Hmm… Une fille en bikini avec un requin collé aux basques. Un titre de série Z qui sent bien le film de monstre plutôt gore et déconnant. Il est clair qu’avec Shark 3D, on se rapproche assez du Piranha 3D d’Alexandre Aja ! Alors, quand un tel film est signé du défunt David R. Ellis, on doit s’attendre à un divertissement qui ne prend pas au sérieux. Pour rappel, il s’agit du réalisateur des Destination Finale 2 et 4, et du grand n’importe quoi fendard qu’était Des serpents dans l’avion ! Cellular, c’était de lui ? Ah, bah comme quoi, on peut se planter en beauté quand on est un adepte de la crétinerie assumée et qu’on désire se lancer dans le sérieux. Reste à savoir si Shark 3D fait partie de la catégorie Des serpents ou bien de Cellular. L’affiche et le synopsis nous laissaient envisager la première supposition. Mais bon, comme quoi…
Voulez-vous vraiment que je m’attarde sur le scénario ? Il n’y a pas grand-chose à dire à part que Shark 3D se permet de mélanger les clichés du film d’horreur avec ceux de requins. En clair, c’est l’histoire d’un groupe d’étudiants (enfin, en apparence, quand on voit les acteurs…) qui part en week-end (je suppose…) dans la maison d’une des leurs, située en plein milieu d’un bayou ! Et qui se trouve sur une petite île isolée de toute civilisation, avec comme seul moyen de transport un bateau. Ajoutez les requins dans ce fameux bayou, et « l’histoire » est là ! Sans oublié de parsemer les clichés habituels : des étudiants surexcités par leurs hormones, ça se promène souvent en bikini et maillot de bain, l’étudiant sur le papier coincé est pourtant bien taillé… Et, comme par hasard, il n’y a pas de réseau pour le téléphone !! Waouh, ça se présente bien, ce Shark 3D !
Et les requins dans tout ça ? Un pauvre bouseux qui en aurait acheté un pour l’abandonner dans le bayou par la suite ? Des squales auraient atterri ici à la suite d’une tempête ? Rien de tout ça ! Juste des gens du coin, fous dangereux, qui en collectionnent et s’amusent à capturer des gens pour les voir se faire dévorer ! Ou plus précisément filment les attaques en espérant passer leurs films à la télé et gagner du ric. Prétexte bidon pour se permettre de mettre en avant différentes espèces de requins, ont certaines n’ont jamais été vues au cinéma (évidemment le grand requin blanc mais aussi le tigre – alors qu’en vrai, il s’agit d’un taureau –, le bouledogue, le marteau, le squalelet féroce).
Mais au final, tout ça aurait bien pu passer si Shark 3D était la déconnade assumée qu’avait été Piranha 3D. Malheureusement, le film se prend trop au sérieux. Du coup, le film perd en humour noir et satirique tout ce qu’il aurait pu proposer (comme le fait que voir du sang à la télé se montre bénéfique pour les audiences), à commencer par jouer avec ces clichés qui pullulent dans le film. Au lieu de ça, on s’ennuie ferme et on ne passe pas un bon moment. Du coup, Shark 3D fait pitié, nous faisant lamenter sur le fait de le regarder.
Et le pire, c’est que le film n’a pas un côté sexy-gore à assumer, vu qu’il n’y a rien de tout ça ! Du sang et des tripes, vous n’aurez qu’un bras sectionné et de l’hémoglobine qui remonte à la surface. Du sexy, pas de poitrine dénudée ou de scènes explicites. Juste des filles en petite tenue pendant quelques instants et de mecs torses nus. Oui, on est très, très loin d’avoir Piranha 3D en face de nous, alors que tout laissait présager du contraire ! C’est également pour cette raison que Shark 3D ne marche pas et paraît bien plus pitoyable qu’amusant.
Sans compter les innombrables références aux autres films du genre, à commencer par la saga des Dents de la Mer. Rien que la scène d’ouverture, où nous avons une fille se faisant hacher menu par un squale de passage rappelle la séquence du film de Spielberg (sauf que cette fois, cela se déroule en plein jour). Où encore ce requin qui fuse telle une torpille pour rattraper un mec faisant du ski nautique. Quel manque d’imagination ! Pas étonnant que les acteurs (parfaits archétypes, avec la bimbo, le coincé taillé en V, le Noir qui se fait attaquer en premier…) semblent aussi perdus que ces requins numériques sortis tout droit d’une série B de piètre qualité. Même les squales robotisés font plus plastique qu’autre chose !
Il est vraiment dommage que David R. Ellis nous ait quittés en laissant comme dernier film ce produit sans saveur. Au lieu d’avoir un divertissement qui aurait pu se montrer hilarant et parodique, le film se montre au combien ennuyeux de par son sérieux vraiment inattendu. Piranha 3D était incroyablement con, ce qui ne l’empêchait pas d’être un entertainment qui faisait agréablement passer le temps. Shark 3D, par contre, est incroyablement mauvais pour un film sorti en salles. On en revient à regretter Des serpents dans l’avion, c’est pour dire !