts voire sa vie, quelqu'en soit le prix. On suit donc avec intérêt cette guerre de clans qui amène lentement à la fin du système yakuza tel qu'il perdura pendant des années pour évoluer vers de nouveaux modes de fonctionnement. La fin est d'ailleurs lourde de sens sur ce point : fini les guerres de gang, l'honneur, les doigts coupés, les tripots pour le blanchiment d'argent, l'avenir appartient à ceux qui pensent bourse, Nikkei, monde des affaires, globalisation. Kitano filme la fin d'une époque et la disparition de traditions au profit de l'adaptation à un nouveau monde sans limites ni frontières où la lutte est d'autant plus violente qu'elle est inégale. Mais certains ne voient pas ce changement de l'Histoire et restent imprégnés de la vieille école, à l'image d'Ôtomo (Kitano absolument terrifiant et charismatique comme jamais), qui sert fidèlement son patron en essayant d'échapper aux coups tordus mais qui sera finalement sacrifié sur l'autel des anciennes valeurs. L'ironie mordante et le cynisme propres au cinéma de Kitano font ici merveille et mettent en emphase la cruauté du récit et de ses protagonistes qui cherchent à survivre dans un monde qui ne veut plus d'eux. Outrage est une oeuvre riche et forte, un véritale maëlstrom qui vous emporte et ne vous laissera pas indemne. Un chef d'oeuvre.
On pourrai voir ici une sorte de Scorsese asiatique. Outrage est une belle immersion dans la mafia japonaise entre sang et répliques philosophiques. Une immersion qui aurai bien méritée le Prix de la Mise en Scène au Festival de Cannes. Une mise en scène qui rivalise d'inventivité et d'originalité avec une esthétique sublime, une photographie géniale et surtout des plans somptueux. Takeshi Kitano n'hésite pas à tout faire voler en éclats avec son ingéniosité devant comme derrière la caméra. En revanche Outrage est un film qui finalement est assez confus, on ne s'identifie pas aux personnages que le film ne fait qu'effleuré à part évidement quelque uns. On ne sait jamais trop ce qu'il se passe, pourquoi ça arrive, que ce passe t'il ? Le tout est assez dommage car le potentiel était là.
Un bon film de yakuzas de Kitano. Violent, classique et plutôt bon mais finalement ça ne change rien à d'habitude, c'est sûrement pour ça qu'on regarde assez passivement et qu'on attend de passer à la suite sans grand émerveillement. Bon mais ultra classique.
Le seul film dans lequel j'ai pu voir Takeshi Kitano au préalable est Battle Royal et autant dire qu'il m'avais fortement impressionné à l'époque mais aussi plus récemment . C'est donc un réel plaisir de le retrouver à la fois devant mais aussi derrière la caméra. Autant le dire de suite ce n'est pas avec son scénario que ce long métrage se distingue mais plutôt par le talent indéniable de mise en scène de ce même Kitano qui opère ici avec maestria. Les séquences s’enchaînent à mesure et livrent leurs beauté dans ce tempo bien rodé et efficace. Très bon film, je vais enchaîner avec sa suite et pourquoi pas me plonger dans ces réalisations antérieurs ?
Subjugué par Aniki, mon frère qui fut ma grande découverte du cinéma de Takeshi Kitano, je suis depuis un grand admirateur de l'acteur/réalisateur/scénariste. Un petit retour en arrière m'avait permis de découvrir d'autres de ces œuvres toutes aussi réussies sur le monde des Yakuzas (Sonatine, mélodie mortelle, Hana-bi). Avec Outrage, j'étais donc impatient, frétillant mais malheureusement, au terme de cette heure quarante de visionnage, un peu déçu. Dans cette histoire qui nous plonge au coeur de la mafia Japonaise, on suit l'itinéraire de plusieurs personnages, tous issus des différents clans qui la compose. On s'attarde sur Otomo, le personnage joué par Kitano mais ce que l'on retiendra d'Outrage, c'est que le film n'a pas vraiment de héros. Il se contente de dépeindre le quotidien de trahison, de violence et d'honneur dans lequel baignent tous les protagonistes. Comme d'habitude, c'est d'une violence dure et brève. Comme d'habitude, quelques pointes d'un humour qui se veut décalé par rapport à la froideur dans laquelle évoluent les personnages. Mais malheureusement, si le visage impassible de Kitano nous hypnotise toujours et que l'ensemble reste intéressant avec une fin pressentie mais réussie, son film manque ici cruellement d'humanité. Cette absence de véritables liens autre que criminel entre les personnages qui ne ressemblent finalement qu'à des durs à cuires nous empêche d'éprouver quoique ce soit pour le destin qui les attend. Leurs relations restent en demi-teintes derrière leur "métier" et ce manque nous empêche de pleinement nous émouvoir de ce que le récit nous apporte. Sans être un très grand film de Kitano, Outrage n'en reste pas moins un film honorable sur le monde des Yakuzas avec quelques scènes qui témoignent encore de la maitrise du récit de son réalisateur.
Volontairement peu sympathique, ce film signé Takeshi Kitano est une fable ultraviolente sur le milieu des yakuzas, la mafia japonaise, souvent représentée de manière fantasmée dans le cinéma nippon. Optant pour une forme de radicalité, le cinéaste se débarrasse de toute forme d’empathie pour ses personnages, en les décrivant comme de vulgaires pions passant leur temps à blesser ou tuer, obsédés par le pouvoir et baignant dans une hypocrisie permanente. La violence pure irrigue tellement de séquences d’Outrage qu’elle en devient presque abstraite. Après une première demi-heure perturbante et particulièrement éprouvante, on se laisse progressivement embarquer dans cette dénonciation sèche et désincarnée du système mafieux, et en miroir de la violence des sociétés contemporaines. Un visage du Japon certes extrême et excessif, mais étonnant et rarement vu à l’écran.
Takeshi Kitano revient enfin au film de yakuzas après sa parenthèse (Takeshis' - 2006, Glory to the Filmmaker ! - 2008 & Achille et la tortue - 2010 ) pas déplaisante, il nous fait l'honneur de revenir à ses premiers amours, comme cela avait été le cas avec ses précédents films comme Sonatine - Mélodie mortelle (1995), Hana-Bi (1997), Violent Cop (1998) & Aniki, mon frère (2000). Un film de yakuzas, un vrai, avec son lot de séquences violentes et hyper réalistes, cette hiérarchie au sein du clan, les organisations mafieuses qui se tirent dans les jambes afin de garder le contrôle et le monopole du marché de la drogue, etc. Avec son scénario complexe et très riche, les personnages qui se multiplient à vue d'oeil au point d'en perdre (quelques instants) les spectateurs, alternant entre la violence crue et un humour involontaire, Takeshi Kitano n'a rien perdu de son talent de metteur en scène, un vrai régal pour ses admirateurs, en espérant que l'attente ne soit pas aussi longue la prochaine fois !