Hollywood et les remakes c'est une grande histoire d'amour qui existe depuis bien longtemps déjà et au fil des ans on peu distingué trois sortes de remakes. Premièrement les remakes réussis qui arrive à apporter une vision différente sur l'oeuvre original et même parfois la surpasser ( Scarface, La mouche, The Thing de Carpenter, Dredd... ), ensuite il y a les remakes inutiles, en soit il ne sont pas foncièrement mauvais même parfois plutôt bon mais il n'apporte rien de plus à l'oeuvre original et ne servent qu'à surfer sur un succès passé ( La Colline à des yeux de Aja, Wolfman, 3h10 pour Yuma,... ) et pour finir il y a les remakes ratés qui font insultes au précédent film et qui dénature sa vision ( le prequel de The Thing, Evil Dead, Invasion,... ). Ici RoboCop est une sorte d'hybride à mis chemin entre le reboot et le remake, et en tant que remake il ne se situe pas dans une catégorie précise car il est entre la réussite et l'inutilité. En soit si vous avez déjà vu le chef d'oeuvre avant-gardiste de Verhoeven ce remake ne vous apportera rien de mieux mais il aborde toutefois de nouveaux thèmes intéressants. La principale réussite de ce film, c'est de ce démarquer le plus possible du film original même si parfois il va lui faire quelques clins d’œil beaucoup trop appuyer et parfois mal géré
( le "dead or alive you coming with me" est mal placé tout comme le thème brillant Basil Poledouris ou encore la première apparition de RoboCop en costume noir mis en scène comme dans le précédent film )
. Les thèmes abordés ou du moins la façon de les aborder sont assez différents même sil il y a toujours la critique acerbe de la société et de l'impérialisme américain, la manipulation des médias, le système corrompu et la nécessité de l'humain face à la machine. Mais au lieu de ce restreindre qu'a la ville de Détroit, le film se place dans une position de mondialisation très actuelle notamment avec les événements de Téhéran au début du film et les passages en Chine. De ce faite le film manque clairement d’une identité visuelle, on sera plus proche d'un univers anémique tel que l'on voit dans les productions Marvel. On est très loin du Détroit cyberpunk de Verhoeven et le film aura mérité à créer sa propre Détroit pour avoir une ambiance forte car ici tout est trop lisse, trop propre. Cela déteint très clairement sur le héros du film qui ici est très fade et qui ne s'impose jamais face aux seconds rôles du film qui sont plus travaillé, car on a parfois du mal à s'attacher à RoboCop et il manque clairement d’âme ce que l'oeuvre original arrivait à retranscrire à la perfection. Sinon l'implication des médias est excellemment géré et son clairement les meilleurs scènes du film grâce au sous-texte géo-politique qui tape là ou sa fait mal et qui tape fort. Le scénario de ce remake est donc plus intelligent qu'il n'y parait et fait la part belle au personnage, notamment pour le médecin, le journaliste et le boss OmniCorp, et aux relations que ceux-ci entretiennent comme la relation entre RoboCop et son créateur qui renvoie directement à la relation entre Frankenstein et sa créature. Néanmoins le film ce plante complètement lorsqu'il veut intégrer la famille de Murphy dans le récit car elle n'apporte que très peu même sur le plan émotionnelle et psychologique car on ne s'attache pas à cette cellule familiale qui à été mal exposé, mal géré et qui se révèle empreint de clichés ce qui rend l'ensemble agaçant. On regrettera aussi que le faite que le film va beaucoup trop vite dans son dernier tiers en résolvant les situations de façons beaucoup trop rapide sans enjeux dramatiques forts. Sinon les acteurs sont bons que ce soit Joel Kinnaman qui campe un RoboCop convaincant même si peu exploité au final et qui ce fait écraser par l'excellent Gary Oldman, le génial Samuel L. Jackson et le très bon Michael Keaton mais son rôle est ici plus caricatural et grossier. La réalisation de José Padilha sent le chaud comme le froid, ses scènes d'actions sont aseptisés et n'ont pas la brutalité et le coté épique de celles de Verhoeven mais la première fusillade avant l'incident de Murphy comme l'attaque dans le repaire de Vallon ont un certains sens de l'esthétique et arrivent à en imposé par contre les autres sont assez oubliables. Mais le film à le mérite d'évité la surenchère et reste très soft au niveau de l'action pour ce concentrer sur ses personnages et sa critique de la société. C'est clairement dans l'émission de Novak que Padilha ce montre le plus inspiré et il offre aussi une scène effroyable et brillante qui parait totalement surréaliste pour un film axé grand publique, c'est lorsque Murphy découvre ce qu'il reste de son corps. Une scène tétanisant et marquante qui est très intéressante dans sa façon d’être mis en scène et dans son principe, c'est assurément le bijou du film. Donc ce remake est une semi réussite et un semi échec, réussite car il évite la redite par rapport à son modèle et y apporte des choses intéressantes mais échec car le film manque d’âme et d'humanité, rarement passionnant dans l'action et pas assez profond dans ses questionnement. On est loin, très loin de l'oeuvre intelligente et épique de Verhoeven mais on est aussi très loin de l'échec présentie. Il y a vraiment un potentiel dans cet réactualisation de RoboCop et si suite il devait y avoir et si ses thèmes sont correctement approfondie on pourrait aisément avoir un film du même calibre que celui de Verhoeven. En conclusion RoboCop est un remake acceptable mais si il pâtit de nombreux défauts, il essaye de proposer quelque chose de différent et d'intéressant même si il rate parfois à l'entreprise l'intention en reste louable et il est peut être inférieur à son modèle mais il est largement supérieur aux deux suites de ce dernier.