Gatsby le Magnifique c’est une histoire d’amour(s) dans l’amérique des années vingt écrite par Scott Fitzgerald, et ici réalisée sous le regard contemporain de Baz Luhrmann. La patte du réalisateur réside dans le contraste : des décors & costumes rétro et cette BO actuelle qui vient à la fois rompre le contexte historique autant qu’elle apporte un nouveau souffle à ce dernier. Deux époques fusionnent. De la BO, je retiendrai The XX, Lana Del Rey et même si je ne suis pas fan de Beyoncé, sa version de Back to black était parfaite pour Gatsby. Enfin, j’ai adoré entendre Love is blindness,
dont le titre et la sonorité semblaient avoir été inventés pour la scène de l’accident de voiture. A ce sujet, alors que la voix vociférante de Jack White entame le refrain « Love is Blindness », il y a un plan sur le fameux panneau avec les yeux cerclés de lunettes. Nombreuses et limpides sont les interprétations que l’on pourrait tirer de cette séquence qui prophétise la fin du film.
Lors du premier visionnage, j’en suis ressortie mitigée. Etrangement, je peux dire que j’ai réellement aimé le film que la deuxième fois. Peut-être car j’ai pris le temps de vraiment rentrer dans l’histoire, plutôt que m’attarder sur la profusion d’images. En effet, si maitrisé soit-il, le rythme scénaristique effréné a un petit quelque chose d’une comédie de Broadway, ou plutôt…du Moulin Rouge ! Au-delà de la direction artistique, on y retrouve des thématiques communes : l’histoire d’amour impossible, le culte du beau, la fête…et bien sûr, un même réalisateur.
Gatsby le Magnifique me promulgue presque une impression de mise en abîme, d’un film dans un film : Les personnages s’inventent des personnages (bien sûr, je parle surtout ici de Gatsby lui-même), certains décors façon carton-pâtes, la trame assez clichée du triangle (/quatuor) amoureux, la mise en scène théâtrale et le système de narration…Il en devient difficile de discerner le vrai du faux, la réalité du délire.
La richesse du film est bien sûr en partie, dû à la distribution : Carey Mulligan (semblable à son image dans Drive), Leonardo Di Caprio dont on ne connait que trop bien le talent (Shutter Island, Inception, pour n’en citer que deux…), Tobey Mcguire (que j’ai aussi beaucoup apprécié dans Brothers)…
J’ai aimé le côté poétique de ce film et cette obsédante lumière verte comme l’absinthe. La teinte de la folie, la folie de Gatsby le Magnifique !