Sans doute la suite que l’on n’avait pas vu venir ! Surtout 11 ans après le 2nd opus, réunissant à nouveau les mêmes acteurs (Neve Campbell, Courteney Cox et David Arquette) et le réalisateur / créateur de la saga (Wes Craven, à qui l’on doit également La dernière maison sur la gauche, La colline a des yeux et Les Griffes de la Nuit). Mais la question qu’on peut encore se poser est pourquoi en avoir fait un nouveau, surtout après le scénario qui tournait en rond dans le 3, au point de s’autoparodier sans réellement le vouloir. Il n’y a qu’une façon de le savoir : se plonger dans Scream 4 !
Que pouvais franchement nous offrir une nouvelle suite à Scream ? Surtout que depuis le premier, le tour de la question semblait avoir été fait. Pour rappel, la saga avait comme base de livrer un divertissement efficace et horrifique tout en se moquant inlassablement des clichés des autres films d’horreur. Faisant de chaque opus de la saga une référence pour tous les geeks qui se respectent. Alors oui, que pouvait bien proposer Scream 4, surtout avec une histoire qui ne sort pas de l’ordinaire (le retour de Sidney Prescott à Woodsborro pour la promo de son bouquin, ce qui va déclencher une nouvelle vague de crimes) ? Notamment avec 11 ans de retard ?
Contre toute attente, Scream 4 réussit à tenir la cadence (alors que Wes Craven s’était perdu avec Red Eye et My Soul to Take). Mieux, il utilise le laps de temps qui le sépare du 3 pour surfer sur les nouveaux critères et références en films d’horreur. Il n’est donc pas étonnant d’entendre parler de Saw et de Destination Final au milieu de titres incontournables comme Massacre à la Tronçonneuse. Jusqu’à même utiliser (l’espace de quelques secondes) la mise en scène found footage à la manière de Blair Witch, [REC] et Paranormal Activity.
Mais ce qui marque le plus dans Scream 4, c’est l’utilisation des remakes. Montrant que la saga sait se renouveler et ne pas rester sur ses lauriers. Car, si vous suivez l’actualité des films d’horreur, outre quelques nouveautés (Insidious, Conjuring et consorts), le cinéma ne propose que de nouvelles versions à d’anciens longs-métrages horrifiques. Et cela, on s’en rend compte lors d’une scène où l’un des personnages récite quasiment tous ces films par cœur (Piranha 3D, Vendredi 13, Amityville, Les Griffes de la Nuit, Meutres à la St-Valentin, La colline a des yeux…). Permettant même à Wes Craven de balancer sur le remake de Freddy via une réplique (« T’as oublié la première règle du remake : on ne plaisante pas avec l’original »). Un tas de références qui permet de donner de l’ampleur à la base scénaristique de Scream 4.
Notamment sur la frontière entre ancienne et nouvelle génération. D’un côté, nous retrouvons les personnages de la saga (Sidney, Gale et Dewey), quadragénaires qui restent à l’époque du livre comme moyen de communication. Et de l’autre, de nouvelles recrues, bien plus jeunes (avec Emma Roberts et Hayden Panetierre, nous sommes dans la vingtaine), qui vivent dans la haute technologie, téléphone portable à la main (ce qui va être profitable à Ghostface, avec son incontournable appel pour demander « quel est ton film d’horreur préféré) et caméra miniature constamment sur soi. Un grand fossé qui procure beaucoup de charme à ce Scream 4 !
Mais bon, ça reste Scream… Le film a beau se montrer efficace tout en apportant de la fraîcheur à la saga, il reste pourtant au point mort pour ce qui est de procurer la moindre adrénaline. Le 1er n’avait rien d’angoissant ni d’effrayant, cela ne s’est jamais manifesté avec le 2 et le 3, ça ne se réveillera toujours pas avec le 4. Et pour cause, le film arbore encore une fois cet humour au 2nd degrés dont, au final, on se serait bien passé. Rendant certains personnages (comme Dewey, encore une foi) débile. C’est le but de Scream de se présenter de la sorte, ce qui le différencie des autres films d’horreurs (il n’y a qu’à voir l’introduction du film, qui s’amuse avec l’idée de sagas aux suites interminables sans queue ni tête). Mais une atmosphère, une mise en scène encore plus nerveuse et quelques frissons n’auraient pas été de refus !
À la place, on ne peut que de se contenter d’une histoire où les personnages principaux de la saga auraient mérités d’être travaillés (10 ans séparent les trames de Scream 3 et 4), pour nous empêcher de les comparer à la nouvelle génération d’acteurs présents dans ce film en tant que chair à canon (au passage, les comédiens ne sont pas tip-top mais semblent plutôt se délecter d’être au générique, c’est déjà une bonne chose). Sans oublier l’inévitable révélation de l’identité et des actes du tueur de cet épisode, qui paraissent ici bien faiblardes pour en mettre plein la vue. Je ne dirai rien sur la raison de ce nouveau Ghostface pour tuer des gens, juste que le scénariste attitré de la saga, Kevin Williamson (qui reprend les choses en main après son absence du 3ème opus), aurait pu faire plus original !
Bonne surprise que ce Scream 4, qui reste au même niveau que ses prédécesseurs (meilleur que le 3, c’est déjà ça), en se présentant à son tour comme un honnête divertissement horrifique qui tient la route. Se montrant idéal le temps d’un visionnage entre potes. On parle d’un 5, qui conclurait la saga ? Je ne suis pas contre, tant que celle-ci se termine de la même manière qu’elle à commencer ! Un souhait qui, grâce au 4, ne peut que se réaliser.