Avis : Gomorra - Page 2

Hier soir, j'ai vu Gomorra ! Un film qui va bien au-delà des clichés et des attentes. J'ai pu me rendre compte de l'effet tentaculaire de la mafia vers Napoli ! Pour certains, il n'y a que cet échapatoir pour s'en sortir ne serait ce qu'un peu mieux ! Des vie qui se croisent, ceux qui tirent les ficelles, ceux qui se font prendre dans le filet, ceux qui ignorent qu'ils ont un lien avec ce milieu tout en travaillant pour lui et le découvrent un soir à la télévision ... Un film à la limite du documentaire avec les habitants des quartiers concernés, qui sont devenus des acteurs bénévoles le temps du tournage. Nous sommes loins du Parrain et autres super prods et c'est cela qui en fait un film à part, qui nous prend à la gorge et aux tripes. On imagine mieux les réalités de ce pays pourtant si chaleureux et accueillant. Imaginez les italiens qui doivent s'interroger sur les réelles activités de leur voisins de palier, se méfier, avoir peur aussi ... A voir et à méditer !

Vraiment énorme. La vérité sur la mafia italienne est étalée comme un boucher étalerait un cadavre sanguinolant sur son établi. C'est froid, sale, cru et on va droit au but. Moi qui ai mes grand-parents qui habitent la baie de Naples, je trouve terrifiant de voir que la Camorra est absolument partout, touchant tous les âges (du gamin de 10 ans qui veut faire comme les grands au mourrant nonagénaire qui commande les opérations) et toutes les classes de la société; tout le monde, toute la ville est leur terrain d'affaire; de la drogue, des armes, mais aussi de la couture aux ordures dans la rue. Si un jour vous allez dans cette ville ignoble que je connais pas trop mal, Naples, les nombreuses anecdotes venant de ce film, pas forcément agréables pour un touriste d'ailleurs, vous reviendront automatiquement à l'esprit. Vous ne verrez plus jamais les robes portées par des stars comme par exemple Scarlett Johansson à Cannes de la même manière... Terrifiant mais extrêmement éclairant! A voir A-BSO-LU-MENT!!!

Formidable adaptation de l'écrit de Roberto Saviano, Gomorra est le coup de poing de l'année. Grand Prix à Cannes, sa récompense l'est, et c'est souvent discutable de le dire, belle et bien méritée cette fois-ci. Avant toute chose, rappelons que le film a été tourné dans sa quasi-totalité au sein même de ce qu'il dénonce, c'est-à-dire de la Camorra. Ce choix, cette ambition, ce risque est l'essence même de ce que l'on admire. Premièrement, Gomorra adopte une réalisation brutale, aux ressemblances documentaires tellement frappantes que l'on en oublie même que cela reste du cinéma. Bluffés, Matteo Garrone nous emporte dans une spirale au coeur de la mafia napolitaine. Incroyablement analysée, la dénonciation passe par toutes les ficelles possibles de cette organisation. Son utilisation symbolique, magistralement utilisée par le réalisateur, nous témoigne de l'ancestralité d'une structure qui fonctionne tel un micro-État. Et bien que tout n'est jamais explicité, bien au contraire, l'ensemble est suffisamment compréhensible pour ne jamais perdre son spectateur. Tout d'abord, et c'est l'un des points les plus forts de ce chef d'oeuvre, le vie au quotidien dans cette industrie de l'illégalité. Loin de tous ces polars présomptueux se vantant d'analyser ce que réalité n'est pas, Gomorra ne fait pas de sentiment. Il filme la vie de cette population exclue avec réalisme, caméra à l'épaule s'il le faut, comme la scène désormais culte de ces deux adolescents tirant avec des armes dans un marécage neutre, presque blanc, à l'image d'une guere de clans incessante. En outre, Gomorra attaque fort. La clandestinité y est évoquée avec courage et intensité, à remettre obligatoirement dans notre contexte actuel, même français. La contrebande, le trafic de déchets et de drogues y est également énoncé, suggérés maintes fois pour un effet choc, déstabilisant, alerte et terrifiant. Chef d'oeuvre de cette année avec There Will Be Blood, Gomorra est le film étrangé de l'année. Magistral.

C'est un film coup de poing !! Je suis très interéssé par la sujet de la "mafia italienne" (il y en a de nombreuses différentes) et la le film représente vraiment bien cette réalité sur le terrain ... Eh bien pour la petite anecdote j'ai utilisé la mafia italienne et plus précisement la "Cosa Nostra" (qui avec la Camorra sont les 2 plus importantes mafias en Italie) pour mes TPE il y a déja 2 ans et j'ai eu 19/20 preuve que le sujet passione ^^
Revenant au film : les acteurs jouent vraiment bien, les paysages ceux d'une cité montrent l'abandon de l'état envers les populations... On voit bien dans le film que le sud à l'air extrèmement pauvre et que le nord est riche avec la majeure partie des industriels (cf - le couturier qui confectionne des robes pour milan la capitale de la mode -). La mafia est une vraie pieuvre, c'est un état dans l'état qui ronge le pays et qui s'exporte dans d'autres pays ... La principale activité est le trafic de narcotique bien representé dans le film; on y voit aussi rarement la police et quand elle vient, elle vient en nombre. L'histoire des deux zigottos qui jouent aux caids avec les parrains du secteur est triste mais c'est ce qui arrive quand on joue le malin avec la mafia ... Enfin le problème des déchets toujours d'actualités à Naples (ici ce sont des déchets industriels ...) et à une place importante dans le film ... C'est d'ailleurs le patron qui se charge d'enfouir les déchets dans la nature (L'état ne bougeant pas le petit doigt) qui à un moment énonce une phrase choc que j'ai particulièrement retenue : "C'est gràce à des gens comme moi (des industriels verreux) que ce pays de merde (l'Italie) est entré dans l'Europe ..." Cette phrase montre à elle toute seule l'enjeu de la mafia, les gens qui se fouttent du pays dans lequel ils vivent (car l'omerta -loi du silence- est très forte, les gens craignant pour eux ne coopérent jamais avec les carabinieris (police italienne)) et un certain cynisme du réalisateur je pense : 4 etoiles

GOMORRA, dans son style, semble réinventer le film de genre, adoptant un style nerveux ainsi qu'un prodigieux sens du récit qui démystifie totalement les grands classiques, auquel il rend hommage autant qu'il les renierait presque. Pour ce qu'il en est de son propos, le GOMORRA de Garrone semble avoir puisé dans une impressionnante ressource d'informations en se basant sur le livre de Roberto Saviano : il est brillamment documenté, extrêmement bien exploité ; l'intelligente complexité de son scénario extraordinaire se traduit à travers la contenance de plusieurs récits, eux-mêmes constituant plusieurs degrés d'une grande dimension dramatique et politique, soutenue par une tension constante et des ficelles narratives savamment étudiées. Matteo Garrone n'use pas de fioritures pour mettre en scène son propos, mais il nous offre néanmoins une grande leçon de mise en scène à travers des séquences magnifiquement filmées et des plans mémorables. La durée de 2h15 pourra paraître conséquente ; elle est en réalité bien courte pour contenir un tel récit, et qui nécessite sans doute plusieurs visionnages avant de trouver un fil directeur qui apparaisse comme une évidence, ainsi que pour saisir pleinement l'impact d'un tel traitement narratif, ainsi que sa densité. Personnages ou spectateurs, personne n'en ressortira indemnes. Et si c'est certes au détriment de quelques favoris de la compétition que GOMORRA s'est vu couronné Grand Prix, ce n'est cependant en aucun cas une injustice.

Puissant et édifiant sur notre société ! Un film magistral qui serait une incroyable fiction si la réalité était différente ! On pourrait rire devant les panneaux "N'oubliez pas de trier vos ordures ..." Du très grand cinéma qui nous laisse penser que nous sommes tous assis sur une bombe atomique !

Un film-choc, prenant de bout en bout, et très risqué, car abordant le sujet de la mafia napolitaine (l'auteur du roman est condamné à mort par la mafia, et a fui son pays, sous protection). Tourné dans des lieux gérés par la Camorra, "Gomorra" est un sommet violent, cruel, dans la lignée de "La cité de Dieu". Un film essentiel !

(...) Une grande fresque mafieuse, dirigé d'une main de maitre par un réalisateur inspiré.

Enfin la mafia revelée .Loin des clichés des autres films tels que Scarface.Enfin la vision d'une veritable crasse,de la peur constante et de tout ces trafics inhumains.merci

Bon c'est vrai qu'au début on est un peu paumé et en plus les noms des villes ne sont pas précisés vu qu'à la base, ce film ne devait pas être exporté ( l'exportation des films italiens est très difficile ). En tout cas le scénario est bien construit et finalement on se retrouve assez vite. Il y a aussi une bonne mise en scène tout comme la bande son et les acteurs sont crédibles.

Beaucoup n'ont pas aimé parce que ce film n'est pas dans la lignée du Parrain, les Affranchis mais ce film est anti-parrain !! C'est vrai, ces gars n'ont pas la classe d'un Al Capone, d'un Don Corleone mais n'oublions pas que ces films sont américains ! Là c'est la réalité, filmé comme un documentaire. L'avantage de ce film sur cette mafia, c'est qu'il réalisé par un italien en Italie ce qui me semble logique !

La violence est maitrisée, les histoires ( filmée comme 3 cours métrages, à regarder le générique de fin d'ailleurs ) sont bien ficelées. Bref un grand prix de Cannes bien mérité malgré quelques petites longueurs et des maladresses !

Oeuvre particulièrement osée et violente sur la Camorra, c'est ce que l'on peut dire dans un premier temps, mais elle reste avant tout remarquablement efficace.
Des meurtres à foison, des mafieux particulièrement sadiques et organisés, mais c'est la réalité qui s'y produit, pas au quotidien non plus et heureusement. C'est sur qu'après ce genre de dénonciations, l'auteur n'a pas du se faire que des amis. Mais le film qui en est dérivé est une merveille et valait le coup d'être adapté, histoire de se faire une idée. Et c'est beaucoup plus représentatif vu de l'intérieur.
Ce film se doit d'être vu par une majorité de personnes parce que ce qu'on pensait être une époque révolue comme celle des yakuzas est finalement toujours omniprésente.

Quel coup de poing ! Avec sa mise en scène brutale et sans concession, ce film en forme de docu-fiction nous révèle dans un réalisme saisissant les ravages insoupçonnés de la camorra napolitaine. Tout y passe : trafic de drogue, assassinats, corruption autour des déchets de produits toxiques, embrigadement d’une jeunesse paumée et désœuvrée, et blanchiment d’argent sale à grande échelle. Un regard sombre et inquiétant sur une Italie souterraine bien différent des visions des Scorsese, Di Palma et autre Coppola. Un film exigeant pour le spectateur, mais indispensable à notre prise de conscience d’une triste réalité.

L'un des films les plus violents et marquants que j'ai pu voir sur la Mafia ou plutôt sur la Camorra, sa cousine Italienne. C'est un film à la limite du documentaire, qui n'explique pas mais qui expose à une lumière blanche et crue une réalité sale, noire, poisseuse. Ici pas de violence heroïque, pas de séduction, pas de luxe, pas d'image glamour, pas d'intrigue haletante, pas de code de l'honneur, pas non plus de star. Juste des tranches de vie qui, par touches, font apparaitre un milieu, petit et mesquin, mais aussi dangereusement proche et touchant aux intérêts de la mondialisation.
Sur fond de musique metallique, évoquant pour moi une machine broyeuse d'hommes, j'en suis sortie avec un gout de sang et de sable dans la bouche et la sensation qu'un rideau de plomb était tombé sur une lumineuse journée d'été en Provence.

En tant qu'italien, d'origine napolitaine de surcroit, j'attendais énormément de ce film, adaptation du livre coup de poing de Roberto Saviano. Attention cher spectateur, tout ce que vous verrez à l'écran est vrai (édulcoré même) et ça arrive tous les jours au cœur de l'Europe. Les mafia italiennes contrôlent notre pays à tous les niveaux depuis la fin de la deuxième guerre et aujourd'hui l'éxemplaire le plus violent de ce cancer est la camorra.
depuis que j'habite en France on m'a dit plusieurs fois "wao, c'est cool de venir d'un pays ou il y a la mafia et tout..". Non ce n'est pas cool, la camorra n'a rien de cool ou de romantique (comme pouvaient le véhiculer des films comme le parrain), la mafia est une montagne de merde dirigée par des ogres et des monstres du XXI siècle. Ces monstres sont partout et ne reculent devant rien. C'est ce que Saviano a eu le courage d'écrire, en décrivant le "système" et en y mettant des noms. Il vit désormais sous escorte 24/24 et il sait qu'il est probablement déjà mort. Le film adapte assez bien l'oeuvre de Saviano et n'aurait pas pu aller plus loin (le film ne serait jamais sortit ou Garrone n'y aurait pas survécu). Il nous plonge au coeur de ce "système" pour nous faire découvrir de l'intérieur le cancer qui ronge un pays entier.

Dans Gomorra, la mafia contrôle tout, le travail, le logement, les oeuvres sociales. Les vies lui appartiennent. Etat dans l'état, monde hiérarchisé vivant en vase clos, forme exacerbée du libéralisme, elle est à la fois le miroir d'un monde en décrépitude et le rêve des gosses qui veulent en être. En contrepoint, la mort met un terme à toute vélléité d'évasion. En suivant les parcours entrelacés des oncles, des chefs de clan, des gosses de la cité, des têtes brûlées, des manipulateurs de billets, Matteo Garrone nous montre un monde de petites gens qui n'ont pour horizon que ce qu'ils connaissent. Vols, trafics, rixes, blanchiments d'argent, enfouissement de déchets toxiques, c'est à l'échelle d'une ville, puis d'un pays qui n'a jamais su (ou voulu) se débarrasser de la pieuvre, que Gomorra nous montre le monde dans lequel nous vivons. Filmant au plus près, alternant scènes nerveuses et plans larges édifiants et de toute beauté, Garrone fait du poison une oeuvre d'art. On assite alors à des scènes sidérantes, des enfants qui conduisent des camions, un couturier donnant des cours dans un atelier chinois, des gosses tirant à la kalachnikov dans un marais, un rite de passage à arme réelle, jusqu'au dernier plan qui glace le sang. Mais il nous montre aussi des personnages attachants et vulnérables, Toto le gosse qui rêve de grandir, Pasquale le couturier silencieux, Marco et Ciro qui se croient dans un film, Don Ciro le porteur de serviettes, Maria la mère rebelle, Roberto dont le père est si fier de son emploi... Pas d'issue, sauf peut-être pour deux d'entre eux. Passant de l'un à l'autre dans un canevas dense dont la puissance grandit d'image en image, Garrone réussit l'exploit de peindre un monde ignoré mais bien là, un monde de mauvais goût dans lequel on s'habille de tee-shirts américain en conduisant des Mini, un monde fastice mais réel que l'on imagine à cent lieues de nous et qui ressemble pourtant, le trait à peine grossi, à celui dans lequel nous vivons.