Film d’une grande maitrise scénique et d’une poignante austérité. La rencontre de deux personnages qui ont marqués leur époque, l’un Igor qui marque la fin d’une époque, celle de l’artiste romantique et solitaire, l’autre Coco, l’avènement d’une autre époque , celle de l’artisan entrepreneur, c’est une femme d’affaires indépendante et autoritaire, sans homme que l’on s’évertue à appeler «mademoiselle». La reconstitution à elle seule mérite le coup d’œil, travail d’orfèvre, entre «Art nouveau» et vision esthétique. Aucun effort pour en mettre plein la vue, aucun voyeurisme, par contre on a du mal à trouver la rencontre vraiment intéressante, et la passion n’y est pas. Un film qui traite de l’amour entre deux artistes majeurs, mais bizarrement dépassionné. C’est un choix assez courageux du cinéaste, mais je ne m’y retrouve pas. Reste le tableau presque abstrait de cette France entre deux guerres, hors du temps et ciselé dans le marbre, d’une perfection glacée qui ferait même peur. A réserver aux esthètes purs et durs, c’est sûr.