"Ça a changé, Nat Geo Wild." Le film de requins que vous avez vu mille fois, avec les bestioles en animation numérique (moins nulles que dans la plupart des films, on lui accorde au moins une certaine propreté de numérique), des ados qui ne prennent que des décisions débiles, et des "péquenauds" qui sont forcément
méchants (ça clignote au-dessus de leur tête, même le flic...).
On ne sauve que l'idée de fin qui justifie la présence des squales dans le lagon salé, un petit twist sadique qui est assez inventif
(les gars du coin, pour se faire un peu d'argent, mettent des requins avec des caméras dans le lac, et revendent les images de massacre sur le Dark Web...
Ce n'est pas si décérébré que cela, on aime assez ce petit effort narratif à la fin). En revanche, l'interprétation est affligeante (comme bien souvent dans ce genre de films, mais ici les gros producteurs au début du générique d'ouverture nous avaient fait miroiter une autre qualité que les nanars/navets à la Syfy), les scènes de tueries sont cachées (l'eau devient rouge, concrètement), on soupire sans arrêt devant les décisions des personnages (
Tiens, il me manque un bras, je me vide de mon sang, si je me relevais pour aller fracasser le requin avec un petit harpon ? Tiens, il y a un requin qui vient de bouffer mon pote, si je plongeais pour draguer le fonds du lac à l'aveugle pour retrouver son bras ? Même le requin est débile : pourquoi il n'a pas mangé le bras ?
). On doit absolument ne pas regarder à la vraisemblance (même pour un film de requins), sinon on se crame le cerveau en cinq minutes. Tout comme la mention "3D" du film qui est un peu racoleuse, puisqu'aucune scène ne se détache franchement du reste pour tenter un effet clinquant de 3D (on se demande bien ce qui change avec la paire de lunettes : rien ne vient jamais vers le spectateur à l'écran). Au-delà de ses requins un peu moins moches que ce que l'on a pu voir (subir) ailleurs, et une justification du scénario assez bienvenue à la fin, ce Shark 3D montre ses limites vraiment très tôt, et ne restera pas dans les mémoires, ni du pire, ni du meilleur. On va ferrer un autre poisson.