Après Ridley et Tony Scott (tous deux producteurs du film), voici que le fiston / neveu Jake se lance dans son second long-métrage. On ne s'attendait à rien (l'affiche n'exprime rien...), et on a été agréablement surpris. Cette intrigue qui réunit les fracassés de la vie pour le meilleur impose une ambiance douce-amère qui est très bien soulignée par l'interprétation impeccable de James Gandolfini et Kristen Stewart (aléatoirement créditée "Stuart" dans les bonus du DVD... Encore un coup du stagiaire). L'intrigue est vraiment le point fort du film, démarrant assez timidement (on a failli décrocher dans un premier temps, avant de se laisser attraper par la curiosité, pour vivre le film intensément sur la fin, une belle remontada) : un homme s'entiche d'une très jeune danseuse prostituée...mais de façon purement platonique, passant un marché avec elle assez étrange, celui de la payer pour qu'il s'occupe d'elle. On ne sait pas ce qu'il lui veut (tout comme la danseuse étonnée), mais on se prend à vouloir savoir, justement, ce qui pousse cet homme à jouer les bons samaritains d'une ado qui le repousse avec une violence inouïe... Le twist nous dira qu'on avait raison de patienter, et de payer pour voir. Si vous le pouvez, optez pour l'édition DVD qui comprend la conférence de presse de Deauville, puisque cette dernière questionne assez justement les thèmes du film (les blessures impossibles à cicatriser mais qui rendent les gens meilleurs), les méthodes d'acting des vedettes (l'Actor Method de Gandolfini, très stricte, qui lui a même fait mettre un passant de pantalon sous sa lèvre supérieure pour avoir l'accent particulier qu'on entend dans le film - la préparation à l'extrême -, tandis que Stewart était en impro totale... Un conflit des jeux qui rend très bien à l'écran, accentuant encore plus l'aspect "huile et eau" des deux personnages) et l'origine du film qui a pris forme quand les voisins de Jake Scott ont perdu leur ado dans un accident de voiture. Les tonton et père de Jake voulaient d'ailleurs accentuer davantage la dramaturgie du scénario, ce qui ne nous aurait pas déplu dans la première partie qui en manque un peu. Heureusement, le film se révèle dans sa seconde partie, et termine de nous attraper au cœur dans quelques séquences de partage entre la mère et l'ado (les cabines d'essayage) et dans les dernières minutes du film qui nous font un bien fou.