C’est le remake d’un film avec Judy Garland qui montre ce qui se trouve réellement sous la couche de peinture médiatique de Lady Gaga : une vraie artiste, une bonne actrice, pas une grande actrice. Elle apparait sensible et douée avec une voix puissante. Bradley cooper est un bon acteur aussi. Il excelle dans le role de l’alcoolique.
Le film quand a lui est vraiment pour la Generation des “Millennials". Premièrement au niveau du rythme. Une vraie histoire d’amour cela nait dans la douleur ou cela croit lentement. Dans ce film de 2h, dans les 10 premieres minutes ils tombent amoureux dans les 10 suivantes elle devient célèbre et ils baisent mollement. C’est Pretty woman, again and again ! il est beau et riche, elle est rien et “Hop"... Meme dans pretty woman qui est un navet intersidéral on prend le temps : la prosituée ne renait pas riche héritière en 15 minutes. J
e me rappelle de dire durant le film “Il ne va pas la faire monter sur scene tout de suite quand meme !! et si..”. Donc le mec tout bourré a entendu un refrain sur un parking et durant la nuit il a fait les arrangements pour son groupe, réservé l’avion privé et PAN! la serveuse chante devant 30 000 personnes. C’est du Walt Disney!
Ensuite, il y a la simplicité des personages : la mega star sensible, intelligente, sensible, solitaire qui n’a d’autre défaut que l’alcool qui soigne les maux de son enfance. Je ne vais pas revenir sur l'évidence du script et la prévisibilité… Depuis le début du film il répète les biais paternel avec son frère, et la fin est cousue de fil blanc. On s’y attend 30 minutes avant sa livraison.
Donc en résumé un film bien réalisé, une belle photographie mais surtout un film très fade, très banal, et bien trop propre sur lui, qui se noie dans les standards de puritanisme américains afin de pouvoir être éventuellement nominé. C’est le premier film de B. Cooper et vraiment cela se voit !
On pouvait tellement faire sur le theme: des personages antinomiques, les destins croisés d’une star en plein déclin et d’une étoile montante. On aurait pu voir vraiment de l’amour ou de la souffrance. Dans ce film il n’y en a pas, il y a des sentiments mais il y en a aucun en relation avec la passion. La passion ca fait mal, ca fait saigner et transpirer. Pensez a Jacques Brel dans Orly quand il dit "ces deux corps se séparent et en se séparant ces deux corps se déchirent et je vous jure qu'ils crient et puis ils se reprennent, redeviennent un seul, redeviennent le feu, et puis se re-déchirent, se tiennent par les yeux” ils sont ou ces cris dans ce film? Meme la jalousie est exprimée maladroitement. Il est ou le manque de la personne aimée ? elle est ou la phase passionnelle voir toxique ?
Je pense bien sur a Romeo et Juliette et Cyrano mais aussi a des trucs modernes comme Mon Roi avec Vincent Cassel, sur la route de Madison, Eternal Sunshine of the Spotless Mind, la vie d’Adèle, 37.2 Le matin, broke back mountain… Luis Buñuel en 1950 savait faire du Vrai malgré les interdits! Je pense Laurent Breillat un photographe qui dit en gros “Tu connais un pianiste qui n’écoute pas de musique ? Alors Pourquoi certains photographes ne regardent pas de photos ?”. En gros, pour faire un film il faut avoir de la sensibilité et de la culture cinématographique et meme si on ne peut pas toujours surpasser ce qui existe déjà on peut au moins essayer de s’en approcher. Surtout quand on fait une copie.