Avis : Gomorra - Page 3

Réalisé en toute simplicité, Gomorra nous fait prendre conscience de l'ampleur des dégats que la Camorra cause à Naples et dans les alentours. Ce qui fait encore plus peur c'est quand on sait que ce film est basé sur des faits réels relatés dans le livre du même nom de Roberto Saviano. Chaque scène fait froid dans le dos et les mafieux mis en scène ainsi que leurs procédés ont de quoi renvoyer Jimmy Conway et toute la famille Corleone au rang d'enfants de choeurs.
Et dire que certains se rêvent en Tony Montana...

Gomorra est un film terrifiant. Cette adaptation d’un roman extrêmement bien documenté de Roberto Saviano (a tel point que sa tête a été mise à prix par la mafia), montre à quel point la mafia n’est pas simplement une organisation criminelle mais le mode de vie naturel de toute une partie de la société, souvent la plus pauvre. Par son sujet, Gomorra rappel ‘’La cité de Dieu’’. Par son sujet seulement car ici la mise en scène est beaucoup plus sobre, ce qui rajoute à l’aspect réaliste du film, qui ressemble parfois à un documentaire. L’histoire de ‘’La cité de Dieu’’ se passant à Rio, dans les années 80-90, on peut garder une certaine distance avec le sujet. Ici c’est impossible. Cela se passe maintenant, à deux pas de chez nous. C’est tellement vrai que Giovanni Venosa, l’un des acteurs du film a été arrêté quelques jours après de la sortie du film car il a été reconnu comme faisant vraiment parti de l’organisation par des détenus de la prison de Naples !
Que demande le peuple ?
‘’Ca veut dire quoi Gomorra ?’’
C'est l'organisation criminelle la plus importante d'Europe. Elle est très intégrée dans la population, surtout dans les milieux les plus pauvres. ‘’Le mot "Camorra’’ n'existe pas, explique l'écrivain Roberto Saviano. C'est un mot de flics utilisé par les magistrats, les journalistes et les scénaristes. Un mot qui fait sourire les affiliés (...) Celui que les membres d'un clan utilisent pour le désigner est Système : ‘’j'appartiens au Système de Secondigliano’’. Un terme éloquent qui évoque un mécanisme plutôt qu'une structure." Car l'organisation criminelle repose directement sur l'économie, et la dialectique commerciale est l'ossature du clan. La nébuleuse de la Camorra se compose aussi bien de groupes avides, sans projet économique, que d'avant-gardes qui développent leurs affaires à toute vitesse et visent les sommets. Les femmes commencent à y jouer un rôle de plus en plus important du fait des nombreuses arrestations et des assassinats.

Film hybride tenant du documentaire et du polar qui prend place dans un immeuble de Naples, laid, en béton des années 60-70 avec des coursives sans fin rappelant efficacement la prison.
Où l'on découvre que les malfrats ne sont que des petites frappes sans intérêt aucun, c'est là que réside tout l'intérêt et la force de ce film adapté d'un roman lui-même tiré de faits réels. Acteurs locaux plus vrais que nature, mise en scène digne d'un vrai polar. L'ensemble fait peur, très peur, le système politique est seulement aperçu à travers les malversations sur les déchets mais on se doute que tout le système est gangrené. Quelques personnages tournent le dos au système mafieux mais à quel prix! Réaliste, dur, peu d'espoir...à voir absolument. Grand Prix du Festival de Cannes amplement mérité.

Excellente peinture de la mafia napolitaine sur fond d'amitié , trahison et autres. Les acteurs ,peu connus, donnent à cette histoire une grande authenticité sans pour autant faire sombrer le film dans un documentaire pénible et lénifiant.Digne des plus grands films de francesco rosi.

Une vision sans concession du monde de la Camorra vécu au quotidien par différents personnages. On s'y croirait grâce à une mise en scène impeccable et implacable qui nous entraîne dans un monde impitoyable. Il y a longtemps que le cinéma italien n'avait fait preuve d'une telle audace.

En adoptant parfois un style documentaire, le film est en totale immersion dans ce monde à part, et arrive à développer une mise en scène intéressante, avec un environnement surréaliste et des rôles interprétés brillamment. Le film n'en est que plus fort et mérite sa place parmi les grands films sur la mafia.

un grand film réaliste et dur sur la mafia napolitaine qui fait réflechir...
le grand prix est mérité(mention spéciale à la "valse" des camions poubelles. un grand film qu'on est pas près d'oublier.

Gomorra est un film puissant qui ne laisse pas indemne.
Sans tomber dans une violence gratuite comme le laisse pourtant présager la première scène, tout comme la bande annonce, il fait prendre conscience très rapidement que dans un monde sans perspective, les crimes deviennent des moyens de distinction.
La structure du film est très intéressante : on passe d’une histoire à une autre, ce qui permet de voir les différents degrés de la mafia.
Gomorra n’est pas un film explicatif, pas un film manichéen : il saisit, avec beaucoup un réalisme subtil et passionant, le quotidien des mafieux, leurs questionnements, ce qui les amène à en arriver là.

Film choc, moderne, qui plonge le spectateur en réelle immersion dans le monde impitoyable de la mafia italienne, « Gomorra » s'impose comme une des plus grandes œuvres cinématographiques de ces dernières années. Issu d'un cinéma italien engagé, réaliste, le film dispose par ailleurs d'une qualité de photographie époustouflante. Les décors sont éblouissants, le réalisme est poussé jusqu'au bout, et l'histoire ici contée est maitrisée de bout en bout. « Gomorra » est construit presque comme un film choral, en suivant plusieurs personnages à la fois. Personne ne réchappe à cet univers cruel où l'argent, la drogue et les armes mènent la danse. Une véritable leçon de cinéma et une balle tirée en plein cœur d'une face cachée de l'Italie d'aujourd'hui.
Matteo Garrone méritait la palme d'or... Il ne sera primé que du Grand Prix, dommage...
Indéniablement un de mes coups de cœur.

Prenant de bout en bout Gomorra est un film tout à fait remarquable.Ressemblant parfois à un documentaire cette description de la mafia italienne fait froid dans le dos.Gomorra nous montre quelques destins d'individus vivotant plus ou moins dans ce milieu,avec quelques scènes d'anthologie(la valse des camions poubelles).Un grand film.

Excellent film montrant parfaitement le fonctionnement de la mafia à tous ses niveaux : du plus petit qui débute en passant par le mec qui distribue les rentes au familles jusqu'au boss de la mafia... les avantages et les inconvénients... Rien n'est écarté dans ce superbe film.

Le plus grand film italien de cette décennie et peut-être le plus grand film de cette année, toutes nationalités confondues. Et dire que le jury de Cannes ne lui a pas décerné la Palme d'or. À voir plus l'histoire, pour la démarche citoyenne et pour la hardiesse de la mise en scène

Une plongée sans concessions dans l'univers de la mafia napolitaine, orchestrée de main de maître par un cinéaste virtuose.

A l'opposé de la flamboyance et du pittoresque du Parrain de Coppola, Garrone nous offre une vision de la mafia sicilienne qui, bien que frisant le réalisme d'un documentaire, sait faire aussi une belle place à de purs moments de grand et de beau cinéma. On ne pourra jamais oublié le plan en plongée sur la cité grise de laideur et de violence trouée par les couleurs d'une piscine bleue et jaune où s'ébattent des enfants pourtant tellement embrigadés dans des luttes qui les dépassent, la lente remontée vers la vie en travelling latéral du petit comptable qui vient d'échapper à une tuerie d'une violence inouïe ou le dernier plan du film qui laisse sans voix et étrangement choqué par ce qu'il advient à ces deux petites frappes auxquelles le réalisateur, loin de tout manichéisme, a réussi à nous attacher. On ne ressort pas indemne d'une telle expérience qui réussit à nous faire mettre des images fortes sur des choses que l'on essaie d'occulter. Douloureux mais nécessaire.

Le mythique mafieux du Parrain est mort. Le vrai pue la lâcheté, l'hypocrisie, la bêtise, il exploite la misère des gens et sait jouer de son statut de "protecteur" pour tirer de n'importe qui le fameux "service" qui un jour le tuera. On ne les respecte pas, on en a peur. Avis aux gamins qui trouve top classe Tony Montana : le vrai est bedonnant, sale et franchement, il fait pas rêver du tout... Film tourné comme un documentaire qui fout vraiment les jetons, ou comment l'homme exploite l'homme et le jette quand il n’en a plus besoin. A voir tout simplement car dans le cinéma d’aujourd’hui il est rare que les gangsters ne soient pas sacralisés (Mesrine ou les productions Luc besson), et aussi (et surtout) parce que c’est un sacré bon film.