"Shark 3D" collectionne les idioties au fur et à mesure qu'évolue le film, sans jamais laisser passer une lumiére symbolique d'esperance dans ce grand fourre-tout incompréhensible. Si l'on peut, sans surprise, pardonner le jeu des acteurs d'une rare niaiserie -Où les adolescents sont encore et toujours mêlés à un drame horrifique qui va les amocher sérieusement-, on ne peut en revanche passer sous silence la mise en scéne affreuse qui sert cette oeuvre sans aucune ambition. Alors là, dans le genre, David R.Ellis a mis le paquet : séquences ratées, plans série B, réalisation téléfilm, y'en a pour tous les goûts...excepté malheureusement pour le spectateur avare de sensations fortes. Pitoyable, c'est dans le cas présent un grand euphémisme. Et, dans ce cocktail assaisonné de débilités passagéres et de relations au traitement inexistant, on a un scénario. Enfin, une intrigue pretexte plutôt. Et quand l'on voit la vocation de chaque protagoniste, assimilée à des fins douteuses, on se dit qu'on a là un paradoxe davantage malsaint qu'il n'est déroutant lors de chaque révélation (dispensable) aux explications faussement alambiquées. Pour couronner le tout, les dialogues sont à peine audibles, bourrés de caricatures et d'échanges conventionnels entre les personnages. Je cite : "vite, sors de l'eau", "t'es un sacré pervers toi", "je vais le tuer...j'avais dis que je le tuerai". Des paroles qui pouraient être supportables si et seulement si le réalisateur avait fait un tant soit peu attention à ses acteurs. Zéro second degré, humour inexistant. Si bien que l'on pourrait aisément penser que les producteurs ont voulu défendre un message en insoufflant une part de seriosité dans le projet. Ne vous méprenez pas, vous n'arriverez pas à capter quoique ce soit d'intelligent dans ce qui est proposé ici. "Shark 3D", cela ne constitue même pas un divertissement. C'est une aberration cinématographique, une oeuvre empoisonnée qui pollue une heure et demi de votre existence. Miraculeusement, seul Graeme Rivell sort la tête de l'eau (ha ! ha !) pour livrer une bande originale classique, ordinaire, mais qui rend le supplice un peu plus supportable. Mais soyons honnête, là où David R.Ellis s'amusait avec des thémes beaucoup plus assumés dans le genre (Destination Finale 2 & 4 ; Des serpents dans l'avion) en créant quelques surprises de trés bon goût, ici il ne parvient même pas à effleurer votre conscience, n'arrive pas à vous faire frissonner, rate tous ses effets d'apparition, se noie dans un sujet mille et une fois traités, où mêmes les requins ne vous inspirent quoique ce soit, si ce n'est l'envie d'en finir au plus vite. A titre comparatif, "Peur bleue" ne proposait pas non plus une intrigue lourde de maturité, mais c'était jubilatoire. "Shark 3D" : un bon navet commercial, qui n'a ne devrait même pas avoir le privilége de s'appuyer, pour sa campagne, sur les références telles que ses ainés "Les dents de la mer", "Piranha 3D". On ne lui fera pas cet honneur. Il faudrait être sacrément marteau ! (ha ! ha ! quel requin fais-je...)