Au collège, j'avais eu un gros coup de cœur pour le bouquin homonyme dont le film en est l’adaptation. Il me démangeait alors depuis longtemps de découvrir l'adaptation, sortie en 2009, surtout qu'elle est portée à l'écran par l'écrivain, à savoir Éric-Emmanuel Schmitt. C'est par ailleurs la première fois que je plonge dans l’univers visuel du réalisateur, n'ayant pas vu ses précédents films. C'est donc ici l'histoire d'un enfant cancéreux qui fait appel à une vendeuse de pizzas pour se confier sur sa maladie, famille et problèmes. Bon déjà, premier changement, et pas des moindres, avec le livre : ici, Rose n'est plus une bénévole dans une association chargée d'aider et d'accompagner les enfants malades, mais une vendeuse de pizzas qui passait par là par hasard et dont Oscar s'est entiché. Rose aura par ailleurs ici énormément de mal à accepter le deal qui lui offre l'hôpital et passe tout d'abord, aux yeux des spectateurs, pour une grosse opportuniste au cœur de pierre, ce qui n'était pas le cas dans le livre. Seul point commun entre les deux personnages reste son franc parlé et le fait de ne pas prendre Oscar pour un abruti. Dans le film, on en sait également beaucoup plus sur sa vie privée, ce qui permet au réalisateur de faire des parallèles avec la vie d'Oscar, certes très peu subtils, mais néanmoins efficaces. Tous ces changements que j'énumère depuis tout à l'heure (et ce ne sont pas les seuls) ne sont cependant absolument pas dérangeants ! Ils contribuent au contraire à ajouter de la matière au film (le roman étant très court) et le réalisateur prend le parti de nous montrer ce qu'il se passe en dehors des lettres d'Oscar (dans le roman), ce qui est également une très bonne chose. Car les personnages, et notamment Rose, en deviennent beaucoup plus attachants dans leur parcours initiatique. Alors, évidemment, le film est larmoyant, de toute façon, on connait la fin dès le début, ce qui pas non plus dérangeant car on sait justement à quoi s'attendre, on sait que nous sommes dans un drame ! Malgré tout, la maladie n'est pas rendue insupportablement triste, elle est au contraire "joyeuse", notamment du point de vue d'Oscar qui expérimente l'entièreté d'une vie à courte échelle. On regrettera simplement certaines scènes poussives, notamment à Noël lorsque les personnages chantent au-dessus du lit d'Oscar, analogie évidente et balourde de la Nativité. Certaines scènes de catch, même si elles sont essentielles à l'intrigue et aux leçons qu'en tire Oscar, sont, au bout d'un moment, un peu lassante et répétitives, ce qui est dommage. En revanche, la mise en scène est excellente, le réalisateur arrive à rendre vivant un sujet lié à la mort. Concernant les acteurs, nous retiendrons principalement Amir Ben Abdelmoumen et Michèle Laroque qui jouent très bien ! "Oscar et la Dame Rose" est donc un film qui ne casse pas des briques mais reste bien sympathique.