4,0
Publiée le 28 février 2011
Portrait sans concession d'une Italie gangrénée par le crime, ce long métrage est un chef d'oeuvre épuré (peu de musique et dispositif formel proche du documentaire) qui risque fort de marquer durablement les esprits. Il y aura à coup sûr un avant et un après Gomorra.
anonyme
Un visiteur
4,0
Publiée le 3 octobre 2011
Bon film realiste sur la mafia qui est bien filmé; à voir.
anonyme
Un visiteur
4,0
Publiée le 26 janvier 2010
Bon film mais j'ai été très déçu car je m'attendais à beaucoup mieux! Le sujet est assez original car la mafia italienne n'est pas beaucoup traitée au cinéma! Cependant, le film est un peu long par moments!
anonyme
Un visiteur
4,5
Publiée le 30 mai 2011
Film qui ne laisse pas indifférent, nous plongeant au coeur de la mafia italienne et traitant le sujet de manière très crue. A ne pas manquer.
4,0
Publiée le 24 janvier 2022
Une certaine idée de noblesse de la mafia, faussement véhiculé par un paquet d'œuvres Hollywoodiennes depuis des lustres, disparait après avoir vu ce film qui ressemble à un véritable documentaire. Les acteurs sont bons et la réalisation nerveuse même si on regrette quelques passages ennuyeux durant le film, une réussite.
4,0
Publiée le 29 janvier 2023
Gomorra est un film clivant, qui repousse incessamment sa fréquence à démystifier l'impact romanesque autour de la Mafia, à tel point que le film se construit dans un arc narratif bien précis, raconter l'horreur, de manière totalement empathique et tout autant dénonciatrice !

Matteo Garrone, dès sa première séquence nous montre son sujet, la vie et la mort à Naples ! L'exécution sommaire dans l'institut, là ou ces types font leurs UV, ne prend pas de gant pour nous faire visualiser et prendre part à sa violence banalisé. S'ensuit une alternance entre vie de quartier, rapide tour des lieux, de son organisation, d'introduire ses personnages et une lente exposé de l'ampleur de l'ancrage de la Camorra et des effets de cette dernière. La chorale, son système tout du moins, nous fait vivre au compte goutte les situations, les trajectoires, nous prend comme témoin d'une certaine fatalité ...

Une échelle se dessine tel un graphique, les termes de profil, d'âges, de taux dénivelle une hiérarchie, un ordre d'on l'endoctrinement prolifère dans la rue comme dans les instances que l'on devine. Le rapport quasi documentaire et cinématographique de l'approche de Garrone appui à dépeindre le paysage plutôt qu'il ne dresse de portrait et prend la température de sa vision d'ensemble. Que se soit au cours de ce " bizutage " qui s'signifie l'initiation, ou bien dans cette scène hallucinante ou l'on dépêche des gosses sur le chantier pour contrer la crise immédiate, l'orchestration est façonné à grande échelle comme dans l'immédiateté. D'ailleurs, les éléments perturbateurs sont vites tenus à l'écart. Les deux fadas de Scarface en sont l'exemple idoine.

Je m'arrête quelques instants sur le cas de ses deux là. La fascination de ses deux jeunes types pour les dialogues, les scènes du film qu'ils tentent de reproduire par symétrie est une référence à la fois terrible de leurs idioties autant que du concept d'allégeance à l'imagerie codifiés d'un état de virilité normatifs. Il faut les voir canarder à tout va dans ce " marécage ", en slip de surcroit, comme si le rapport entre puissance et jouissance concordait de facto dans l'esprit de chacun. La destruction est une autre constance dans le sort de ses deux pauvres gosses que l'on sent imprégné d'un sentiment d'abandon et qui se réfugie dans une seule idée mortifère, qui les conduit au pire ...

Le trafic, les règles, les mesures et habitudes de l'organisation servent aussi à faire part du " terme " le plus important de ce long métrage, la Guerre. De l'imbécile, aux plus conscientisés, tous ont plus ou moins un pied dedans. Qu'ils prennent pars activement, ou à la marge, le chaos ici est de coutume et atteste de l'état et de l'ampleur de la catastrophe. " - Tu es avec nous, ou contre nous ! " Voilà, comment trivialement la chose est lâché à un gosse qui doit prendre la décision, sous pression, d'en être, ou d'en payer le prix. La transaction, qu'elle soit monnayable ou plus significatif, dans le sang donc, est une constante, une présence du rapport d'un conflit qui brise encore un peu plus les liens déjà difficiles.

J'aime particulièrement cette scène de la visite de Roberto et de Franco auprès des gens qu'ils grugent. Après avoir embrasser la vielle dame, pris son cageot de pêche, on s'empresse e les balancer car elles " puent ". La difficulté de ce passage à d'ailleurs révélé par les mots cette fois explicite dans la divergence de point de vue deux qui achemine d'entériner leur partenariat.

Gomorra est un drame qui prend le temps, entre froideur et réalité, le geste est imprimé à rendre compte de la déchante de ses gens, qui autant par accoutumance que par habitude se livre à survivre dans les conditions que nécessite cet état de fait. Le film de Mattéo Garrone ( on n'en oublie pas Saviano ) n'est d'ailleurs aucunement " enjôleur ", il est difficile, au cordeau, sans cesses impliqué à devoir prendre à partie l'ignorance, voulu ou non. Son ultime fond noir, pugnace et vindicatif sur son constat prend la communauté internationale, politique et citoyenne à prendre conscience de la mort perpétuelle qui s'abat sur ses populations d'Italie. Sans gros sabots, ni manichéisme, à hauteur d'homme, de femme ( enfin pas trop quand même ) et d'enfants, la violence est vue comme un cercle qui tourne dans deux orientations majeures, que l'on laissent carburé à la vitesse souhaité par ceux à qui profite le(s) crime(s) ...
4,0
Publiée le 8 juin 2024
Film sombre et malaisant. À mi chemin entre le film et le documentaire, Gomorra offre une vision brute et sordide du milieu. Pas de paillettes mais une misère dans des quartiers insalubres où se mêlent débrouillardise et règlements de compte
4,0
Publiée le 5 mars 2023
Un très bon film italien sur le crime organisé avec Toni Servillo, Salvatore Ruocco, Maria Nazionale .
4,5
Publiée le 24 janvier 2025
C'est une immersion dans la mafia napolitaine, dans l'ordinaire de la mafia, ce qui distingue le film de Matteo Garrone des tragédies mafieuses baroques de Scorsese ou Coppola. Le film puise son réalisme et son humilité dans le décor vrai d'un quartier délabré et d'une population pauvre d'un faubourg de Naples, dans la rigueur d'un témoignage qui ne donne jamais le sentiment de complaisance ou d'articices dramatiques.
Nerveux et intense, le récit relate en alternance différents visages de l'activité mafieuse et de ses suppôts: spoiler: un "facteur" qui collecte et distribue les fonds du racket, un homme d'affaires qui s'attache le marché des déchets et, surtout, ce gamin fasciné intégrant une bande de dealers et ces deux adolescents qui s'imaginent déjà en caïds
. Le spectre de la mafia est largement balayé.
Ce qui assombrit cette chronique et constitue son point de vue le plus inquiétant, c'est précisément l'attrait que le microcosme mafieux exerce sur la jeunesse, pour ne pas dire que la mafia est, dans les conditions de précarité sociale du quartier, un employeur naturel.
Caméra sur l'épaule, Garrone circule entre les uns et les autres protagonistes, installe une atmosphère d'autant plus pesante et macabre qu'on sait que chacun des sujets emblématiques qui traversent le film rencontrera selon toute vraisemblance une spoiler: conclusion attendue, logique
. Avec ce sentiment pénible que l'Italie n'est pas près d'éradiquer sa criminalité "culturelle".
4,0
Publiée le 15 novembre 2009
Il fallait du courage pour faire ce film, au moins autant que pour faire le livre qui en est à l'origine. La mafia, stylisée par Scorsese, Coppola, De Palma et Meirelles, est ici ancrée dans une toute autre réalité. Adieu, maisons luxueuses, bonjour cités insalubres. Adieu clubs-restaurants classieux, bonjour boîtes de striptease pourries. Adieu l'Amérique, bonjour l'Italie. L'Italie?? Nous parlons bien d'un pays présent au G8, considéré comme un grand de ce monde? On se croirait ici en plain Kosovo! La guerre civile qui s'engage, et qui n'épargne ni mères, ni enfants, ressemble à une intifada armée au coeur de l'Europe. Gomorra est salutaire car il montre le revers de l'image de la Camorra : personnages idiots, rêvant d'être le prochain Tony Montana, spirale infernale, jeux assassins : la vie humaine n'a aucune valeur. Tout se passe dans la crasse, l'illettrisme, la bêtise. Et, constat amer du film, ce n'est pas prêt de s'arrêter. Tant qu'il y aura des hommes...
4,0
Publiée le 16 octobre 2012
Pour adapter le best-seller de Roberto Saviano (qui a participé au scénario), Matteo Garrone a choisi un parti pris formel très clair : "Pour recréer l'impact émotionnel que j'ai ressenti en me rendant dans ces territoires, il m'a semblé que ma réalisation devait être la plus discrète possible. L'histoire suggérait elle-même ce langage très simple ; toute volonté de beaux cadrages, de beaux mouvements de caméra était rejetée assez naturellement par le film. Les reportages de guerre que j'ai vus m'ont influencé aussi. Je voulais donner aux spectateurs la sensation qu'ils se situent au coeur de l'action. Je voulais qu'ils puissent ressentir les odeurs."

La première scène du film semble contredire cette intention : quatre petites frappes se prélassent dans un institut de beauté, auréolés de la lumière bleutée des cabines U.V., quand ils se font abattre à bout portant. Cette scène d'ouverture dans une telle atmosphère irréelle plante le décor, puisque nous ne reviendrons plus sur cette épisode. Il montre juste la détermination et l'organisation de ces tueurs qui sortent tranquillement de la boutique, après avoir déposé leurs calibres dans un sac qu'évacue une jeune fille.

Ensuite, le réalisateur se conforme à son intention, évitant l'esthétisme gratuit, même s'il montre un sens aigu du cadrage, tant pour restituer l'architecture carcérale du H.L.M. où se déroule l'essentiel de l'action, que pour filmer les espaces naturels où les camorristes viennent déverser les déchets ou essayer leurs armes. Il manifeste aussi une véritable maîtrise du montage, notamment dans l'alternance de plans serrés et de plans très larges qui souligne ainsi la complicité silencieuse de toute une population.

On est vraiment loin de Coppola, Scorsese ou DePalma, même si les pitoyables apprentis affranchis citent en permanence Tony Montana. Contrairement aux "Affranchis", à la saga du "Parrain" ou à "Scarface", on ne suit pas de l'intérieur le fonctionnement de l'honorable société. Plutôt que de montrer les parrains et leurs lieutenants, Garrone a choisi de s'intéresser à la Camorra d'en bas : Don Ciro, "caissier" chargé de distribuer les allocations que le clan a décidé d'attribuer aux familles des affiliés morts ou en prison ; Marco et Piselli, deux pieds nickelés dont les minables exactions dérangent la quiétude du trafic "officiel" ; Maria, déclarée persona non grata dans son propre quartier parce que son fils est un "sécessionniste" ; Toto, un gamin serviable qui fait les livraisons de l'épicerie de sa mère mais qui est fasciné par les caïds du quartier ; Pasquale, un chef d'atelier de haute couture (avec la tête de Delanoë !) qui accepte de coacher des couturiers chinois ; Franco, un camorriste en costard, qui organise l'enfouissement de déchets toxiques.

D'abord éclaté, le récit prend petit à petit sa cohérence, et les destins des uns et des autres finissent par se croiser - ou pas. Il mélange efficacement le déroulement des différentes intrigues, et la description de la vie sous la coupe de la Camorra : le "casting" des portes-flingues, où chaque impétrant rentre à tour de rôle dans les ténèbres pour se faire tirer dessus protégé par un vieux gilet pare-balle ; la mobilisation de dizaines de guetteurs pour permettre le deal de drogue à grande échelle ; la réquisition de gamins de douze ans pour conduire des camions que leurs chauffeurs ont abandonné quand ils ont découvert ce qu'ils contenaient ; le commentaire de la victime d'un attentat à la bombe qui rigole en le qualifiant de relance de paiement, ou celui de Don Franco qui proclame que c'est grâce à des gens comme lui "que ce pays de merde est rentré dans l'Europe".

Les dialogues reflètent aussi cette empreinte de la loi mafieuse sur les âmes : "Je répéterai à qui de droit", "Tu es avec nous ou contre nous", "Ne pense pas, c'est à nous de penser". Loin des costumes en alpaga des affranchis, les tueurs sont bedonnants, en tongs et en débardeur, même s'ils circulent en Austin mini. Comme dans les pires cités de France, la police n'apparaît qu'en nombre, comme une force d'occupation. Il y a bien quelques notes d'espoir, comme la trajectoire de Roberto et de Pascuale qui montrent qu'il est possible de dire non à l'inéluctable, même si c'est au prix de l'exil.

Grand Prix du Jury mérité du Festival de Cannes, "Gomorra" allie l'intelligence narrative à la précision documentaire, tout en évitant toute complaisance pour ces misérables sicaires. La preuve en est qu'on peut être sûr que dans aucune cité en Europe, on ne prendra pour modèle Toto, Marco ou Piselli, pourtant bien plus réel que Tony Montana ou Tommy de Vito.
http://www.critiquesclunysiennes.com
4,0
Publiée le 26 janvier 2012
Le plus impressionnant dans Gomorra, c'est le style documentaire que met en place le réalisateur. Tout paraît tellement réaliste...on a l'impression de mater un reportage télé, et pour peu on penserait que les personnages ont conscience de la présence de la caméra. Ce parti pris renforce évidemment l'immersion du spectateur, et dès lors, ce qu'on voit à l'écran apparaît comme tout simplement effrayant. Je pense à deux séquences, qui sont deux assassinats : celui de Maria, et celui des deux jeunes à la fin. On regarde ça, on est surpris comme on pourrait l'être dans la vie, et on est tétanisé. Perso, j'ai même laissé échapper un petit rire nerveux, et à chaque fois. C'est que Gomorra établit un sentiment double : d'un côté l'aspect documentaire qui nous fait prendre du recul sur ce que l'on voit. Ici on n'est pas chez Scorsese, et Garrone ne verse pas dans la surenchère, le spectaculaire. Il agit plus scientifiquement qu'autre chose, se contente de décrire une - triste - réalité. De l'autre côté, tout - et en premier l'interprétation - est si naturelle qu'une proximité s'installe inévitablement. Gomorra, dans sa structure narrative, est un film absolument remarquable. En choisissant la fresque, le fait de se consacrer à plusieurs personnages n'ayant pas vraiment de rapport entre eux, mais qui sont tous enfermés dans une même logique de la violence, les auteurs du film - et en particulier l'écrivain Roberto Saviano - font un choix audacieux loin d'une narration classique. Le spectateur peut longtemps s'estimer un peu paumé dans cet univers peuplé de différents personnages et situations, mais c'est ici que le film offre sa force : ça ressemble à la vie, on ne nous prend pas par la main en nous expliquant tout. Le spectateur de Gomorra est adulte.

Le film est aussi dur, sans concessions. Il fait froid dans le dos en dépeignant une réalité italienne misérable, et le monde mafieux qui est sans espoir aucun.

Ajoutons à ça une photo magnifique, et on tient un film formidable.
4,0
Publiée le 1 octobre 2010
Une chronique réaliste qui nous fait découvrir la mafia napolitaine à travers quelques destins. La réalisation ne s’embarrasse pas de fioriture et se concentre sur des dialogues qui ont un vrai accent d'authenticité.
4,0
Publiée le 27 mai 2012
La force du film repose sur sa réalisation à la manière d'un documentaire télévisé très réaliste, façon très efficace de nous faire plonger sans concession dans le monde de la violence mafieuse, qui croît sur la misère noire du Mezzogiorno italien. Ce réalisme crée une familiarité malsaine avec les protagonistes. On suit le cheminement de plusieurs personnages très différents (un petit comptable qui donne l'aumône aux familles d'internés, un homme d'affaires qui enfouit des déchets hautement toxiques n'importe où, un couturier qui fait travailler des clandestins, un gamin qui souhaite gagner un peu d'argent et deux ados têtes brûlées) qui n'ont en commun que leur appartenance à la nébuleuse de la Camorra, dont la puissance est soulignée par la grande diversité de ses réseaux et activités (trafics de drogue, déchets, prostitution) et par l'impuissance de l'Etat italien, quasi absent du film. Le film insiste également sur les guerres intestines dévastatrices. Cette vision, aux moyens techniques et financiers très limités, plutôt juste de la mafia, est très éloignée de celle édulcorée et glamour du « Parrain », et la montre bien sous son vrai visage, meurtrier et cynique.
4,0
Publiée le 28 mai 2012
Découpé un peu à la forme d'un documentaire, Gomorra nous fait rentrer dans la Camorra par 5 portes differentes : 5 histoires qui, chacune à leur manière, nous montre la réalité de la pieuvre mafieuse en Italie du Sud. Il n'y a pas qu'un pouvoir occulte qui dicte ses ordres à une armée des ombres, mais bien des intérets défendus par des gens armés et qui essayent de vivre chaque jour à leur manière, avec leurs convictions. Nerveux, souvent violent, et superbement interprété par toute une kyrielle d'acteurs confondant de réalité, le film est très convaincant, et il nous plonge au coeur d'un univers où les clans, les familles et leurs histoires sont baignés de douleur et de vengeance à venir. Inextricable.
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